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Le premier fonds d’investissement français dédié à l’art liquidé
information fournie par Agefi Asset Management  23/05/2025 à 08:00

Il était programmé pour durer 7 à 9 ans mais il n’aura finalement vécu qu’un peu plus d’une année. FrenchArtFund, le premier fonds d’investissement français dédié au marché de l’art à avoir été agréé par l’Autorité des marchés financiers, vient d'être liquidé le 13 mai, a appris L’Agefi . Déjà, en février, la revue spécialisée Le Journal des Arts avait évoqué un évanouissement du fonds «avant même son lancement» .

La stratégie innovante avait été lancée fin janvier 2024 sous l’impulsion d’Olivier Bourdelas, alors dirigeant d’Inocap Gestion - société de gestion qu’il a fondée en 2007 et fusionnée avec Groupama Asset Management le 1 er avril 2025 - et grand collectionneur d’art.

Le FrenchArtFund, qui visait une levée de 30 à 40 millions d’euros et un rendement net annuel de 7%, avait vocation à investir au minimum 60% de son actif net en œuvres d’art réalisées par des artistes occidentaux ou américains du XX e siècle. Ceux-ci devaient obligatoirement figurer dans le top 500 mondial du classement du fournisseur d’informations sur le marché de l’art ArtPrice. Une fourchette de prix d’acquisition comprise entre 150.000 et 500.000 euros par œuvre était avancée, avec l’objectif de conserver ces œuvres 4 à 6 ans avant de les céder à un montant supérieur à celui d’achat.

Le reste du portefeuille était censé investir jusqu’à 30% en actions cotées internationales dont l’entièreté ou la majorité du chiffre d’affaires était tirée d’activités liées à l’art. Une poche de liquidités de 10% était également prévue. A l’époque, Inocap Gestion avait constitué une équipe de cinq personnes pour s’occuper du fonds FrenchArtFund, dont deux gérants.

La stratégie proposait un dividende culturel sous la forme de visites d’exposition, de pass gratuits et de visites d’ateliers où étaient exposées les œuvres en portefeuille.

Contraction

Lors du lancement du fonds début 2024, Olivier Bourdelas entrevoyait une période propice pour l’introduction du véhicule. « Le momentum est bon : nous entrons dans un marché d’acheteurs avec des prix qui commencent à corriger par rapport à l’emballement d’il y a quelques années » , analysait-il dans les colonnes de L’Agefi .

La souscription du fonds s’est étirée jusqu’en décembre 2024 mais cela n’a pas suffi pour l’ancien fonds de l’ex-Inocap Gestion. Il a aussi dû faire face à un contexte difficile pour le marché de l’art. Son ancien partenaire pour le fonds, ArtPrice, écrivait en préambule de son dernier rapport annuel qu’ « en 2024, le marché de l’art a poursuivi sa contraction, reflet des bouleversements géopolitiques et économiques mondiaux » .

« Dans un climat instable, les acheteurs les plus fortunés ont ralenti leurs investissements, tandis que les vendeurs ont préféré temporiser, raréfiant l’offre d’œuvres d’exception. Résultat : le segment ultra-premium, moteur traditionnel des enchères, a marqué un net ralentissement, accentuant la contraction des résultats mondiaux amorcée en 2023», souligne ArtPrice. De son côté, UBS rapportait dans son rapport annuel que les ventes d’art avaient diminué en valeur de 12% en 2024 pour un montant estimé à 57,5 milliards de dollars.

Outre les turbulences du marché de l’art, le fonds a dû composer avec l’aversion au risque persistante des investisseurs. Les flux de collecte se sont très fortement concentrés sur les classes d’actifs monétaire et obligataire durant l’année 2024.

Adrien Paredes-Vanheule

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