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Le Brésil est attendu en nette récession économique (Aurel BGC)
information fournie par Boursorama 24/07/2015 à 18:15

L'économie brésilienne devrait s'enfoncer dans la récession cette année, sans parvenir à rebondir de manière significative en 2016.

L'économie brésilienne devrait s'enfoncer dans la récession cette année, sans parvenir à rebondir de manière significative en 2016.

Le Brésil a déçu l'an dernier avec une croissance nulle (+0,1%), dans un contexte de chute des prix des matières premières dont le pays est exportateur. La situation ne s'arrange pas : le PIB brésilien est attendu en contraction de 1,5% cette année, synonyme d'économie en récession.

« L'économie brésilienne est d'ores et déjà entrée en récession », expliquent Christian Parisot et Jean-Louis Mourier d'Aurel BGC, dans une note de conjoncture parue vendredi. Cette récession « est moins brutale que l'épisode de contraction de l'activité intervenu à partir du quatrième trimestre 2008, après la mise en faillite de la banque américaine Lehman Brothers, mais elle pourrait être plus profonde et plus longue », affirment les deux économistes.

Rigueur budgétaire « à l'européenne »

C'est en effet un véritable plan de rigueur budgétaire « à l'européenne », pour ne pas dire « à la grecque », que le Brésil applique actuellement pour éviter un emballement excessif de son déficit public.

Le Monde rappelait en début d'année que le ministre des Finances brésilien, juste après sa prise fonction à l'automne, « a annoncé son intention de porter l'excédent budgétaire primaire,  celui qui permet de stabiliser la dette, de 0,6% en 2014 à 1,2% en 2015 et à plus de 2% en 2016. Il s'emploie ainsi à restaurer la confiance des investisseurs et à éviter une dégradation de la note souveraine brésilienne, après une " piteuse" année 2014 sur fond de croissance zéro, d'inflation élevée et de creusement des déficits extérieurs ».

Or, la rigueur budgétaire, malgré ses vertus recherchées à long terme, est de manière certaine, à court terme, un frein à la croissance. On connaît, en Europe, les résultats économiques mitigés de ce type de politique économique.

Politique monétaire restrictive

Cette politique restrictive sur le plan budgétaire est « destinée à renouer avec les succès obtenus sous la présidence de Luiz Inácio Lula da Silva », explique Aurel BGC. Néanmoins, la pilule a du mal à passer pour l'économie brésilienne, alors que le pays connaît également une politique restrictive sur le plan monétaire.

« La banque centrale a considérablement durci sa politique monétaire, alors que son taux directeur était déjà parmi les plus élevés observés », explique Aurel BGC. « Les économistes interrogés pour la construction des consensus semblent relativement pessimistes : le PIB se contracterait de plus de 1,5% cette année, avant de ne "rebondir" que de moins de 0,5% en 2016 », relevait la même source.

Mise en perspective du cycle économique

Aurel BGC relève dans sa note que « l'une des raisons de la dégradation de la conjoncture économique et des perspectives de croissance du Brésil est le contrecoup du soutien massif apporté à l'activité en 2009, face à la "grande récession mondiale" ».

Les auteurs reviennent sur le cycle économique de ces dernières années. « Les mesures massives de relance de l'activité [en 2009] ont débouché sur une amorce de surchauffe de l'économie et ont provoqué un rebond important de l'inflation ». L'inflation a été accentuée par le rebond des cours des matières premières et par la dévaluation du real brésilien face aux autres monnaies.

Pour limiter cette inflation, la banque centrale brésilienne a remonté ses taux directeurs : « le taux directeur de Banque Centrale du Brésil, qui avait été ramené de 12,5% en août 2011 à 7,25% en octobre 2012, a commencé à être remonté en 2013. Le mouvement s'est accéléré depuis l'automne dernier, puisqu'il est passé de 11,25% en octobre à 13,75% au mois de juin ».

Or, les hausses de taux directeurs ont des effets secondaires notables en incitant les entrepreneurs à placer leur argent à taux fixe (puisque celui-ci est élevé) au lieu de l'investir dans des projets économiques créateurs de croissance. Un cercle vicieux dans lequel le Brésil a mis un pied, et dont il risque de peiner à sortir.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

3 commentaires

  • 24 juillet 18:27

    Comment ca le foocheball a la qu'on n'a pas amené avec lui la croissance divine? pourtant c'est bien ce qu'on nous vend a chaque fois. les infrastructures ect ect....


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