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Le doute sur la trajectoire de l’inflation fait bondir les taux longs
information fournie par Newsmanagers 22/08/2023 à 10:15

(NEWSManagers.com) - La pression ne retombe pas sur les marchés de taux. Aux Etats-Unis comme en Europe, ils ont retrouvé leurs points hauts des derniers mois. La persistance d’une inflation sous-jacente élevée continue d’inquiéter les investisseurs, dans un contexte de forte résilience des économies, d’autant plus que la hausse des prix du pétrole et désormais des tensions sur les cours du gaz font également craindre de nouvelles pressions inflationnistes. Mercredi, seule la dette britannique continuait de se tendre nettement, après les chiffres d’inflation et les statistiques sur les salaires, les rendements des emprunts américains et de la zone euro se stabilisant. Ils restent toutefois proches de leurs plus hauts récents.Sur le marché américain, les taux long terme des Treasuries sont revenus à leurs points hauts d’octobre 2022. Le rendement à 10 ans a repris un peu plus de 20 points de base (pb) en deux semaines, à 4,23%, et 90 pb depuis le dernier point bas d’avril dernier qui avait suivi la crise des banques régionales aux Etats-Unis. Il avait atteint un plus haut depuis 2007 fin octobre 2022, à 4,25% (et 4,34% en séance). Dans la zone euro, le rendement du Bund 10 ans a également repris 20 pb depuis début août et 30 pb depuis mi-juillet, à 2,65%, à quelques encablures de son point haut cette année (et depuis 2011) début mars à 2,75% (2,77% en séance).Cette hausse est intervenue malgré la forte décrue de l’inflation totale aux Etats-Unis comme en Europe et l’approche de la fin du resserrement monétaire des deux côtés de l’Atlantique. Or, la résilience de l’économie fait craindre une inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, bien plus persistante. C’est d’ailleurs le signal envoyé par les dernières publications d’inflation, notamment aux Etats-Unis. Outre des données d’inflation mitigées en juillet, la publication d’un indice des prix à la production supérieur aux attentes a renforcé les craintes des investisseurs. Les ventes au détail de juillet et la production industrielle ont, en parallèle, progressé plus que prévu aux Etats-Unis.Anticipations d’inflation haussièresPour les stratégistes d’ING, la trajectoire haussière des anticipations d’inflation du marché conjuguée à la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie, qui pourrait de nouveau pousser à la hausse l’inflation totale, alimentent ces craintes et la hausse des taux long terme alors que les taux court terme progressent moins vite.Outre la forte hausse des prix du brut (+20% pour le baril de Brent depuis mi-juin), la récente envolée des prix du gaz en Europe, sur fond de menace de grève dans un terminal gazier en Australie (10% de la production mondiale de gaz naturel liquéfié) qui dessert l’Asie, ce qui pourrait déstabiliser l’ensemble du marché, a fait craindre de nouvelles surprises à la hausse sur l’inflation. «Dans la zone euro, la hausse des swaps d’inflation à plus long terme au cours des dernières semaines jusqu'à la dernière correction a été encore plus frappante», affirme-t-on du côté d’ING. Pour les experts de la banque néerlandaise, les fluctuations récentes du prix du gaz naturel mettent également en évidence le risque persistant de perturbations de l’approvisionnement par rapport à la dynamique d’inflation plus bénigne de ces derniers temps.«Des progrès ont été réalisés à la baisse sur l’inflation, mais la question brûlante pour les marchés obligataires est de savoir si la menace inflationniste a effectivement reçu un coup mortel, relèvent les économistes d’ING. D’après les attentes du marché en matière d’inflation, ce n’est pas le cas.» Plusieurs membres de la Fed ont déclaré que si la trajectoire était la bonne, il ne fallait pas encore crier victoire sur l’inflation. La BCE a de son côté laissé la porte ouverte à d’autres hausses lors de sa dernière réunion en juillet.Situation tendueAu Royaume-Uni, où l’inflation est ressortie un peu supérieure aux attentes en juillet tandis que la hausse des salaires continue d’accélérer, la situation est encore plus tendue. Les rendements à long terme continuaient d’augmenter mercredi, le taux à 10 ans prenant encore 9 pb, à 4,67%, largement au-dessus des niveaux atteints après la crise budgétaire de l’automne 2022 et au plus haut depuis mi-2008.L’inflation globale est tombée à 6,8% en glissement annuel, contre 7,9% auparavant en juillet tandis que l’inflation sous-jacente est restée inchangée à 6,9% et l’inflation dans les services a surpris en hausse de 0,2 point à 7,4% en glissement annuel, a annoncé mercredi l’Office national des statistiques (ONS). «Dans le détail, par rapport à nos prévisions, les trois données sont plus fortes qu’attendu, notent les économistes de Nomura. La surprise à la hausse vient presque exclusivement des prix des services.» Mardi, l’ONS avait annoncé une hausse également plus importante que prévu des salaires au cours des trois mois jusqu’à juin, de 7,8% (et de 8,2% en incluant les bonus) sur un an, la plus forte progression depuis 2001.Ces données compliquent la tâche de la Banque d’Angleterre (BoE) qui pourrait, selon certains économistes, devoir effectuer une nouvelle forte hausse de taux, comme en juin dernier, lors de la réunion de septembre. L’inflation dans les services est l’indicateur le plus suivi par l’institution monétaire. Ces éléments «ajouteront clairement à l’augmentation de la probabilité d’une hausse de la BoE de 50 pb au lieu de 25 pb en septembre, mais nous doutons qu’il y aura un changement substantiel à ce stade», estime Derek Halpenny, responsable de la recherche EMEA chez MUFG. Sur les marchés monétaires, les investisseurs ont revu en nette hausse leur prévision de taux terminal revenant proche de 6%, à 5,97% (+27 pb depuis lundi), en mars 2024.Pour certains, sans le mouvement récent d’aversion pour le risque, alimenté notamment par les difficultés de l'économie chinoise, les taux longs seraient bien plus élevés. A lire aussi: Les marchés trébuchent avec la dégradation surprise de la note des Etats-Unis

Xavier Diaz

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