par Maki Shiraki
Les actionnaires de Nissan Motor 7201.T ont exprimé mardi, lors de l'assemblée générale annuelle, leur frustration face aux mauvaises performances du constructeur automobile, certains d'entre eux demandant à la direction de rendre davantage de comptes sur l'aggravation de la crise au sein du groupe japonais.
Cette réunion était la première pour le nouveau directeur général du constructeur automobile japonais, Ivan Espinosa, depuis qu'il a remplacé Makoto Uchida en avril. Reste à voir s'il sera en mesure d'enrayer le déclin brutal de Nissan.
L'action Nissan a perdu environ 36% au cours de l'année écoulée et le versement des dividendes a été suspendu, Nissan ayant enregistré une perte nette de 4,5 milliards de dollars (3,88 milliards d'euros) au cours du dernier exercice financier.
Rien ne garantit que Nissan renoue avec les bénéfices cette année, le groupe n'ayant pas donné des prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année et estimant une perte de 200 milliards de yens (1,19 milliard d'euros) pour le premier trimestre.
Les actionnaires ont rejeté mardi un certain nombre de propositions auxquelles la société s'était opposée, notamment une proposition d'actionnaire activiste qui aurait contraint Nissan à prendre des mesures concernant sa filiale cotée en Bourse, Nissan Shatai 7222.T .
Ivan Espinosa a présenté des plans de réduction significatifs, avec entre autres la fermeture de sept usines et la suppression d'un total de 20.000 emplois, soit environ 15% de la main-d'œuvre de Nissan.
Un actionnaire a accusé les membres du conseil d'administration d'essayer de "reporter sa responsabilité sur les travailleurs de première ligne" en supprimant des emplois tout en conservant les leurs.
Le conseil d'administration devrait ainsi subir un remaniement, sous peine de perdre la confiance des actionnaires et des employés de l'entreprise, a déclaré l'actionnaire.
Un autre actionnaire s'est par ailleurs plaint de la réduction du dividende.
L'actionnaire activiste Strategic Capital, basé à Tokyo, a quant à lui pressé Nissan de prendre des mesures concernant sa filiale cotée en Bourse dans le cadre de son remaniement.
La proposition a été rejetée et la répartition des votes ne sera connue que plus tard.
La Bourse de Tokyo et les autorités de régulation exercent une pression croissante sur les entreprises japonaises pour qu'elles mettent fin à ce que l'on appelle les "cotations parents-enfants", considérées comme injustes pour les actionnaires minoritaires et comme un frein à la gouvernance.
Nissan détient 50% de Nissan Shatai, qui fabrique des voitures pour le constructeur automobile. Strategic Capital détient 3,5% de Nissan Shatai, et a également acquis une petite participation dans Nissan, ce qui lui permet de soumettre des propositions à l'assemblée générale.
L'actionnaire a proposé que Nissan modifie ses statuts de manière que le constructeur soit tenu d'examiner chaque année ses relations avec ses filiales cotées en Bourse et de divulguer les mesures qu'il envisage de prendre, le cas échéant.
Le conseil d'administration de Nissan s'y est opposé et a déclaré que la modification de ses statuts nuirait à sa flexibilité.
(Rédigé par Maki Shiraki et David Dolan ; version française Etienne Breban ; édité par Augustin Turpin)
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