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Le recul de l'Opep dans la guerre des prix, victoire américaine
information fournie par Reuters 29/09/2016 à 09:54

    par Liz Hampton et Terry Wade 
    HOUSTON, 29 septembre (Reuters) - Les producteurs américains 
de pétrole de schiste attendaient ce moment depuis plus de deux 
ans: les pays membres de l'Opep se sont finalement résolus 
mercredi à réduire leur production de brut pour soutenir les 
cours du pétrole. 
    L'Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait 
ramener sa production à 32,5 millions de barils par jour (bpj) 
contre un niveau actuel de 33,24 millions, soit une baisse 
représentant environ la moitié de l'excédent estimé de l'offre 
mondiale.   
    Cet accord établit de fait un cours plancher proche de 50 
dollars le baril, soit à peu près le seuil de rentabilité pour 
nombre de producteurs américains, qui pourraient ainsi être 
incités à forer davantage. Ce niveau est quasiment le double du 
creux atteint en début d'année après un plongeon entamé en juin 
2014. 
    "Cela renforce la confiance des producteurs américains", dit 
James West, associé du fonds d'investissements Evercore ISI à 
New York. "Ils pourraient devenir un peu plus agressifs qu'ils 
n'envisageaient de l'être." 
    Même si la répartition des efforts au sein de l'Opep n'est 
pas encore connue, ce qui laisse planer quelques doutes sur la 
mise en oeuvre de l'accord, le contrat novembre sur le brut 
léger américain (West Texas Intermediate, WTI)  CLc1  a bondi de 
5% mercredi et évoluait jeudi à plus de 47 dollars le baril.  
    Il était tombé à près de 26 dollars en janvier, contre plus 
de 106 dollars en juin 2014. 
    Un vétéran de l'industrie du pétrole de schiste aux 
Etats-Unis a comparé la situation des deux dernières années à un 
combat de boxe en 12 rounds qui se conclurait sur un match nul. 
    La décision de l'Opep en 2014 de laisser plonger les cours 
pour défendre ses parts de marché a conduit à la faillite des 
dizaines de petits producteurs aux Etats-Unis, étranglés par des 
coûts d'exploitation plus élevés que ceux du cartel des grands 
pays exportateurs. 
    L'effondrement des cours entre la mi-2014 et le début 2016 a 
toutefois également pesé sur les finances des pays membres de 
l'Opep, de l'Angola au Venezuela et jusqu'à l'Arabie saoudite, 
qui a baissé lundi de 20% les salaires de ses fonctionnaires et 
a supprimé certaines de leurs primes et autres avantages 
financiers. 
     
    INVESTISSEMENTS DANS LES TERRES 
    Mais aux Etats-Unis, les gros producteurs ont survécu. Ils 
ont résisté à l'Opep en réduisant leurs coûts et en trouvant des 
méthodes leur permettant d'extraire davantage de pétrole du 
schiste, faisant ainsi descendre leur seuil de rentabilité. 
    Des compagnies comme Anadarko Petroleum  APC.N , EOG 
Resources  EOG.N , Apache  APA.N  et beaucoup d'autres ont 
montré qu'elles étaient capables de supporter un baril à 40 
dollars et même de forer de nouveaux puits avec un baril un peu 
plus cher. 
    Anticipant un rebond, nombre de producteurs américains ont 
même étendu leurs exploitations cette année dans le Bassin 
permien, dans l'ouest du Texas. 
    Une trentaine de compagnies ont ainsi levé au total la somme 
record de 20,4 milliards de dollars sur les marchés actions au 
cours des huit premiers mois de l'année, la moitié d'entre elles 
pour acheter de nouvelles terres. 
    Le directeur général de Pioneer Natural Resources  PXD.N , 
Scott Sheffield, est allé jusqu'à affirmer en juillet que les 
producteurs américains de schiste, après leurs efforts de 
restructuration, étaient capables de rivaliser avec l'Arabie 
saoudite en termes de coûts. 
    La révolution du schiste a fait bondir la production 
américaine de pétrole, passée de 4,9 millions de bpj en 2009 à 
un pic de 9,6 millions de bpj en juin 2015, un niveau proche de 
celui de l'Arabie saoudite. La chute des cours l'a depuis 
ramenée à 8,5 millions de bpj selon les données de l'agence 
américaine d'information sur l'énergie (EIA), mais un rebond 
pourrait désormais se profiler. 
    "Une plus grande stabilité (des cours) est essentielle", dit 
Ann-Louise Hittle, vice-présidente de la recherche chez Wood 
Mackenzie. "Cela conduirait à une augmentation du nombre de 
puits de forage (...) et à une augmentation de la production." 
    La capitulation de l'Opep a néanmoins été plus longue à 
venir que ne le pensaient nombre d'entrepreneurs américains. 
    En octobre 2014, Harold Hamm, directeur général de 
Continental Resources  CLR.N , avait qualifié l'Opep de "tigre 
sans dent". Un mois plus tard, il liquidait toutes les positions 
de couverture de sa compagnie en pariant sur un rebond rapide 
alors que les cours avaient déjà chuté de 25%. Mais ils ont en 
fait encore plongé de moitié. 
 
 (Avec Devika Krishna Kumar et Jessica Resnick-Ault à New York 
et Nia Williams à Calgary; Bertrand Boucey pour le service 
français, édité par Marc Angrand) 
 

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