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Les Européens se concertent sur les moyens de sécuriser le Golfe
information fournie par Reuters 23/07/2019 à 23:17

 (Actualisé avec précisions, visite d'Araqchi)
    BRUXELLES/PARIS, 23 juillet (Reuters) - La France, l'Italie
et le Danemark ont donné leur feu vert de principe à une
proposition britannique visant à créer une mission navale
européenne pour assurer la sécurité dans le détroit d'Ormuz,
a-t-on appris mardi auprès de trois sources diplomatiques
européennes.
    Cette proposition a été formulée lundi par le secrétaire au
Foreign Office Jeremy Hunt devant la Chambre des communes, en
réponse à la saisie trois jours plus tôt d'un pétrolier
britannique, le Stena Impero, dans la région.  
    Le soutien prudent exprimé à cette idée lors d'une réunion
de diplomates à Bruxelles contraste avec l'accueil froid que les
Européens, soucieux de ne pas envenimer la situation avec
l'Iran, avaient réservé à la proposition émise fin juin par
Donald Trump de bâtir une coalition maritime internationale dans
le Golfe. 
    "Il est plus facile pour les Européens de se rassembler
autour de la requête britannique. La liberté de navigation est
essentielle, elle est distincte de la campagne américaine de
pression maximale sur l'Iran", a commenté un haut diplomate.
    Londres a testé son idée lors de la réunion de Bruxelles,
insistant sur le fait que cette mission n'impliquerait ni
l'Union européenne, ni l'Otan, ni les Etats-Unis directement.
    Des responsables des ministères britanniques de la Défense
et des Affaires étrangères ont discuté avec leurs homologues
allemands, français, espagnols et italiens des contours de cette
force navale qui impliquerait probablement non seulement des
navires mais aussi des avions. Les Pays-Bas examinent également
la requête britannique. 
    Selon une des sources contactée par Reuters, la mission
pourrait être conduite par un commandement naval
franco-britannique. La Grande-Bretagne a une base navale à Oman,
la France aux Emirats arabes unis. 
    Toute mission devrait cependant obtenir l'aval des
Parlements dans certains des pays concernés, ont souligné les
sources diplomatiques. 
    
    "UNE VISION À L'INVERSE DE L'INITIATIVE AMÉRICAINE"
    Un diplomate allemand a précisé que le chef de la diplomatie
Heiko Maas était en contact étroit avec Hunt et Jean-Yves Le
Drian. 
    Lors de la séance des questions au gouvernement à
l'Assemblée nationale, le ministre français des Affaires
étrangères a confirmé que Paris travaillait avec le Royaume-Uni
et l'Allemagne à "une initiative européenne" en faveur d'une
meilleure sécurisation du Golfe arabo-persique, "à l'inverse"
des Etats-Unis, afin de contribuer à une désescalade.
    "Nous sommes dans la condamnation de cette action mais aussi
dans la recherche d'une meilleure sécurisation de la zone
maritime du Golfe persique", a déclaré Jean-Yves Le Drian.
    "C'est pour cette raison que nous engageons en ce moment une
initiative européenne avec les Britanniques, avec les Allemands,
pour faire en sorte qu'il y ait une mission de suivi et
d'observation de la sécurité maritime dans le Golfe", a dit
Jean-Yves Le Drian sans entrer dans le détail.
    "Cette vision est à l'inverse de l'initiative américaine qui
est la volonté d'une pression maximum pour faire en sorte que
l'Iran revienne sur un certain nombre de ses objectifs", a
souligné le chef de la diplomatie française. 
    "A cet égard, il faut aller même au-delà et penser ensemble
une logique de sécurisation commune dans le Golfe de manière
diplomatique. Ainsi on sera vraiment dans une logique de
désescalade", a dit Jean-Yves Le Drian.
    Réagissant à la proposition britannique, l'Iran a estimé que
les puissances étrangères devaient laisser les puissances
régionales se charger de la sécurité maritime dans le Golfe.
L'Arabie saoudite, l'Iran, les Emirats arabes unis, le Koweït et
l'Irak exportent la majeure partie de leur production pétrolière
par le détroit d'Ormuz.
    En visite à Paris, le vice-ministre iranien des Affaires
étrangères, Abbas Araqchi, a assuré, selon l'agence iranienne
Irna, que l'Iran "s'emploierait du mieux possible à sécuriser la
région, en particulier le détroit d'Ormuz, et ne permettrait pas
de troubles dans la navigation dans cette zone sensible". 
    Le responsable iranien a remis à Emmanuel Macron un message
du président Hassan Rohani.  "Ils (Macron et Araqchi) ont tous
les deux souligné la nécessité de recourir à la diplomatie pour
apporter la paix au monde", a commenté l'agence Irna.
    "Ces échanges se sont inscrits dans le cadre des efforts
pour éviter une augmentation supplémentaire des tensions", a
déclaré le Quai d'Orsay dans un communiqué. 
    "Ils ont permis (...) de rappeler à l'envoyé du président
iranien que nous attendons de l'Iran qu'il revienne rapidement
en conformité avec ses engagements au titre de l'accord de
Vienne" sur le nucléaire. 

 (Robin Emmott à Bruxelles, Sophie Louet à Paris, Jean-Stéphane
Brosse pour le service français)
 

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