
( AFP / INA FASSBENDER )
Le sidérurgiste indien Jindal Steel a déposé une offre d'achat pour la branche acier de Thyssenkrupp, a indiqué mardi à l'AFP le conglomérat industriel allemand, engagé dans un vaste plan de démantèlement pour sortir de la crise.
"Indicative" et "non contraignante", cette offre cible 100% des parts de Thyssenkrupp Steel Europe (TKSE), branche historique du groupe devenue symbole des déboires de l'acier européen.
Le directoire du groupe d'Essen se penchera sur cette offre, "notamment en ce qui concerne la viabilité économique, la poursuite de la transformation verte et l'emploi sur nos sites sidérurgiques", a précisé le conglomérat allemand dans un communiqué.
A la Bourse de Francfort, l'action de Thyssenkrupp, en hausse de 4,40% vers 13H30 GMT, s'emparait de la tête de l'indice MDax, en recul de 0,34%
TKSE, premier sidérurgiste européen, plombé par la concurrence chinoise, est engagé dans un plan de suppression de 11.000 postes et de réduction de sa production.
L'offre de Jindal Steel vise à "sécuriser la production sidérurgique en Allemagne et à créer de nouvelles opportunités commerciales", a affirmé le géant indien dans un communiqué.
Jindal Steel vante aussi un concept "qui pourrait contribuer à rendre la décarbonisation [de Thyssenkrupp] financièrement plus viable".
Car le début de la production d'acier vert sur le site de Duisbourg, prévue pour 2027 et centrale pour la métamorphose du groupe, reste sur la sellette compte tenu de coûts supplémentaires imprévus.
L'offre du groupe indien prévoit la finalisation de cette installation, qui fonctionne à l'hydrogène. Jindal Steel en développe déjà une à Oman et prévoit qu'elle sera opérationnelle en 2027.
Pour Duisbourg, le groupe promet aussi "l'ajout de capacités de fours à arc électrique", autre moyen de décarbonation, "pour plus de 2 milliards d'euros".
L'intérêt de Jindal Steel pour Thyssenkrupp "est en principe une bonne nouvelle pour nos employés", a salué le syndicat allemand IG Metall.
Cette offre pourrait compromettre les plans du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, entré au capital de Thyssenkrupp Steel en 2024 via sa holding EPCG.
En août, des discussions étaient toujours en cours pour porter la part d'EPCG de 20% à 50%, avec l'objectif de créer une société commune détenue à parts égales.
En mai, Thyssenkrupp avait annoncé vouloir "séparer progressivement" tous ses secteurs d'activité, qui comptent également les pièces automobiles, les électrolyseurs ou les sous-marins, "et les ouvrir aux investissements tiers".
Premier pas de ce démantèlement en août: les actionnaires ont plébiscité l'introduction en Bourse de la division navale TKMS, l'une des deux seules branches du groupe encore rentables.
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