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Le mauvais génie des marchés se cache dans les détails
information fournie par Les sélections de Roland LASKINE 31/10/2025 à 13:48

(Crédits: Adobe Stock)

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Le 31 octobre 2025

Il a suffi que les valeurs européennes, CAC 40 en tête, enchaînent cette semaine quatre séances de baisse consécutives (en tenant compte des premières heures de la séance de vendredi) et que les valeurs technologiques du Nasdaq calent sur leur tentative de battre un énième record de hausse, pour que les commentateurs boursiers voient déjà poindre la grande renverse qui nous pend évidemment au nez depuis des semaines. Plutôt que d'effrayer les marchés, la consolidation à laquelle nous assistons aujourd'hui est plutôt de bon augure. Elle montre que les marchés sont capables de s'arrêter quelques instants sur la solidité des éléments sur lesquels repose la hausse des cours et de faire le point sur les résultats d'entreprises qui ne sont pas tous alignés sur le scénario idyllique que les analystes avaient envisagé. A Wall Street, la chute de plus de 11% du cours de Meta mercredi dernier est peut-être plus saine qu'il n'y paraît. Les investisseurs ne sont pas si décervelés que ça, puisqu'ils sont encore capables de s'interroger sur le bien-fondé des quelque 70 milliards de dollars investis dans le développement de l'IA cette année. Microsoft, qui a fait état d'une hausse de 22% de ses profits nets hors éléments exceptionnels, a été sanctionné pour les mêmes raisons.

Le fait le plus marquant de la semaine, reste malgré tout l'extrême susceptibilité des investisseurs aux publications des résultats d'entreprises. Les bonnes nouvelles sont, comme il se doit, généreusement saluées par le marché, mais les sanctions sont aujourd'hui d'une violence inouïe, avec des réactions pas toujours compréhensibles. C'est le cas, à la Bourse de Paris, de l'action Schneider Electric qui a dévissé, jeudi en séance, de près de 8%, alors que le géant français de l'optimisation de l'énergie a fait état d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes et a réitéré l'ensemble de ses objectifs financiers pour l'année. Thales, qui n'a pas démérité non plus, avait connu la même mésaventure la semaine précédente. Dans une moindre mesure Saint-Gobain et Axa ont été secoués en fin de semaine, alors que l'un et l'autre ont confirmé l'ensemble de leurs objectifs annuels.

Laskine

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L'extrême sensibilité des marchés aux publications de résultats brouille les pistes et désoriente les stratégistes des maisons de gestion les plus prestigieuses. Au cours de ces dernières semaines, face aux excès constatés sur le niveau de valorisation de nombreuses valeurs de la cote, certains d'entre eux avaient vanté les mérites d'une stratégie de gestion à la fois active et prudente. L'idée était de rester présent sur les placements à risque, notamment les actions très bien orientées depuis la rentrée de septembre, tout en se montrant très sélectif dans le choix des valeurs en privilégiant la visibilité sur les perspectives d'activité, la génération de cash-flow et la solidité des comptes.

Rien à redire sur cette stratégie. C'est exactement celle que nous avons mise en place dans le portefeuille Défensif. Le problème, c'est que cette méthode, pleine de bon sens, nous a conduits à sélectionner des titres de très bonne qualité, comme Schneider Electric, Thales, Danone ou Axa. Autant de sociétés qui, en dépit de leur respectabilité, ont reçu une volée de bois vert au moment de la présentation de leurs résultats trimestriels sous le prétexte que ceux-ci se sont révélés tout juste conformes aux attentes. En d'autres termes, ce ne sont pas leurs performances qui ont été sanctionnées, mais leur manque de fantaisie ! Que dire face à de tels arguments ? Résultat, sur le mois écoulé, notre portefeuille Défensif s'est montré incapable de suivre la hausse du CAC 40. Depuis le début de l'année, il parvient à afficher une performance tout à fait honorable de 7,4%, mais celle-ci n'égale pas la progression de l'indice de référence de la Bourse de Paris supérieure à 10% depuis le 1er janvier. A l'opposé, la portefeuille Offensif, sur lequel nous avons multiplié les opérations spéculatives au cours du mois d'octobre est parvenu à rattraper une bonne partie du retard accumulé. Si la vie de l'investisseur était un long fleuve tranquille, ça se saurait…

Laskine

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Face aux pièges que nous tendent tous les jours les mauvais génies tapis dans les sous-bois de la jungle boursière, le meilleur moyen d'éviter les coups bas, c'est encore de diversifier ses actifs autour de plusieurs thèmes d'investissement. C'est la stratégie que nous avons mise en œuvre dans notre sélection d'ETF Monde ayant conduit à un gain de 14,7% depuis le début de l'année. Cette belle performance a été rendue possible par l'achat de trackers éligibles au PEA nous donnant accès à peu près à toutes les places boursières mondiales, notamment Wall Street, la Chine et la zone euro portée par la très bonne tenue de la Bourse de Francfort. Tous ces marchés ne marchent pas au même rythme, mais à l'arrivée le résultat est plutôt satisfaisant. Les valeurs chinoises qui avaient fortement progressé durant l'été ont calé en octobre, mais les autres marchés ont plutôt bien fonctionné. L'ETF iShares MSCI World swap PEA sur lequel nous avons réalisé nos premiers achats mi-avril constitue une synthèse parfaitement satisfaisante du comportement global des marchés au cours de ces derniers mois.

Quelle stratégie pour les deux derniers mois de l'année ? Il n'est pas du tout certain que la consolidation à laquelle nous avons assisté cette semaine soit l'amorce d'un réel renversement de tendance. Si l'on s'en tient à ce qu'il est possible d'observer à la Bourse de New York, il y a tout lieu de penser que les traders vont revenir à leur jeu habituel consistant à « acheter les creux ». C'est le fameux buy the dip (selon l'orthographe retenue par les accros des cryptomonnaies) qui fonctionne à merveille sur le Nasdaq à chaque fois que les « techs » ratent une marche. Les excellents résultats divulgués par Amazon et Apple, jeudi soir, ont tout lieu de rassurer. Les sommes faramineuses englouties par les investissements réalisés dans l'IA par Meta et Microsoft paraissent certes démesurées, mais dès lors qu'il s'agit d'investir « pour la bonne cause » les marchés devraient vite se raviser. Il y a, aussi, fort à parier, que dans un contexte de liquidités abondantes, le ruissellement des capitaux entre les deux rives de l'Atlantique continue de profiter aux valeurs européennes. Cela, en dépit, d'une croissance encore très faible de notre côté et d'une bien piètre représentation des valeurs technologiques dans les indices (17,5% pour l'Eurostoxx 50, contre 35,4% pour le S&P500). Le niveau de valorisation des actions européennes est le plus bas des grandes zones géographiques mondiales et les perspectives de progression des résultats restent solides à un peu plus de 12% pour 2026.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

1 commentaire

  • 14:09

    personne & capable de dire si la correction Arrive bientot ! car elle & bien la mais Quand....


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