(Complété avec prévisions de l'Ifo et propos du ministre Altmaier) BERLIN, 18 juin (Reuters) - Le sentiment des investisseurs allemands s'est nettement dégradé en juin dans un contexte de tensions commerciales accrues entre les Etats-Unis et la Chine et de détérioration des indicateurs économiques allemands, montre l'enquête publiée mardi par l'institut de recherche économique ZEW. L'indice ZEW a chuté à -21,1 ce mois-ci, son plus bas niveau depuis novembre 2018, après -2,1 en mai. Les économistes attendaient une baisse beaucoup plus modeste, leur estimation moyenne étant de -5,9. "L'intensification du conflit (commercial) entre les Etats-Unis et la Chine, le risque accru d'un conflit militaire au Moyen-Orient et la probabilité plus élevée d'un Brexit sans accord assombrissent les perspectives de l'économie mondiale", a déclaré Achim Wambach, le président de l'institut de Leibniz, dans un communiqué. L'étude pointe aussi les statistiques inférieures aux attentes de la production, des exportations et des ventes au détail en Allemagne au mois d'avril, en notant que "les perspectives économiques pour l'Allemagne sont redevenues négatives comme au dernier trimestre 2018." Le sous-indice des conditions actuelles s'est en revanche dégradé moins que prévu à 7,8 contre 8,2 en mai et 6,0 attendu par les économistes. Ce deuxième mois de baisse de l'indice ZEW s'ajoute à d'autres signes témoignant d'un nouveau coup de mou de l'économie allemande au deuxième trimestre après son rebond du début d'année. Dans son rapport mensuel publié lundi, la Bundesbank a dit s'attendre à une légère contraction du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre en mettant elle aussi en avant les conflits commerciaux, les incertitudes entourant le Brexit et le ralentissement économique mondial qui affectent le secteur industriel allemand très tourné vers l'exportation. L'institut d'études économiques Ifo a de son côté confirmé mercredi sa prévision de croissance de 0,6% cette année mais a réduit sa projection pour 2020 à 1,7%, au lieu de 1,8%précédemment. "Il y a une évolution divergente de l'économie : le secteur manufacturier, qui est tourné vers l'export et représente environ un quart de la production nationale, est en récession (...) quand le secteur des services et celui de la construction connaissent une croissance robuste", a déclaré Timo Wollmershäuser, économiste à l'Ifo. "Il existe toutefois des signes croissants montrant que la faiblesse du secteur industriel se propage lentement au reste de l'économie via le marché du travail et la chaîne de création de valeur", a-t-il ajouté. Le ministre de l'Economie, Peter Altmaier, a déclaré à Reuters que le gouvernement s'en tenait pour le moment à ses prévisions d'avril, à savoir une croissance de 0,5% cette année avant une accélération à 1,5% l'an prochain. "Beaucoup dépendra de si les forces de croissance parviennent à prendre le dessus au deuxième semestre", a-t-il dit. "On a une activité vigoureuse dans l'économie intérieure, la construction est en plein boom et le consommateur dépense davantage." Peter Altmaier a aussi noté des signaux positifs en Chine, l'un des principaux débouchés pour les exportations allemandes. "Notre prévision de croissance d'avril est réaliste. Si la croissance est plus élevée au bout du compte, bien sûr que cela me fera plaisir", a-t-il dit. (Michael Nienaber, Véronique Tison pour le service français, édité par Blandine Hénault)
Le moral des investisseurs allemands au plus bas depuis novembre-ZEW
information fournie par Reuters 18/06/2019 à 13:17
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