( AFP / HENRY NICHOLLS )
Burberry, symbole du luxe britannique, a annoncé jeudi une perte nette divisée par trois pour son premier semestre décalé, à 26 millions de livres (29 millions d'euros), et voit les premiers signes d'un rebond après le recentrage stratégique amorcé il y a un an face à ses difficultés.
"Bien qu'il (...) reste du travail à accomplir, nous disposons désormais d'éléments probants démontrant" que cette nouvelle stratégie "est la bonne voie", fait valoir le directeur général Joshua Schulman dans un communiqué.
Le cours de l'action de Burberry, de retour depuis septembre parmi les valeurs de l'indice vedette FTSE 100 de la Bourse de Londres, un an après en avoir été délogé, progressait de plus de 4% dans la matinée.
Confronté comme l'ensemble du secteur du luxe à un ralentissement de la demande, notamment en Chine, et à l'offensive protectionniste des Etats-Unis, Burberry pâtit en outre de choix stratégiques malheureux, notamment un pari (raté) de monter davantage en gamme, ce qui avait fait tomber dans le rouge son dernier résultat annuel.
Le groupe a amorcé ces derniers mois un recentrage d'urgence sur ses grands classiques, comme son trench coat et ses écharpes, pour enrayer le plongeon de ses résultats, avec des prix plus en rapport avec sa marque: le luxe, mais pas l'ultra luxe.
S'il voit son chiffre d'affaires reculer sur un an au cours des six mois achevés fin septembre (-5% à 1,03 milliard de livres), il signale une progression de ses "ventes à périmètre comparable" (c'est-à-dire notamment hors effet des ouvertures et fermetures de magasins) au deuxième trimestre, pour la première fois en deux ans.
Le rebond de ces "ventes comparables" est particulièrement marqué en Chine, avec une progression de 3% au deuxième trimestre, contre un recul de 5% les trois mois précédents.
Burberry met aussi en oeuvre un plan drastique de réduction de coûts "en bonne voie pour générer 80 millions de livres sterling d'économies" cette année, indique l'entreprise, tout en avertissant qu'elle évolue dans un marché qui "demeure incertain".
"La pression va désormais s'accentuer sur Burberry", qui devra "démontrer que ses performances du deuxième trimestre n'étaient pas qu'un feu de paille", remarque Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor.
Une tâche difficile "compte tenu du contexte macroéconomique incertain" et des droits de douane, "notamment dans deux de ses régions les plus importantes: les États-Unis et la Chine", poursuit l'analyste.
Pour autant, plusieurs autres groupes de luxe tels que Kering, L'Oréal ou encore Prada, ont eux aussi publié récemment des résultats encourageants.
Et en dépit de ses difficultés, l'entreprise fondée en 1856 à Basingstoke (sud de l'Angleterre) par un apprenti drapier, peut toujours compter sur sa renommée.
La Reine d'Angleterre elle-même avait décerné un "mandat royal" à l’entreprise dès 1955, faisant de Burberry un fournisseur régulier de la famille royale.
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