Le mois de janvier s'était terminé dans la douleur du fait des interrogations suscitées par les effets à venir du coronavirus. Mais comme les marchés ne sont pas à une contradiction près, ils sont vite revenus sur leurs plus hauts (plus de 6 100 points pour le CAC 40) estimant, peut-être, que tout allait s'arranger rapidement. Mais voilà, les opérateurs ont découvert que le virus voyageait et là vent de panique.

A ce jour, un consensus semble s'accorder sur le fait que la croissance mondiale sera affectée au moins sur un trimestre car c'est une grande partie de la chaîne de production qui est « grippée ». (Crédits photo : Pixabay - Gerd Altmann)
Ainsi, par rapport au plus haut du 19 février, le CAC a perdu près de10%. Comme nous le répétons souvent, le marché a horreur des incertitudes, même s'il s'en nourrit, et là il se trouve face à un vrai casse-tête à savoir déterminer quelles peuvent être les conséquences économiques du coronavirus ou plutôt des décisions prises par les États et en premier lieu par la Chine. Car, au-delà de l'impact sanitaire, qui a pour certains des conséquences dramatiques, les opérateurs s'interrogent sur les répercussions économiques surtout quand on sait que l'atelier du monde qu'est la Chine est mise sous cloche, ou du moins semble l'être.
A ce jour, un consensus semble s'accorder sur le fait que la croissance mondiale sera affectée au moins sur un trimestre car c'est une grande partie de la chaîne de production qui est « grippée ». Les Etats-Unis seront peut-être un peu plus préservés que l'Europe et l'Asie car ils produisent plus chez eux mais ils ne pourront être totalement immunisés. Dans ce contexte où il est plus que compliqué de mesurer le véritable impact et sa durée, pas étonnant que les marchés flanchent surtout après avoir montré une santé insolente pendant de très longs mois.

Performances des indices. (source : GreenSome Finace, Nyse Euronext)
Consensus
Pour le moment pas de mouvement majeur mais nous pouvons nous attendre à des ajustements importants dès le mois de mars car un consensus se dégage progressivement quant au fait que l'économie mondiale va pâtir de l'effet coronavirus au moins sur le premier semestre.

Estimations des bénéfices par acton. (source : InFront)
Valorisation
L'écart entre Large et Small en nombre de points reste proche de l'écart historique moyen. Comme les ajustements de prévisions n'ont pas encore eu lieu, il convient de prendre du recul par rapport aux ratios actuels. Ils affichent des niveaux attractifs mais ne prennent pas en compte les révisions à venir qui interviendront à coup sûr rapidement.

Valorisation des indices. (source Infront)
Conclusion
Les mesures prises pour éviter une trop grande propagation du coronavirus vont avoir un impact non négligeable sur l'économie mondiale. La question est de savoir combien de temps il faudra pour que tout retourne à la normale et en corolaire quel en sera le coût économique. Le luxe est touché, l'automobile est touchée, l'industrie pharmaceutique, le transport, les loisirs sont touchés et nous en passons. Seule les sociétés du type « utilities » ou très localisée tant commercialement qu'industriellement seront d'une certaine manière prémunies si nous ne cédons pas à la psychose ou que nos gouvernants n'y cèdent pas par excès de précaution en nous mettant sous cloche. Au-delà du débat que l'on pourrait avoir sur une sur-réaction des autorités ou non quant à la gestion sanitaire, cette « crise » met en avant que le monde a profondément changé et est extrêmement dépendant de la Chine soit comme pays consommateur que comme pays producteur. Il sera d'ailleurs très intéressant de voir quelles sont les zones les plus dépendantes une fois que nous pourrons faire les comptes.
Au-delà de ce constat qui semble une lapalissade, cela pourrait faire réfléchir beaucoup d'acteurs sur la possibilité ou non de rééquilibrer un peu les choses. Aussi, de cette crise nous allons en tirer une conclusion : sommes-nous définitivement dépendants de la Chine ou des solutions alternatives peuvent-elles être envisageables ?
Sans vouloir être cyniques, la crise du coronavirus va certainement ouvrir de nouvelles opportunités industrielles sur le long terme. A plus court terme, les opérateurs financiers vont retrouver des points d'entrée aidés par la forte baisse des marchés même s'il faut s'attendre à une dégradation des prévisions au moins pour 2020.
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