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Les gérants anglo-saxons pointent de nombreux risques sur les marchés financiers…
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 18/12/2019 à 11:20

Les gérants anglo-saxons pointent de nombreux risques sur les marchés financiers… (Crédits photo : Unsplash -  )

Les gérants anglo-saxons pointent de nombreux risques sur les marchés financiers… (Crédits photo : Unsplash - )

L'année dernière à la même époque et après un exercice 2018 particulièrement compliqué, les grands gérants anglo-saxons demeuraient prudents. Surpris par la direction des taux 10 ans américains US (anticipés entre 3,5 et 4,5), ils n'ont pas anticipé une année aussi porteuse que celle que nous venions de connaître.

Désormais, qu'attendent-ils de 2020 ?

La fin d'un cycle… ou le début d'un nouveau

Avec 11 années de croissance ininterrompue aux Etats-Unis, le principal marché mondial, nous sommes dans un cycle historiquement long. « Mais d'après les chiffres du FMI, la croissance mondiale est à son plus faible niveau depuis 2009 » relate Vincent Juvyns (stratégiste chez JP Morgan AM), pour qui il semble évident que nous arrivons en fin de cycle.

Un sentiment partagé par Elsa Goldberg (gérante obligataire chez Franklin Templeton), qui précise que si les Etats-Unis sont bien en ralentissement, ils demeurent toujours au niveau du potentiel de croissance. Car les relances budgétaires ont permis de prolonger un peu cette croissance. « Mais la relance budgétaire n'aura plus du tout d'effet sur 2020 » prévient-elle, les économies étant de moins en moins sensibles à ces stimuli.

Sur la partie européenne, il y a eu un pic de croissance sur l'année 2017 suivi d'un ralentissement en 2018 et 2019. Les tensions commerciales ont affecté beaucoup plus négativement les économies européennes, notamment l'Allemagne, très exposée au secteur manufacturier. De la même manière qu'aux Etats-Unis, la politique monétaire de la BCE n'a plus d'effet sur l'économie. Résultat : pas de retour de l'inflation et une croissance qui n'est pas ravivée...

En revanche, Charles-Henri Kerkhove (Directeur des Investissements de l'équipe multi assets chez Fidelity International) pense que l'on a tendance à être trop pessimistes vis-à-vis de ce ralentissement et que les attentes de croissance restent globalement positives. « Le pire est derrière nous. En Europe, on envisage un réel stimulus fiscal pour la 1ère fois depuis la crise de 2008. Et il ne faut pas oublier que la Chine n'a pas réellement lancé de plan de stimulus et qu'ils ont donc encore de la marge de manœuvre » insiste-t-il.

La divergence d'opinion porte donc sur l'impact, ou non, des politiques des banques centrales sur les économies à l'avenir.

Pour M&G Investments, les conditions sont réunies pour que l'on puisse si nécessaire entrer dans des positions extrêmement stimulantes. En toile de fonds, il y chez eux cette idée que les banques centrales ont encore des outils si le pire devait apparaître. « Là où il y a une marge de manœuvre, c'est que l'on peut envisager qu'une portion du bilan de la banque centrale serve à financer directement l'économie » explique Florent Delorme (porte-parole de la gestion au sein de la société), par exemple via les infrastructures. Ainsi, son sentiment est qu'il n'y a pas d'éléments suffisamment probants pour faire l'hypothèse d'une récession. Dans un contexte d'interventionnisme des Etats et de liquidité très forte octroyée par les banques centrales, il ne voit pas d'où pourrait venir un choc.

Quelles classes d'actifs privilégient les grands gérants anglo-saxons ?

Fidelity International est court en obligations européennes et prend des positions longues en obligations souveraines aux Etats-Unis. « On attend que le bund dépasse les 50 pts de base en positif » indique Charles-Henri Kerkhove. La société continue d'aimer la dette émergente en devise locale et est également acheteuse sur de haut rendement, que ce soit européen ou asiatique. En actions, c'est exactement le contraire : elle évite les Etats-Unis où les valorisations ne sont pas attrayantes et est acheteuse d'actions asiatiques. « L'asie représente 50% du PIB mondial mais seulement 10% des portefeuilles » remarque Fidelity.

Changement majeur chez Franklin Templeton qui prend un virage beaucoup plus défensif compte-rendu des risques politiques. « S'il y a un choc financier, il faut ABSOLUMENT se protéger des devises émergentes » alerte Elsa Goldberg. Ainsi, son portefeuille obligataire est dé-risqué en étant long en duration dans les pays comme Hong-Kong ou le Chili, mais couvert sur le risque devises. Alors qu'elle était short en Yen de 40% l'année dernière, elle y maintient aujourd'hui une position longue. « C'est une valeur refuge qui a très bien fonctionné pendant la crise financière » justifie la gérante qui s'expose également à la couronne norvégienne et au franc suisse. Par ailleurs, elle veille à la liquidité des portefeuilles. « La meilleure façon de faire de l'allocation, ce n'est pas de chercher ce qui est sous valorisé, c'est d'avoir des choses qui sont très décorrélées. C'est votre ticket de sortie pour la prochaine crise » assure-t-elle.

Le cadre macroéconomique offre la possibilité de construire un portefeuille d'actifs risqués selon M&G Investissements. « Il nous semble que c'est le moment de détenir des actifs de la zone européenne » indique Florent Delorme. L'actifs actions constitue chez eux l'essentiel de la prise de risque, avec un portefeuille assez équilibré géographiquement, sans crédit ni dette souveraine occidentale. La société prend néanmoins un peu de risque sur la dette émergente et y conserve en partie le risque de devise locale associé.

D'après JP Morgan AM, la partie « rendement » va être encore plus centrale en 2020. La société de gestion va donc davantage s'exposer aux actions qu'en 2019 car le rendement se trouve plutôt dans ces marchés. Elle reste en retrait de l'Europe car on y trouve beaucoup de banques, d'entreprises exportatrices et de cycliques. Le positionnement en actions est toujours plutôt orienté sur les Etats-Unis. « On n'a pas fini de voir la surperformance du marché américain » affirme Vincent Juvyns, également sensible aux marchés émergents car ils commencent à apporter du rendement, tandis que la poche haut rendement se dégonfle petit à petit. Sur l'obligataire, JP Morgan AM conserve de la dette américaine qui apporte un peu de portage (« une bonne assurance en portefeuille ») et prend de la duration sur le marché de la dette chinoise qui s'ouvre.

2020 : Davantage de risques que de raisons d'espérer ?

Les gérants anglo-saxons ont dressé les principaux risques à surveiller pour les prochains mois :

Risque politique : les élections américaines à l'issue incertaine voient de plus en plus de candidats démocrates souhaitant remettre la corporate tax au niveau d'avant Trump et prendre des mesures contre les GAFAs. Cela peut entraîner de la volatilité sur les marchés. « Il y a eu des risques géopolitiques dernièrement mais pas encore de gros choc financier » se méfie Elsa Goldberg de Franklin Templeton.

La vulnérabilité financière avec un inquiétant "shadow banking".

Les limites des politiques monétaires et budgétaires, comme évoqué plushaut.

Le commerce international, « risque numéro 1 » selon M&G Investments.

L'inflation des matières premières avec une augmentation du prix du blé, du pain, des pâtes… « N'oubliez pas que cela a donné le printemps arabe il y a quelques années » rappelle Vincent Juvyns de JP Morgan AM.

L'erreur de message de la part des banques centrales, risque principal selon Fidelity International. « Tout message des banques centrales qui peut être interprété comme un mouvement inverse est un risque qui pourrait entraîner le reste du marché » considère CharlesHenri Kerkhove.

2 commentaires

  • 18 décembre 12:57

    Comment faire confiance à des gens qui ne pensent qu'a qu'à leur intérêt ...


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