(AOF) - Le secteur pharmaceutique est particulièrement entouré : Sanofi (+ 4,30 %, à 81,93 euros), Sartorius Stedim Biotech (+ 9,13 %, à 187,75 euros), Ipsen (+ 4,23 %, à 118,40 euros) ou encore Euroapi (+ 2,33%, à 3,16 euros). Les laboratoires et leurs sous-traitants sont tous galvanisés par l’accord signé entre Pfizer et le gouvernement américain à propos du prix de certains médicaments. Selon plusieurs analystes, cet accord devrait être suivi de nombreux autres et leur impact sur les résultats des sociétés pharmaceutiques est jugé gérable, ce qui rassure les investisseurs.
Mardi, Pfizer a indiqué avoir signé " un accord historique " qui permettra aux patients américains de bénéficier de prix plus bas pour leurs médicaments sur ordonnance.
Dans le détail, le laboratoire américain s'est engagé à mettre en œuvre des mesures visant à garantir aux Américains des prix de médicaments comparables à ceux pratiqués dans d'autres pays développés et à fixer le prix de nouveaux traitements à égalité avec ceux des autres marchés développés. En outre, Pfizer participera à une plateforme d'achat direct qui permettra aux patients d'acheter ses produits à prix réduit. La grande majorité des traitements de médecine générale de la société et certaines marques spécialisées bénéficieront de réductions pouvant atteindre 85 et 50 % en moyenne.
En contrepartie, Pfizer profitera d'une période de grâce de trois ans pendant laquelle ses produits faisant l'objet d'une enquête au titre de l'article 232, sur la sécurité nationale, ne seront pas soumis à des droits de douane, à condition d'investir davantage dans la production sur le sol américain. Pfizer a justement annoncé 70 milliards de dollars supplémentaires destinés à des projets de recherche, de développement et d'investissement aux États-Unis.
Un premier accord qui devrait être suivi de nombreux autres
Si les acteurs européens du secteur, et même américains hier soir, sont soutenus par cet accord qui concerne uniquement Pfizer c'est parce que beaucoup espèrent qu'il sera suivi de beaucoup d'autres. Lors de la conférence de presse de la Maison Blanche, Donald Trump s'est dit confiant sur le fait que d'autres sociétés accepteront progressivement des tarifs NPF, la clause de la nation la plus favorisée. Il s'agit d'une clause fréquente dans les traités commerciaux, selon laquelle chaque partie s'engage à accorder à l'autre tout avantage qu'il accorderait à un État tiers.
Les analystes de JP Morgan partagent le même sentiment que le président des États-Unis. Ils considèrent cet accord comme un indicateur potentiel pour le secteur et qu'il devrait être reproduit par les sociétés pharmaceutiques européennes. Selon leurs calculs, l'impact du tarif NPF serait globalement gérable et rassurerait les investisseurs.
JP Morgan prévoit que l'adoption de la tarification NPF pour Medicaid par les sociétés européennes aurait en moyenne un impact négatif d'environ 1 % sur le chiffre d'affaires du groupe et de 2 % sur ses résultats, avant toute éventuelle mesure d'atténuation des coûts.
De son côté, Berenberg partage l'avis de JP Morgan. " Nous saluons la visibilité apportée par l'accord signé avec Pfizer en matière de droits de douane et de prix des médicaments, " ajoute l'analyste.
Enfin, l'administration Trump a également mentionné que les laboratoires pharmaceutiques qui accepteront d'uniformiser le prix des médicaments entre les États-Unis et l'extérieur bénéficieront d'une accélération des examens réglementaires des futurs médicaments.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer