Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Lagardère : Bolloré peut-il obtenir la révocation du statut de commanditaire d'A. Lagardère ?
information fournie par Cercle Finance 19/02/2021 à 18:46

(Crédits photo : Flickr - L. Grassin )

(Crédits photo : Flickr - L. Grassin )

Lagardère alignait ce 19 février une 13ème séance de hausse sur une série de 16 depuis le 28 janvier, et aucun repli n'a dépassé les 0,5% (sur une séance ou sur un maximum de 48H) en plus de 3 semaines.

Nous assistons clairement à un ramassage parfaitement orchestré, à un rythme d'une remarquable constance puisqu'en dehors d'un "pic" à 250.000 titres le 10 février, les volume quotidiens reste en moyenne très voisins de 100.000.

Cela illustre parfaitement l'expression "ramasser avec calme et détermination".

Les observateurs s'interrogent naturellement sur l'identité de l'acheteur -si tant est qu'il soit unique- et se remémorent que les précédents ramassages ont été menés par Vincent Bolloré (via Vivendi, à hauteur de 26,66%, tout près de 27%, le chiffre fétiche de V. Bolloré), Amber Capital (19,5%) et Bernard Arnault (à travers la financière Agache, dans des proportions bien plus modestes à hauteur de 7,75%).

En faisant le total de ces 3 actionnaires, on obtient 53,9% tandis que Lagardère Capital ne détient que 7,26% et les titres autodétenus représentent 1,79%, soit un peu plus de 9%.

Mais cela suffit largement à Arnaud Lagardère pour garder le contrôle du groupe bâti par son père car le statut juridique de société en commandite fait de Lagardère une forteresse imprenable… et de son gérant commandité un dirigeant inamovible, même si l'entreprise -et la holding personnelle d'A.Lagardère- accumule les pertes depuis une décennie.

La solution consiste depuis la crise de 2008 à revendre des actifs correctement valorisés (notamment EADS/Airbus pour 2,3MdsE début avril 2013 puis quelques pépites dans l'édition), tout en conservant les piliers de l'empire, c'est à dire Europe-1, Lagardère Travel Retail et ses kioskes « Relay » (ex-Relay-H ») implantés dans les stations de pétro, gares et aéroports.

Et 2020 marque ce tournant décisif où face à un endettement suffoquant, Lagardère s'est vu contraint d'entamer des négociation afin de céder des joyaux de la couronne.

Et le dossier qui cristallise l'attention est Europe-1 compte tenu des marques d'intérêt manifestées par Vincent Bolloré.

Et ce qui concerne le pôle presse, Bernard Arnault serait intéressé par le JDD et Paris Match… et se pose également comme allié de Lagardère.

Invité à monter au capital par Arnaud Lagardère lui-même pour contrebalancer la montée en puissance d'Amber Capital qui réclame la tête de l'héritier de l'empire, Vincent Bolloré ne s'est pas contenté d'ajuster sa mise à hauteur de celle du fonds activiste mais a poursuivi ses achats jusqu'à détenir les presque 27% qui lui assurent de peser au conseil d'administration sans être contraint de lancer une OPA (afin d'atteindre 50,1% des DDV) une fois franchi le seuil de 30% du capital ou des droits de vote (dans les 12 mois suivant le franchissement de seuil).

Sauf que dans le cas d'une commandite, le droit de vote du commandité pèse en quelque sorte 50,1% quelle que soit la géographie du capital.

Et par un de ces coups de force dont il est coutumier, Vincent Bolloré a troqué le rôle d'allié contre celui de prédateur et sans faire explicitement alliance avec Amber Capital, il a fait savoir qu'il souhaite mettre fin au statut juridique de la commandite qui protège Lagardère… tout en poursuivant les pourparlers en vue du rachat d'Europe-1, en perte de vitesse depuis des décennies avec ses 2,1 millions de fidèles résiduels quand France Inter en revendique presque 7.

RTL talonne France Inter en termes d'audience (6,1 millions)… et Vincent Bolloré regarde également ce dossier alors que l'actionnaire actuel -l'allemand Bertelsmann- serait potentiellement prêt à désengager partiellement, à un prix élevé en gardant une majorité de contrôle.

Mais après le rachat de Prisma auprès du même Bertelsmann, ce sont peut-être davantage les 48% détenus par RTL dans M6 qui intéressent l'homme d'affaire breton… sachant qu'un rachat de M6 par Vivendi/Canal+ serait probablement bloqué par les autorités de la concurrence européennes, au nom de la « pluralité des médias ».

Il est clair que Vincent Bolloré est en position de force pour le rachat d'Europe-1 -qui ne soulèvera pas de problème de monopole- et nul ne lui en contestera ultérieurement le contrôle absolu : il serait prêt à débourser 200 millions E, ce qui désendetterait provisoirement Arnaud Lagardère.

El pourrait même retrouver quelques marges de manœuvres en cédant également les vaisseaux amiraux de son pôle presse Match et le JDD… ne lui resterait que les activités d'édition avec Hachette et les « Relay » dont le chiffre d'affaire s'est effondré dans les aéroports mais également dans les gares avec la monté en puissance du télétravail.

Si Europe-1 ne devrait pas lui échapper, V.Bolloré ne compte probablement pas en rester là avec Lagardère… le ramassage évoqué en préambule nourrit les spéculations sur plusieurs scénarios : le renforcement de Bernard Arnault pour atteindre 10%, celui d'Amber Capital (pour recoller à Vivendi), celui d'Arnaud Lagardère (mais qui ne serait pas d'une grande utilité) et celui de Vincent Bolloré, au risque de franchir les 30%et devoir lancer une OPA qui n'a pas de sens si le patron de Lagardère parvient à sauver son statut de commanditaire lors de l'assemblée prévue début mai.

Mais une alliance avec Amber risque de peser lourd d'ici 2 mois.

Valeurs associées

Euronext Paris +1.10%

2 commentaires

  • 19 février 23:44

    " La solution consiste depuis la crise de 2008 à revendre des actifs correctement valorisés " j'aurais tout lu ici !


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.