Les mesures fiscales contenues dans le projet de loi de finances pour 2025 réduiront de 2% à 4% le bénéfice par action des groupes de luxe basés en France pour l'année prochaine, a estimé le gérant d'actifs Carmignac dans une note publiée vendredi.
Le projet de budget dévoilé jeudi par le gouvernement français prévoit une hausse de l'impôt sur les revenus pour les foyers les plus aisés ainsi qu'une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises réalisant un chiffre d'affaires supérieur ou égal à un milliard d'euros.
Outre l'impact de la taxation sur les bénéfices, Carmignac anticipe également "l'impact (négatif) d'un surcroit d'impôt sur les revenus (la Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus) sur l'effet richesse de ceux qui sont les plus enclins à acheter des produits de luxe".
Les mesures fiscales annoncées s'ajoutent "au risque de déception lors de l’annonce des résultats de certaines entreprises du secteur", prévient le gérant d'actif.
Détaillant les perspectives pour les grands groupes de luxe français à l'approche des publications du troisième trimestre, Carmignac estime que "le rythme du ralentissement est susceptible d'être plus important qu'anticipé" chez le géant du secteur, LVMH LVMH.PA , dont il note également les investissements élevés. "Le spectre de la réduction des coûts pourrait refaire surface", ajoute Carmignac.
Chez Kering PRTP.PA et Burberry BRBY.L , la note affirme que "la contraction des revenus à deux chiffres induit des baisses de coûts qui pourraient être massives", pesant potentiellement sur les perspectives de croissance déjà négatives.
Le gérant est plus optimiste pour L'Oréal OREP.PA , "moins affecté", où la croissance bénécifiaire "devrait passer de 7,9% à 5%".
Enfin, Carmignac affirme qu'Hermès HRMS.PA "devrait voir son chiffre d'affaires augmenter de +10% en tout lieu hormis l'Asie (hors Japon) et la France".
En dépit d'enjeux à court terme "plus effrayants que réjouissants", la société de gestion d'actifs prévoit des perspectives sur le long terme "plutôt positives" pour le luxe, à la faveur du cycle de baisse des taux de politique monétaire et des annonces de relance en Chine.
(Rédigé par Florence Loève, édité par Blandine Hénault)
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