
Montage photos montrant Erik Menendez (g), le 21 août 2025, et Lyle Menendez, le 22 août 2025, comparaissant devant la commission des libérations conditionnelles par téléconférence au centre correctionnel Richard J. Donovan à San Diego, en Californie ( California Department of Corrections / - )
Malgré leurs efforts de réhabilitation, les frères Menendez doivent rester en prison, a estimé vendredi une commission judiciaire américaine, en refusant entièrement la demande de libération conditionnelle des deux détenus, célèbres aux Etats-Unis pour avoir tué leurs richissimes parents en 1989.
Comme pour Erik la veille, la commission du Département des services correctionnels et de réinsertion de Californie a refusé la demande de libération conditionnelle de Lyle. Ils pourront demander un réexamen de leur cas dans trois ans, selon un communiqué.
A la tête de la commission judiciaire, Julie Garland, a déclaré que le comité avait estimé que Lyle Menendez présentait toujours un risque pour la société.
Elle l'a invité à ne pas perdre espoir, lui expliquant que le refus de libération conditionnelle pour trois ans n'était "pas une fin en soi".
"Je suis profondément désolé pour ce que j'étais, pour le mal que tout le monde a subi", a regretté Lyle Menendez, 57 ans, lors d'une audience où il a tenté de montrer son évolution. "Je ne pourrai jamais réparer le mal et la douleur que j'ai causés à tous les membres de ma famille."
Initialement condamnés à la perpétuité pour avoir tué leurs parents avec des fusils à pompe dans leur luxueuse villa familiale de Beverly Hills, les frères Menendez comptent parmi les détenus les plus médiatisés d'Amérique.

Erik Menendez (c) et son frère Lyle (g), devant un tribunal à Beverly Hills, le 12 août 1991 ( AFP / MIKE NELSON )
Leur procès au début des années 90 a été l'un des premiers retransmis à la télévision et leur histoire est revenue dans la lumière grâce à une série ainsi qu'un documentaire de Netflix l'an dernier.
Les violences sexuelles dont ils accusent leur père ont été vues sous un nouveau jour ces dernières années, après l'éclosion du mouvement #MeToo. Plus de 35 ans après les meurtres, un mouvement réclamant leur libération a pris forme en ligne, soutenu par leur famille et certaines célébrités comme Kim Kardashian.
En mai, un juge a réduit leur peine, ce qui les rendait éligibles à une sortie de prison.
- "Différents visages" -
Mais la commission a douché ces espoirs et jugé que les deux frères posaient toujours un risque pour la société.
Derrière les barreaux, les frères Menendez ont mis en place des ateliers de gestion de la colère ou d'aide aux détenus en soins palliatifs.
Mais vendredi, les membres de la commission se sont inquiétés de la duplicité de Lyle Menendez, qui a régulièrement violé les règles en utilisant des téléphones portables de contrebande. Un grief déjà fait la veille à son frère Erik, 54 ans.
Le panel a également mentionné une évaluation psychologique d'un médecin de la prison, décrivant Lyle comme trompeur, manipulateur et refusant d'accepter les conséquences de ses actes.

Cette combinaison d'images, créée le 14 avril 2025 avec l'autorisation du département des Corrections et réhabilitations de Californie (CDCR), montre les photos d'identité judiciaire de Lyle Menendez (g) et d'Erik Menendez datant du 10 octobre 2024 ( California Department of Corrections and Rehabilitation / HANDOUT )
"Vous semblez adopter différents visages à différents moments", a reproché Patrick Reardon, l'un des membres de la commission.
L'ambivalence des deux frères était déjà au centre de leurs deux procès dans les années 90. A l'époque, le parquet avait accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des meurtres, d'avoir assassiné leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.
Armés de fusils à pompe, ils ont tiré cinq fois sur leur père José Menendez, notamment dans les rotules. Leur mère, Kitty Menendez, est morte en rampant pour tenter de leur échapper.
Les frères ont d'abord attribué les meurtres à un coup de la mafia, avant de changer leur version plusieurs fois. Les enquêteurs ont finalement mis la main sur l'enregistrement d'une séance de psychothérapie, au cours de laquelle Erik a avoué le meurtre.
Devant le tribunal, leurs avocats avaient invoqué une tentative désespérée d'autodéfense, en affirmant que les deux frères avaient été agressés sexuellement pendant des années par leur père et que leur mère était au courant.
- Autres recours –
Comme pour Erik la veille, le procureur de Los Angeles, Nathan Hochman, a salué vendredi soir le maintien en prison de Lyle, une décision qui "honore la mémoire de Jose et Kitty Menendez".

Le procureur du comté de Los Angeles, Nathan Hochman, s'exprime devant le tribunal de Van Nuys West, à Los Angeles, le 9 mai 2025 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Eric Thayer )
"Depuis des décennies, Lyle Menendez a refusé d'assumer pleinement la responsabilité de ses actes. Avec son frère, il s'est accroché à une histoire fabriquée de légitime défense", a-t-il estimé dans un communiqué.
Un avis favorable de la commission était considéré comme la meilleure chance des frères Menendez de sortir de prison. Mais ce rejet n'épuise pas pour autant tous leurs recours.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, peut encore commuer leur peine.
Leur défense tente également d'obtenir un nouveau procès, en invoquant la découverte de nouveaux éléments ces dernières années : une ancienne lettre où Erik évoque les agressions sexuelles de son père à un cousin avant le meurtre, et le témoignage d'un ex-chanteur de boys band latino, qui explique avoir été drogué et violé par Jose Menendez dans les années 1980.
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