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Le sentiment négatif sur le secteur des énergies renouvelables est exagéré
information fournie par TRIBUNE LIBRE 07/12/2023 à 14:49

Dans le secteur de l'énergie solaire, d'autres facteurs ont stimulé la demande récente et la rentabilité. Aux États-Unis, par exemple, la loi sur la réduction de l'inflation (IRA) signée en 2022 a été un facteur positif important pour les actions solaires.  (photo d'illustration / Crédits photo : Adobe Stock -  )

Dans le secteur de l'énergie solaire, d'autres facteurs ont stimulé la demande récente et la rentabilité. Aux États-Unis, par exemple, la loi sur la réduction de l'inflation (IRA) signée en 2022 a été un facteur positif important pour les actions solaires. (photo d'illustration / Crédits photo : Adobe Stock - )

Les actions des sociétés du secteur des énergies renouvelables n'ont plus la cote. L'indice MSCI Global Alternative Energy a chuté d'environ 42 % cette année. Le mouvement de vente ne porte pas seulement sur ce segment. Les "actions vertes" des entreprises actives dans les stations de recharge pour véhicules électriques, le stockage de l'énergie ou les pompes à chaleur par exemple, affichent aussi des performances nettement inférieures à celles du marché. Toutes ces entreprises s'inscrivent dans le thème de la transition vers les ressources renouvelables et ont de bonnes perspectives à long terme. Cependant, le sentiment actuel autour de ce secteur est très déprimé. Arjan Palthe, gestionnaire de portefeuille Global Equities chez Triodos IM, explique l'évolution récente du marché et revient sur ses perspectives,

Les développements récents

"Les actions du secteur des énergies renouvelables sont durement touchées par la hausse des taux d'intérêt", titrait le Financial Times début octobre, mais cette raison n'est pas la seule. Il est vrai que les emprunts plus coûteux ont un impact négatif sur la valeur actuelle nette des flux de trésorerie à long terme des nouveaux projets. Les promoteurs hésitent donc à s'engager comme le montrent l'échec du dernier appel d'offres pour un projet d'énergie éolienne en mer au Royaume-Uni et les problèmes rencontrés par Orsted dans le secteur de l'énergie éolienne en mer aux États-Unis. Le report, voire l'annulation de nouveaux projets se répercutera sur l'ensemble de la chaîne de valeur.

Le secteur doit aussi faire face à l'inflation des coûts, à la complexité croissante de ces projets, aux vents contraires cycliques et à la réduction des incitations gouvernementales dans plusieurs pays. La baisse des prix de l'électricité n'a pas aidé non plus, en particulier les entreprises productrices d'électricité à partir de sources renouvelables.

Les turbines en difficulté

Les fabricants d'éoliennes traversent une période difficile. La complexité croissante des parcs éoliens (offshore) et la course à l'échelle (augmentation de la taille des turbines) ont conduit plusieurs acteurs à lancer des avertissements sur les bénéfices, en raison de l'augmentation des dépenses de garantie causée par des problèmes de qualité. Dans le même temps, ils ont dû faire face à un carnet de commandes à des prix défavorables, alors que les coûts augmentent.

Les bénéfices se sont évaporés, surtout pour les entreprises liées aux activités éoliennes en mer. C'est un environnement très concurrentiel. Les marges se sont encore érodées avec l'introduction de systèmes d'enchères pour les projets éoliens dans toute l'Europe. Ces dernières étaient conçues pour rendre la fixation des prix plus efficace mais, dans la pratique, les fabricants de turbines ont eu plus de mal à répercuter les augmentations du coût en raison de la moindre flexibilité des contrats. Les entreprises ont eu du mal à dégager des bénéfices sains. Les bilans se sont détériorés. Siemens Energy est l'un des titres les plus malmenés de ce secteur. L'entreprise a finalement dû obtenir des garanties d'État.

Soulagement sur le solaire

Dans le secteur de l'énergie solaire, d'autres facteurs ont stimulé la demande récente et la rentabilité. Aux États-Unis, par exemple, la loi sur la réduction de l'inflation (IRA) signée en 2022 a été un facteur positif important pour les actions solaires. Dans ce cadre, le crédit d'impôt à l'investissement (Investment Tax Credit - ICT) a été prolongé. Il permet aux propriétaires et aux promoteurs de projets solaires de déduire 30 % du coût d'installation d'un système d'énergie solaire de l'impôt.

Cette extension à long terme améliore considérablement la visibilité du marché de l'énergie solaire et rend plus attrayants l'achat de systèmes solaires et la construction de nouveaux parcs solaires. L'IRA prévoit des crédits pour la fabrication nationale, dont First Solar bénéficie tout particulièrement. Cette société, reçoit des millions de dollars américains pour chaque gigawatt de panneaux solaires produit aux États-Unis. Ce crédit en espèces se répercute intégralement sur le résultat net de l'entreprise. SolarEdge et Enphase bénéficient également de ces crédits de fabrication nationaux, mais dans une moindre mesure.

Ces deux sociétés ont une capacité de production plus faible aux États-Unis et les crédits pour les micro-onduleurs et les optimiseurs de puissance, leurs principaux produits, sont moins importants. Les valeurs du segment de l'énergie solaire ont été les grandes gagnantes de ces dernières années. Cela dit, si les investisseurs ont rapidement poussé ces actions à la hausse et augmenté les multiples d'évaluation. Ils s'en sont retirés aussi rapidement en 2023. Les récents avertissements sur les bénéfices de SolarEdge et d'Enphase, tous deux actifs dans les micro-onduleurs ont été un catalyseur. Dans le climat actuel, il n'y a aucune tolérance pour les entreprises qui n'atteignent pas les chiffres.

En Californie, qui représente 35 % des installations solaires aux États-Unis, de nouvelles règles ont rendu l'énergie solaire moins compétitive pour les entreprises et les particuliers par rapport à d'autres types d'électricité. La nouvelle réglementation vise à stimuler l'utilisation du stockage, en rendant moins coûteuse la combinaison d'un système solaire et d'une batterie de stockage, mais cette transition prend du temps. En Europe, les pressions économiques ont également pesé sur les ventes de panneaux. Selon le PDG d'Enphase, c'est dans ce contexte que les récentes mises en garde ont été lancées, en particulier en Europe, dans des pays comme l'Allemagne, la France et les Pays-Bas, où l'on a observé une réduction substantielle de la demande. La résistance croissante aux politiques et aux ambitions écologiques qui prévaut dans certains états membres de l'UE n'aide pas non plus.

Quelle est la prochaine étape ?

Enphase peut servir d'exemple au secteur solaire. Le PDG de l'entreprise est optimiste pour 2024. "Nous pensons que le recul en Europe sera temporaire", a-t-il déclaré. Même si nous devons admettre que la visibilité est faible et qu'il est difficile de prévoir un creux, les tendances à long terme sont positives. Selon Bloomberg New Energy Finance, la capacité nouvellement construite augmentera en moyenne de 14 % par an au cours des prochaines années. Les analystes sell side prévoient une reprise de la croissance pour Enphase en 2024. En outre, le flux de trésorerie disponible est positif et le bilan très sain. Nous pensons que l'entreprise peut gérer ce ralentissement. La croissance future est également soutenue par l'expansion dans les batteries, nouveau vecteur de croissance. Les actions d'Enphase sont fortement décotées, ce qui reflète l'incrédulité des investisseurs à l'égard de la reprise. Ce n'est pas justifié et il est intéressant de conserver Enphase et SolarEdge, voire les renforcer.

Plans éoliens

La situation s'améliore, tant au niveau de la hiérarchie qu'au niveau des entreprises. La Commission européenne (CE) a récemment présenté son plan d'action pour l'énergie, qui vise à accroître les investissements dans ce secteur. Il s'attaque aux principaux obstacles du secteur et comprend des mesures visant à accélérer le processus d'octroi des permis, à améliorer les systèmes de vente aux enchères, à accroître l'accès au financement, à faciliter la mise en place de l'infrastructure du réseau et à garantir une concurrence loyale.

L'éolien terrestre et marin a représenté 16 % de la production d'électricité de l'UE l'an dernier. Les capacités éoliennes devraient augmenter de plus de 10 % par an pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Aux États-Unis, le secteur éolien bénéficie également de crédits d'impôt accordés aux promoteurs par l'IRA, ce qui améliore la visibilité et devrait se traduire par une croissance à un chiffre, lors de la prochaine décennie.

Soutenus par ces plans de transition écologique en Europe et aux États-Unis, nous anticipons une croissance décente des ventes dans les années à venir pour les fabricants de turbines éoliennes. Après une période de baisse des marges et de pression sur les volumes de commandes, le pire est derrière nous. Par exemple, Vestas atteindra des marges bénéficiaires positives l'an prochain. La maîtrise des coûts, l'amélioration des chaînes d'approvisionnement et à de meilleures conditions contractuelles y contribueront.

Recul temporaire

Alors que la transition énergétique nécessaire est loin d'être achevée, nous pensons que les perspectives de croissance à long terme restent présentes, soutenues par les plans ambitieux des gouvernements. En outre, les entreprises prennent des mesures pour s'adapter aux nouvelles réalités. Cela ne manquera pas de soutenir la rentabilité et les performances futures. Rester exposé sur le secteur s'avère pertinent.

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1 commentaire

  • 07 décembre 16:12

    Les éoliennes défigurent nos paysages, ont un très faible rendement, sont intermittentes et accroissent notre déficit commercial.


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