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Le bilan des violences s'alourdit en Irak, le plus haut dignitaire chiite met en cause la classe politique
information fournie par Reuters 04/10/2019 à 21:28

 (Actualisé avec appel à la démission du gouvernement lancé par
Moktada al Sadr, nouveau bilan § 3-8)
    BAGDAD, 4 octobre (Reuters) - Le grand ayatollah Ali al
Sistani, plus haut dignitaire chiite d'Irak, a lancé vendredi un
appel au calme alors que les affrontements entre manifestants et
forces de l'ordre se sont poursuivis à travers le pays.
    Les manifestations ont commencé mardi à Bagdad et se sont
rapidement propagées dans une grande partie de l'Irak, en
particulier dans le sud chiite du pays. 
    Le dernier bilan obtenu vendredi soir de sources médicales
et auprès des services de sécurité fait désormais état de 65
morts; les décès ont été pour la plupart recensés au cours des
dernières 24 heures. A Bagdad, on a recensé près de 200 blessés
pour la seule journée de vendredi.
    Les manifestants dénoncent la corruption et le manque
d'emplois dans le pays.
    Dans son appel à ne pas recourir à la force, le grand
ayatollah Ali al Sistani a également critiqué la classe
politique, en particulier les parlementaires, pour leur
incapacité à régler les problèmes du pays.
    "Il est triste qu'il y ait eu tant de morts, de victimes et
de destruction", déclare-t-il dans une lettre lue par son
représentant Ahmed al Safi lors d'un sermon dans la ville sainte
chiite de Kerbala.
    "Le gouvernement et les partis politiques n'ont pas répondu
aux revendications du peuple sur la lutte contre la corruption
et ne sont parvenus à rien sur le terrain", ajoute le
dignitaire, dont la parole est rare. "Le parlement porte la
responsabilité principale de ce qui est en train de se passer."
    Moktada al Sadr, figure politique chiite et chef de file du
principal bloc d'opposition au Parlement, a pour sa part réclamé
la démission du gouvernement et la tenue d'élections
législatives anticipées sous la supervision d'observateurs
internationaux.
    Dans une allocution télévisée diffusée dans la nuit de jeudi
à vendredi, le Premier ministre, Adel Abdoul Mahdi, a dit
comprendre la frustration de la population mais souligné qu'il
n'existait pas de "solution magique" aux problèmes du pays.
    Il a affirmé que la classe politique était consciente des
souffrances et des difficultés de la population. "Nous ne vivons
pas dans des tours d'ivoire, nous marchons parmi vous dans les
rues de Bagdad", a-t-il dit.
    Dans la journée de vendredi, des tireurs d'élite de la
police irakienne ont ouvert le feu sur des manifestants à
Bagdad, semblant cibler certaines personnes, ont rapporté des
journalistes de l'agence Reuters.
    Cette flambée de violence est sans précédent depuis que
l'insurrection de l'organisation Etat islamique a été matée, il
y a deux ans.
    Des couvre-feux ont été imposés dans plusieurs villes du
pays. Plusieurs voies d'accès à la capitale depuis le nord et le
nord-est ont été fermées à la circulation et des renforts
envoyés dans les quartiers très peuplés de l'est de Bagdad.
    Ces troubles surviennent à l'approche de l'Arbaïn, un grand
pèlerinage chiite qui a attiré ces dernières années jusqu'à 20
millions de fidèles qui se rendent à pied vers la ville de
Kerbala, dans le sud de l'Irak.

 (Henri-Pierre André pour le service français)
 

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