Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Le spectre de la récession fait basculer le marché en «bear market»
information fournie par GreenSome Finance 03/10/2022 à 13:27

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Quand on parle de « bear market » on veut dire par là un marché qui est devenu vendeur, thèse validée par une baisse qui dépasse les -20%. Factuellement, nous sommes donc entrés en « bear market ». Après, à fin juin nous étions déjà plus ou moins dans cette configuration mais personne, ou presque personne, ne l'évoquait.

Qu'est ce qui a changé entre fin juin et fin septembre ?

Tout d'abord, c'est acté que l'inflation est là pour durer et que pour « lutter » contre cette dernière la hausse des taux va se poursuivre. Ensuite, la guerre en Ukraine a accéléré la question de l'énergie et surtout une prise de conscience que l'ère de l'énergie « pas chère » est peut-être derrière nous d'autant plus que les pays riches, enfin pas tous, vont accélérer leurs programmes de décarbonation pour essayer de réduire leur dépendance, et cela a un coût. Enfin, les pressions haussières au niveau des salaires commencent à pointer le bout de leur nez en Europe.

Après avoir acté qu'il va falloir vivre avec une « forte » inflation au moins jusqu'à la fin 2023, désormais les langues se délient pour parler de récession à l'échelle mondiale en 2023. Qui dit récession, dit moindres profits, d'ailleurs les révisions à la baisse des analystes commencent tout doucement. Qui dit moindres profits dit moindres rendements pour les actions. Aussi, le jeu des actions en vaut de moins en moins la chandelle d'autant plus que l'obligataire redevient attractif. Tout se met donc en place pour une exposition au marché actions amenée à se réduire en attendant d'y voir plus clair ou de discerner la prochaine éclaircie.

Factuellement, cet été avait bien commencé avec un excellent mois de juillet porté par les bons résultats des entreprises et l'absence de discours anxiogène de leur part. Le marché français a ainsi progressé de près de 8% que ce soient les Small ou les Large, les Micro représentées par Euronext Growth restant toujours en retrait avec une hausse de « seulement » 4,5%. Tout a basculé mi-août avec le durcissement du discours des banques centrales. Le mois de septembre a fini par valider le courant baissier, les marchés semblant sonnés ou résignés car rares ont été les bonnes nouvelles en tous cas pas d'un point de vue macro-économique ou géopolitique.

Performances des indices

Source : Nyse Euronext. Au 30/09/2022 après Bourse

Source : Nyse Euronext. Au 30/09/2022 après Bourse

Consensus

Deux mouvements contradictoires ont eu lieu au cours de ce T3. D'un côté les valeurs du CAC 40 ont vu leurs estimations de résultats revues à la hausse très sensiblement alors que plus on descend dans la côte plus les révisions à la baisse sont marquées.

Comme attendu, il aura fallu avoir les T2 pour observer les premiers ajustements des analystes avec une correction des estimations de bénéfices plus sévères sur les small, ces dernières ayant jusque-là des prévisions nettement plus optimistes. Il est donc logique que la correction se concentre d'abord sur elles car elles partent de plus haut et l'on peut s'attendre à ce qu'elles aient moins d'amortisseurs que les grandes sociétés.

Il est d'ailleurs surprenant que les valeurs du CAC voient leurs estimations de bénéfices relevées. Ceci s'explique peut-être par des discours qui, jusque-là, n'amenaient pas de questionnement particulier. Gageons qu'un tel optimisme aura du mal à tenir dans les semaines à venir. Attention donc.

Estimations de variation des BPA

* Variation des BPA moyens / ** révisions des BPA par les analystes sur 12 mois. Source : InFront au 30/09/2022

* Variation des BPA moyens / ** révisions des BPA par les analystes sur 12 mois. Source : InFront au 30/09/2022

Valorisation

Encore plus que fin juin, on constate la poursuite de la baisse des ratios de valorisation. La chute des marchés explique cette tendance, le CAC 40 bénéficiant encore plus de ce facteur car à la chute de l'indice s'ajoute une hausse des attentes de résultats. Factuellement, les niveaux observés peuvent laisser à penser que nous sommes entrés dans une zone où se repositionner aurait un sens. Attention toutefois à ne pas aller trop vite contre le marché car on peut s'attendre à des révisions à la baisse des attentes de résultats ce qui pénalisera les ratios de valorisation.

Néanmoins, oui nous pouvons dire que nous tutoyons des niveaux d'indice offrant de vraies opportunités. Après, le mouvement général va plutôt dans un sens où il y a des alternatives aux actions, chose qui n'existait pas il y a encore 6 mois. Donc si repositionnement il doit y avoir, cela devra se faire avec parcimonie car il n'est jamais bon d'aller contre le vent trop tôt.

Valorisation des indices

Source : InFront. Au 30/09/2022. Valeurs médianes

Source : InFront. Au 30/09/2022. Valeurs médianes

Conclusion

L'inflation va durer, c'est dit. La récession va arriver, oui de quelle ampleur et comment ? C'est probablement le sujet qui va préoccuper les acteurs du marché.

La vague des publications de la rentrée sera donc scrutée de près et encore plus les discours concernant les perspectives. On sait que d'un point de vue macro-économique le tableau est plutôt noir, qu'en est-il d'un point de vue micro-économique ?

Jusque-là, hormis pour les acteurs très corrélés au BtoC qui n'ont pas de visibilité, on ne constatait pas d'alarmisme. Nous avons toutefois commencé à entendre de la part des acteurs électro-intensifs des appels à la prudence mais car ils subissent de plein fouet l'explosion des cours du gaz et de l'électricité. D'ailleurs, soit dit en passant, il est peut-être temps de revoir la manière dont sont calculés les prix… Mais rien d'alarmant à l'heure actuelle. Les entreprises ont profité de la crise du covid pour renforcer leur trésorerie et de la sortie de la crise pour afficher des résultats excellents. Elles disposent donc d'un matelas de sécurité non négligeable. Sera-t-il suffisant pour laisser passer l'orage ? Là est la question et surtout combien de temps cet orage va-t-il durer en espérant qu'il ne se transforme pas en ouragan.

Les marchés vont donc regarder de très près les discours des entreprises et d'encore plus près leurs résultats de fin d'année et de début 2023. C'est probablement d'elles que viendra la capacité des indices à tenir ou à poursuivre leur glissade, les sorcières macro-économiques étant plus ou moins déjà dans toutes les têtes.

Dernier point, il s'agira d'observer si les résultats affichés tout au long de 2023 baissent et jusqu'où ils baissent. Le repère devra être ceux de 2019 selon nous. Si ce seuil tient, de très belles opportunités se présenteront et en premier lieu les small caps car elles affichent déjà une contre-performance notable.

Une fois tout cela dit, on peut envisager que d'ici la fin de l'année, il n'y ait pas grand-chose à attendre ou à espérer… Hormis peut-être une détente en Ukraine mais c'est un autre débat.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.