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Laurent Levy, Nanobiotix : "Il est incontestable que notre produit change ici la donne."
information fournie par Biotech Finances 02/07/2018 à 09:28

Le 22 juin, le titre de la biotech s'envolait après la publication de résultats positifs dans son essai de phase II/III évaluant NBTXR3, son principal actif en développement, dans le sarcome des tissus mous, un cancer rare. Retour sur cet essai et sur les perspectives de Nanobiotix avec son président du directoire, Laurent Levy.

Vous publiez des résultats positifs de phase finale (II/III), dans le sarcome des tissus mous (STM), avec votre produit phare, NanoXray. Dans cette essai, 16% des 87 patients traités ont bénéficié d'une réponse pathologique complète, contre 8% dans le bras contrôle (89 patients) ? Est-ce assez pour parler d'un succès ?

Laurent Levy : Le STM est une pathologie très difficile à traiter, avec une grande variabilité d'un patient à l'autre. Les tumeurs ne répondent pratiquement pas aux radiothérapie seule, comme le montrent les données du bras contrôle. Doubler le taux de réponse, dans un tel contexte, et sachant que ces chiffres sont ceux de la totalité de la population de l'essai (comprenant aussi les patients qui n'ont pas reçu toute la dose de rayons prévue par le protocole) est tout-à-fait exceptionnel. C'est ce qu'ont d'ailleurs souligné nos médecins investigateurs en disant qu'ils ne voyaient aucune autre stratégie thérapeutique capable d'accomplir cela. Le second critère est encore plus parlant : le taux de chirurgies sans marge de résection passe de 64% - un taux élevé qui est celui de centres de référence mondiaux dans le STM ? à 77% lorsque l'on ajoute NanoXray à la radiothérapie préopératoire. Il est incontestable que notre produit change ici la donne. Nous communiquerons, dans le courant de l'automne, des données complètes, lors de congrès scientifiques.

A lire aussi : Nanobiotix : le sarcome des tissus mous, une première bataille ?

Quels sont les prochains rendez-vous ?

Laurent Levy : Nous publierons, prochainement, des données de suivi de nos essais dans le cancer du foie et le cancer de la tête et du cou. Dans cette dernière indication, nous avons prévu une rencontre avec la FDA d'ici la fin de l'année afin de déterminer le «chemin règlementaire» pour le cancer tête et cou aux Etats-Unis. Enfin, nous devrions très bientôt recruter les premiers patients dans un premier essai combinant NanoXray avec des immunothérapies. Tous ces essais seront financés avec nos ressources actuelles.

Vous avancez dans beaucoup de directions. Quelles sont vos priorités ?

Laurent Levy : L'indication du STM nous fournit une preuve de concept robuste. Elle permet de valider pour la première fois un nouveau mode d'action en cancérologie, les « radio-enhancer » (améliorateurs de radiothérapie, ndlr) et place NanoXray en tête de cette nouvelle classe thérapeutique. Maintenant nous mettons la priorité sur les essais cliniques avec lesquels nous pourrions démontrer directement une augmentation de la survie des patients avec NanoXray. De façon générale, je distinguerais trois configurations dans lesquelles notre produit présente un intérêt. Par exemple, dans les cancers de la prostate, du rectum et le STM, le patient est confronté à un risque de métastase ou de rechute. Associé à la radiothérapie, NanoXray pourrait démontrer, comme nous venons de le faire dans le STM, une capacité à prévenir la rechute (avec ou sans une chirurgie). Dans le second cas, les cancers tête et cou et le cancer du foie, la vie du patient est directement menacée par l'invasion locale de la tumeur. Là, Nano-X-ray peut changer la donne en rendant la radiothérapie efficace là où, aujourd'hui, elle ne l'est pas, ou pas assez. La troisième catégorie est celle des patients dont les tumeurs ont déjà métastasé et qui sont traités avec des immunothérapies tels que les « immune checkpoint inhibitors » (ICI), mais qui ne répondent pas à ces traitements. Là, l'enjeu est d'accroitre le taux de réponse en ajoutant NBTXR3 à la radiothérapie. C'est dans ces deux derniers cas de figure que le NanoXray pourra démontrer un impact direct sur la survie.... C'est là que nous pourrons valoriser au mieux nanoXray et, potentiellement, obtenir le meilleur prix de remboursement.

Quel est le rationnel de l'utilisation de votre produit en combinaison avec les ICI ?

Laurent Levy : La radiothérapie, transformée par NanoXray, provoque une destruction physique directe et ainsi une mort immunogène des cellules tumorales : en mourant sous l'effet des nanoparticules activées, ces cellules libèrent des antigènes qui permettent ensuite au système immunitaire du patient de les identifier comme cellules malignes, puis de détruire leurs semblables. Pour leur part, les ICI, tels que les anti PD1 dopent la réaction du système immunitaire en levant certains « freins », en bout de chaine de la réponse immunitaire. Cette approche fonctionne à condition qu'une réponse immunitaire ait déjà été initiée. Or beaucoup de patients ne sont pas répondeurs aux ICI parce que leurs tumeurs sont «froides», invisibles pour leur système immunitaire. L'enjeu, en combinant NanoXray avec des ICI, est donc d'accroitre le nombre de patients répondeurs aux ICI. Beaucoup d'essais cliniques, menés par l'industrie pharmaceutique, évaluent actuellement différents ICI en combinaison avec la radiothérapie. NanoXray pourrait leur apporter un produit capable de doper l'efficacité de ces combinaisons, en même temps qu'un modèle économique permettant de «breveter» une approche radiothérapie + ICI pertinente.

Propos recueillis par Biotech Finances - «Biotech Finances est un média spécialisé sur l'écosystème francophone des biotechs et des medtechs»

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