
Des personnes traversent le pont de Waterloo avec les gratte-ciel du quartier financier de la City de Londres et la cathédrale Saint-Paul visibles en arrière-plan, à Londres
La guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump avec des droits de douane supplémentaires allant de 10% à 50%, et ses conséquences sur la croissance économique ainsi que les marchés financiers mondiaux, ont retardé de nombreux projets d'introduction en Bourse (IPO) à travers le monde et pèse sur les opérations de fusions et acquisitions (M&A).
La fintech suédoise spécialiste du paiement fractionné Klarna et la néobanque américaine Chime ont ainsi annulé leur IPO, selon des personnes proches des dossiers.
Le revendeur de billets StubHub, qui devait entamer la semaine prochaine sa tournée de présentation aux investisseurs en vue de son IPO déjà retardée, a repoussé jeudi dernier ses projets d'au moins une semaine.
La société de services financiers eToro, basée en Israël, a également reporté les présentations aux investisseurs pour son IPO à Wall Street, prévues initialement lundi, à après le 20 avril en raison des conditions du marché et de la volatilité, a rapporté une source proche du dossier.
"Il sera très difficile de mener une opération à son terme, car le coût de la dette devrait augmenter et il sera plus difficile d'évaluer les entreprises", a déclaré un banquier chevronné.
Si cette tendance se poursuit, elle pourrait étouffer la capacité des entreprises à lever des fonds et à investir, ce qui ralentirait encore la croissance économique.
La politique douanière a déjà refroidi le M&A à Wall Street au cours du premier trimestre, le volume de transactions aux Etats-Unis ayant fondu de 13% sur un an à 436,56 milliards de dollars, selon les données de Dealogic compilées pour Reuters.
"Ce ne sont pas les droits de douane en tant que tels qui posent problème", a expliqué Antony Walsh, associé du cabinet d'avocats Eversheds Sutherland spécialisé dans les fusions et acquisitions d'entreprises. "C'est le niveau d'incertitude qui les accompagne qui affecte la confiance des chefs d'entreprise".
Chez StubHub, les dirigeants prévoient d'attendre au moins une semaine, voire après Pâques, avant d'essayer une cotation à Wall Street, afin de laisser aux marchés le temps de se calmer.
(Reportages d'Echo Wang et Milana Vinn à New York, Charlie Conchie, Amy-Jo Crowley et Anousha Sakoui à Londres et Emma-Victoria Farr à Francfort ; version française Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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