(AOF) - Deutsche Bank a relevé sa recommandation sur LVMH , passant de Conserver à Achat en rehaussant son objectif de cours de 520 à 635 euros. " LVMH est la plus grande entreprise du secteur du luxe, mais son attractivité en tant qu'investissement s'est effritée au cours des deux ou trois dernières années, les ventes ayant faibli dans la plupart de ses divisions. L'avantage lié à sa taille a été remis en question et les hausses de prix opérées dans des divisions clés ont eu un impact à long terme sur la perception des prix et les volumes ", explique la banque allemande.
Deutsche Bank considère LVMH comme le principal bénéficiaire d'un changement de sentiment des investisseurs dans le secteur du luxe. La banque allemande prévoit une amélioration de la trajectoire du bénéfice par action à partir de maintenant.
" La direction a procédé à plusieurs changements au niveau de la direction et des designers créatifs, en mettant en œuvre des mesures de réduction des coûts et en utilisant le bilan solide pour racheter des actions ", relève la banque.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader mondial du luxe né en 1987, regroupant 75 maisons de luxe, dont 25 centenaires (Louis Vuitton, Moët Hennessy, leaders mondiaux, Dior, Céline, Givenchy, Guerlain, Kenzo, Bulgari, TagHeuer, Tiffany…) ;
- Revenus de 87,4 Mds€ réalisés entre l’Europe pour 25%, les Etats-Unis pour 25%, le Japon pour 7% et le reste de l’Asie pour 31% ;
- Répartition équilibrée des activités entre les 2 métiers historiques (mode & maroquinerie pour 48%, vins & spiritueux pour 7%) puis la distribution sélective pour 21%, les montres & joaillerie pour 13% puis les parfums et cosmétiques ;
- Ambition très simple : accroître le leadership mondial ;
- Capital verrouillé par le groupe familial Arnault (47,8% du capital, directement et indirectement et les 2/3 des droits de vote), Bernard Arnault étant président-directeur général avec possibilité de le rester jusqu’à ses 85 ans;
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- organisation décentralisée, intégration verticale, de l’approvisionnement aux canaux de distribution (DFS en Asie, Miami Cruise, Sephora et Le Bon Marché), pérennisation des savoir-faire, équilibre des activités et des implantations, synergies et sélectivité de la croissance externe ;
- alliance de distribution avec Diageo pour 25% dans les vins & spiritueux,
- rénovation du réseau de distribution de Tiffany, réalisée à 25 % en 2024,
- face aux tarifs douaniers, vers l’implantation de sites industriels aux Etats-Unis,
- innovation au service de 3 enjeux :
- attrait des talents : Institut des métiers d’excellence de la mode, programme DARE pour les innovations en interne, incubateur «LVMH Luxury Lab »,
- R&D dans la cosmétique (400 brevets et 5 centres de recherche), programme « HR New Deal » de fidélisation des collaborateurs,
- digitalisation des réseaux de distribution et expérience client ;
- Stratégie environnementale « LIFE 360 » pour 2030:
- engagement climat (trajectoire 100% d’’énergie renouvelable sur sites et en boutiques),
- circularité créative : écoconception à 100% des produits et recyclage des matières premières à 70%,
- traçabilité de toutes les chaînes d’approvisionnement du coton, cuir…,
- biodiversité : certification de la préservation des écosystèmes en 2026, promotion de la polyculture et régénération de la flore et la faune sur 5 Mhas (3,8 en 2024) ;
- Rotation prudente du portefeuille avec des cessions de petites marques et l’acquisition du lunettier de luxe italien Marcolin et du joaillier Pedemonte ;
- Avancées dans le haut de gamme « outdoor » : prise de participation indirecte dans Moncler, savoir-vivre français -acquisition du restaurant « Chez l’ami Louis », partenariats dans la Formule 1 pour une nouvelle visibilité de l’horlogerie et la maroquinerie, séjour de luxe en voilier ou train sous la marque Orient Express ;
- Bilan sain avec une dette nette ramenée à 9,2 Mds€ face à 62,7 Mds de capitaux propres et 10,5 Mds€ d’autofinancement libre.
Défis
- Environnement fragile :
- hausse de l’épargne face aux tensions géopolitiques,
- forte exposition de la division Vins et Spiritueux (34 % des ventes réalisées aux Etats-Unis) à l’érection des droits de douane américains,
-impact négatif sur la division mode et maroquinerie de la faiblesse de la demande chinoise et du tourisme en Asie (30 % des achats de luxe effectués lors de voyages) ;
- Intégration du lunettier de luxe italien Marcolin et du joaillier Pedemonte ;
- Interrogation des analystes sur la force du levier opérationnel, notamment dans la mode et maroquinerie ;
- Après un recul de la marge opérationnelle au 1er semestre, ambition 2025 « de renforcer son avance sur le marché des produits de haute qualité » ;
- Dividende 2024 en hausse à 13 € et programme de rachat d’actions d’1 Md€ au plus.
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