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Les entreprises au Royaume-Uni se préparent à un Brexit dur
information fournie par Reuters 07/12/2017 à 12:43

    * L'accord de transition arrivera trop tard pour les banques 
    * Les distributeurs repèrent des fournisseurs alternatifs 
    * L'industrie manufacturière a du mal à anticiper 
 
    par Kate Holton et Andrew MacAskill 
    LONDRES, 7 décembre (Reuters) - Les grandes entreprises 
britanniques accélèrent leur plans pour le cas où le Royaume-Uni 
sortirait de l'Union européenne sans accord, après un nouvel 
échec des discussions lundi à Bruxelles. 
    Le Royaume-Uni souhaite parvenir à un accord avec l'Union 
européenne (UE) pour le sommet européen des 14 et 15 décembre 
afin que les discussions entrent dans leur deuxième phase, à 
savoir un accord de transition visant à accompagner en douceur 
le Brexit en  mars 2019.  
    Mais ce calendrier a été remis en question après l'échec 
d'une réunion lundi à Bruxelles entre La Première ministre 
britannique Theresa May et le président de la Commission 
européenne Jean-Claude Juncker.   
    Des responsables du secteur des services financiers, qui 
représente environ 12% de l'économie britannique, ont indiqué à 
Reuters que les tentatives de Theresa May de conclure un accord 
de transition avec l'UE arrivaient trop tard et qu'ils n'avaient 
pas d'autre choix que de commencer à restructurer. 
    Les grandes chaînes de supermarchés comme Tesco  TSCO.L  ou 
Sainsbury's  SBRY.L  travaillent avec leurs fournisseurs pour 
identifier retards, pénuries et hausses de prix susceptibles 
d'intervenir et ont repéré des fournisseurs alternatifs, selon 
des sources du secteur. 
    L'incertitude est particulièrement pesante pour le secteur 
manufacturier pour lequel toute restructuration de la production 
est risquée vu la faiblesse de ses marges. Il retient ses 
investissements et se prépare à de nouvelles règles qui lui 
permettraient de vendre en Europe même s'il n'y a pas d'accord.  
    "Le retard est si important et l'incertitude si grande que 
les entreprises sont obligées de lancer la mise en oeuvre de 
leurs plans", souligne le patron d'un grand groupe britannique.  
    Paul Drechsler, président de la fédération patronale CBI 
(Confederation of British Industry), conclut que les entreprises 
doivent se préparer au pire, tout en espérant le meilleur. 
    "Aucune société ne souhaite déplacer des emplois ou sa 
production mais elles le feront s'il le faut", a-t-il dit. "Il 
n'y a pas de temps à perdre. Pour l'instant, elles ont besoin de 
connaître les détails d'un éventuel accord de transition; il y a 
péril en la demeure à ce sujet". 
    Londres et Bruxelles s'efforcent de reprendre les 
négociations cette semaine mais le président d'une banque 
internationale a rapporté que ses dirigeants avaient décidé de 
se préparer au pire lors d'une conférence téléphonique mardi.  
    "La question n'est plus de savoir si nous transférons (des 
activités vers l'UE) mais l'ampleur de ces transferts", a-t-il 
dit. 
    Tout comme d'autres dirigeants d'entreprises, le conseil 
d'administration de son groupe et le gouvernement lui ont 
demandé de ne pas divulguer leur stratégie à ce sujet. 
     
    FRUITS ET BOEUF 
    Il a précisé que certains cadres avaient été informés en 
novembre qu'ils seraient relocalisés sur des sites en Europe. 
    Un responsable d'une grande banque américaine a ajouté qu'il 
redoutait de plus en plus que le gouvernement de Theresa May 
saute après la rupture des négociations concernant la frontière 
irlandaise. 
    "Nous sommes à un niveau de risque maximum", a-t-il dit. 
    Dans d'autres secteurs, les entreprises réalisent de petits 
changements qui leur permettront d'être actives en Europe après 
le Brexit, qui vont de la mise en conformité à l'établissement 
d'une liste de fournisseurs alternatifs ou encore à la recherche 
d'espaces de stockage supplémentaires. 
    Les distributeurs alimentaires dressent la liste de 
fournisseurs potentiels au Royaume-Uni ou en dehors de l'UE pour 
le cas où des blocages à la frontière ou de nouveaux droits de 
douane perturberaient les livraisons. Environ 30% des aliments 
et des boissons consommés au Royaume-Uni proviennent de l'Union 
européenne. 
    Certains de ces changements devraient se faire dès le début 
de l'an prochain pour être opérationnels d'ici mars 2019. 
Changer de fournisseur de fruits par exemple se décide parfois 
un an à l'avance, en fonction du cycle des cultures. 
    Dans l'industrie manufacturière, de nombreux dirigeants 
suspendent leurs projets tant qu'il ne savent pas de quoi 
l'avenir sera fait pour el Royaume-Uni. 
    Le secteur de la santé a été parmi les premiers à s'adapter. 
GlaxoSmithKline  GSK.L  et AstraZeneca  AZN.L  s'apprêtent à 
installer de nouveaux laboratoires en Europe continentale pour 
réaliser des essais sur une série de médicaments fabriqués au 
Royaume-Uni et s'adaptent pareillement pour ce qui est de la 
propriété intellectuelle. 
    L'automobile et l'aéronautique se concentrent sur les 
questions de certification de leurs produits. 
    Selon la fédération professionnelle ADS, certaines sociétés 
envisagent de solliciter auprès de lAgence européenne de la 
sécurité aérienne (AESA) un statut particulier qui leur 
permettraient de continuer à vendre dans l'UE après le Brexit. 
    Honda  7267.T , qui construit environ 8% des voitures 
britanniques dans son usine de Swindon, envisage aussi 
d'augmenter sa capacité de stockage au Royaume-Uni. 
    "Finalement, le plus gros impact que nous pouvons constater 
est l'absence générale de volonté d'investir ou de prendre des 
décisions du fait de l'incertitude prolongée", souligne Stephen 
Cheetham, patron de l'équipementier aéronautique PK Engineering. 
"Nous nous attendons à une poursuite de cette paralysie et du 
court-termisme jusqu'à ce qu'un accord commercial ait été 
bouclé." 
 
 (Danielle Rouquié et Juliette Rouillon pour le service 
français, édité par Wilfrid Exbrayat) 
 

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