* La volte-face américaine du G7 dans toutes les têtes * Réunion avant une rencontre Trump-Poutine à Helsinki * Afghanistan et Macédoine également au programme BRUXELLES, 11 juillet (Reuters) - Le sommet annuel de l'Otan s'ouvre ce mercredi à Bruxelles dans un climat de nervosité et d'incertitudes alimenté par les critiques répétées de Donald Trump contre un "partage du fardeau déséquilibré" qui sonnent comme une menace pour le principe de défense collective fondateur de l'Alliance atlantique. Un mois après la volte-face américaine au sommet du G7, les déclarations de ces derniers jours du président américain sur l'"effort de défense" laissent présager de nouvelles discussions houleuses entre Washington et ses 28 alliés dans le QG flambant neuf de l'Otan, dans la banlieue de la capitale belge. Les Etats-Unis en ont marre "d'être les couillons qui payent tout", a prévenu Donald Trump la semaine dernière lors d'une réunion publique dans le Montana, appelant les pays membres de l'Otan à "commencer à régler" leurs factures. Fin juin, il avait adressé une lettre à neuf pays, leur rappelant l'engagement pris en 2014 par les membres de l'Alliance militaire à porter leurs dépenses militaires à 2% du PIB d'ici 2024, visant particulièrement l'Allemagne (1,2% actuellement). "Les pays de l'Otan doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer MOINS", a-t-il renchéri sur Twitter mardi à son départ de Washington pour Bruxelles, dénonçant un système actuel "très injuste". Selon des chiffres publiés mardi par l'Otan, en 2017 seuls les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Estonie, la Grèce et la Pologne ont atteint les 2% du PIB en matière d'effort de défense - la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie devraient à leur tour atteindre ce seuil en 2018. La France table elle sur 2025. "PROGRÈS CONSIDÉRABLES" "Le partage du fardeau n'est pas équitable" a reconnu mardi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, mais "des progrès considérables ont été accomplis". Dans les chancelleries occidentales, encore refroidies par la volte-face du G7, l'heure est à prudence. "Personne ne sait ce que va dire le président américain, même ses équipes ne le savent pas", confie un diplomate français, qui invite à ne "pas surinvestir dans des attentes". Toute mention par Donald Trump à l'article 5 du traité, qui stipule qu'une attaque menée contre un de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous les alliés, devrait toutefois être observée de près par des alliés inquiets d'une remise en cause de ce principe de défense collective. "On s'attend à ce que le sommet montre l'unité des alliés (...) mais notre crainte c'est ce que cela ne soit pas atteint", souligne-t-on à Paris, où l'on n'exclut pas un possible "chantage à la sécurité" par Donald Trump . L'affichage de divisions entre alliés mercredi et jeudi à Bruxelles pourrait porter un coup, selon les observateurs, à l'image d'unité que s'efforce de renvoyer l'Alliance atlantique à quelques jours d'une rencontre entre Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, farouche opposant à l'Otan. "Cher président Trump: l'Amérique n'a et n'aura pas de meilleur allié que l'Europe", a prévenu le président du Conseil européen Donald Tusk mardi sur Twitter. "Aujourd'hui, les Européens dépensent (collectivement) pour la défense bien plus que la Russie et autant que la Chine" L8N1U645D . Au-delà de l'effort de défense, d'autres questions seront abordées par les 29 chefs d'Etat et de gouvernement qui devraient donner leur feu vert au lancement d'une mission de formation des forces de sécurité irakiennes et inviter la "République de Macédoine du nord" à entamer les négociations d'adhésion à l'Otan. Après un dîner de travail organisé mercredi soir au musée d'art et d'histoire du Cinquantenaire de Bruxelles, la journée de jeudi sera rythmée par une réunion sur la sécurité en mer Noire et une sur la mission "Resolute Support" en Afghanistan en présence du président afghan Ashraf Ghani. (Marine Pennetier et Robin Emmott, édité par Yves Clarisse)
Les foucades de Trump pèsent sur le sommet de l'Otan
information fournie par Reuters 11/07/2018 à 04:00
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