Les effectifs des principaux hedge funds londoniens en baisse

information fournie par Reuters •20/12/2016 à 17:38

    par Maiya Keidan 
    LONDRES, 20 décembre (Reuters) - Le nombre de gestionnaires 
et autres responsables des principaux fonds spéculatifs (hedge 
funds) londoniens a reculé de 3,5% en 2016 en réponse aux 
performances décevantes de certains d'entre eux et aux 
dégagements d'investisseurs.  
    Le nombre total de professionnels enregistrés auprès de la 
Financial Conduct Authority (FCA), l'autorité réglementaire des 
activités financières de la City, dans les 15 principaux fonds 
qui ne recourent pas à la gestion algorithmique, est passé de 
890 à 860, selon des données compilées par Reuters.  
    Le recul des effectifs dans ces fonds, qui représentent 247 
milliards de dollars (238 milliards d'euros) d'actifs sous 
gestion sur un total de 478 milliards en Grande-Bretagne dans 
cette catégorie d'actifs et de 3.240 milliards au total dans le 
monde, selon des données de Preqin, est le reflet de la passe 
difficile que traverse le secteur.  
    Les investisseurs ont retiré 67 milliards de dollars des 
hedge funds sur les neuf premiers mois de cette année, 
principalement de sociétés de gestion dont les actifs sont 
supérieurs à un milliard de dollars. 
    Les baisses d'effectifs les plus significatives ont concerné 
des sociétés de gestion de hedge funds comme CQS, Man Group et 
Brevan Howard, dont le nombre cumulé de gérants et autres 
responsables a diminué de 10%.  
    Pour la seule CQS il a chuté de 20% à 68 contre 85 entre le 
1er janvier et le 1er décembre, a dit à Reuters une source au 
fait du dossier.  
    La baisse du nombre des personnels enregistrés auprès de la 
FCA est généralement associée à des réductions d'effectifs ou à 
une évolution de certains salariés vers d'autres fonctions qui 
ne nécessitent pas d'enregistrement auprès de la FCA.  
    Les hedge funds, qui affichaient globalement une performance 
négative de 2,6% en janvier et de 0,03% en février, étaient 
repassés dans le vert à fin novembre avec des gains de 4,57%, 
selon des données de Hedge Fund Research.  
    "Cette année a vraiment été le catalyseur du changement pour 
les hedge funds parce que beaucoup d'entre eux ont enregistré 
des rendements qu'ils n'avaient jamais envisagés auparavant et 
leurs clients ont été mécontents", a dit Martin Kallstrom, 
responsable des investissements alternatifs du fonds de pension 
suédois First Swedish National Pension Fund, dont les actifs en 
hedge funds atteignent 1,7 milliard de dollars. 
    "Si vous commencez à apporter des changements significatifs 
à votre organisation, cela peut être bénéfique dans certains cas 
mais si vous avez une mauvaise performance, vous devez vous 
demander pourquoi", a-t-il ajouté.  
    Pour Fred Ingham, responsable des investissements dans les 
fonds spéculatifs de Neuberger Berman, qui représentent cinq 
milliards de dollars, la chute du nombre des professionnels 
déclarés auprès de la FCA pourrait refléter un changement 
structurel de l'industrie.  
    "On va continuer à constater une tendance au remplacement 
d'une capacité d'intervention humaine par des capacités de 
traitement informatique", a-t-il dit. "Un grand nombre de flux 
et d'intérêts se sont portés vers les stratégies quantitatives 
cette année et donc à la place de 10 gérants de portefeuille 
vous en avez moins et plus d'ordinateurs." 
    Outre CQS, qui avait enregistré des performances mitigées en 
2015 mais dont tous les fonds affichent une performance positive 
cette année, les effectifs ont baissé de 6,5% - soit 11 
personnes- chez MAN Group et de 8% chez Breven Howard, passant 
de 77 à 71. 
    Trois des 15 principales sociétés de gestion examinées par 
Reuters ont toutefois augmenté leurs effectifs: Toscafund Asset 
Management, AKO et Capula Investment Group. 
    Les fonds spéculatifs emploient environ 10.000 personnes 
directement en Grande-Bretagne selon leur organisme 
représentatif, l'Alternative Investment Management Association.  
    Les 15 sociétés de gestion interrogées par Reuters se sont 
refusées à tout commentaire.   
    
     
 
 (avec Carolyn Cohn et Simon Jessop, Marc Joanny pour le service 
français, édité par Wilfrid Exbrayat)