( AFP / ANGELA WEISS )
Le conseil d'administration de la biotech américaine Metsera, spécialiste des traitements anti-obésité, a annoncé vendredi soutenir une offre de rachat du groupe Pfizer , légèrement supérieure à celle de son concurrent Novo Nordisk qui valorisait l'entreprise à près de 10 milliards de dollars.
Le conseil estime notamment qu'une fusion avec le groupe danois "présente des risques juridiques et réglementaires inacceptables (...) par rapport à la fusion proposée avec Pfizer", selon le communiqué de la biotech qui affirme avoir reçu un avertissement à ce sujet de l'autorité américaine de la concurrence (FTC).
La fusion avec l'américain Pfizer "apportera une valeur immédiate et substantielle aux actionnaires de Metsera, et les parties prévoient de conclure la transaction rapidement" après le vote des actionnaires lors de l'assemblée du 13 novembre, poursuit le communiqué.
Les administrateurs de la biotech disent avoir pris leur décision au vu "des circonstances récentes, notamment la réception par Metsera d'un appel de la Commission fédérale du commerce des États-Unis (FTC) concernant les risques potentiels liés à la mise en œuvre de la structure proposée par Novo Nordisk au regard des lois antitrust américaines", poursuit le communiqué.
La nouvelle offre, à 86,25 dollars par action, double la valorisation de Metsera par rapport à celle approuvée avec Pfizer en septembre.
Cet accord avait déclenché une bataille d'enchères entre le géant américain et son concurrent danois, qui avait porté son offre mardi à 86,20 dollars par action, soit une valorisation de près de 10 milliards de dollars.
Pfizer, qui avait déjà reçu un accord préliminaire de la FTC, avait lancé des poursuites le 31 octobre devant la justice civile américaine contre Metsera et ses administrateurs - pour rupture abusive de contrat - et contre Novo Nordisk, accusé d'avoir interféré dans le rachat.
Il avait ensuite saisi la FTC lundi.
Lors d'une audioconférence mardi sur les résultats trimestriels de Pfizer, le patron Albert Bourla avait balayé l'offre danoise, accusant Novo Nordisk, maison-mère de l'antidiabétique Ozempic, de vouloir "éradiquer un concurrent qui émerge".
"C'est l'incarnation du conflit antitrust. L'entièreté des produits de Metsera correspond à l'entièreté des produits de Novo", avait-il affirmé.
"La proposition d'acquérir Metsera soutient vraiment notre stratégie à long terme, et c'est principalement parce que ces actifs sont différenciés et complémentaires à nos produits", avait justifié mercredi le directeur général de Novo Nordisk, Mike Doustdar.
Plus d'un milliard de personnes dans le monde sont touchées par l'obésité, et plus de 800 millions l'étaient par le diabète en 2022, d'après les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé.
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