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La volte-face des banques centrales pourrait changer la donne pour les marchés émergents
information fournie par Boursorama 21/06/2019 à 10:05

Selon Carmignac, le changement de ton récent de la BCE et de la Fed pourraient inciter les investisseurs à revenir sur les marchés émergents. Quels pays pourraient tirer leur épingle du jeu ?

Selon Carmignac, le changement de ton récent de la BCE et de la Fed pourraient inciter les investisseurs à revenir sur les marchés émergents. Quels pays pourraient tirer leur épingle du jeu ?

Avec une performance de 7% pour l'indice MSCI Emerging Markets depuis le début de l'année, les marchés émergents accusent un retard certain face aux places financières des pays développés. Une contreperformance liée aux inquiétudes autour de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis et à la force du dollar par rapport aux devises émergentes.  Mais pour la société de gestion Carmignac, le changement de ton récent de la BCE et de la Fed pourraient inciter les investisseurs à revenir sur cette zone géographique. Quels pays pourraient tirer leur épingle du jeu ? Eléments de réponse.

Piqure de rappel. En début d'année, l'heure était au resserrement monétaire pour les banques centrales. «Les investisseurs étaient convaincus que la Fed allait continuer de progressivement remonter ses taux. Idem en Europe où jusqu'à récemment on parlait de hausse des taux de la BCE pour 2020 voire 2021. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui», souligne Joseph Mouawad, gérant spécialiste de la dette émergente chez Carmignac.  «En l'espace de six mois, les banques centrales ont opéré un virage à 180 degrés qui a complétement changé la donne», poursuit Xavier Hovasse, gérant et responsable des actions émergentes chez Carmignac.

La BCE montre ses muscles

De fait, face au risque d'un coup de froid de la croissance mondiale, les banques centrales ont changé leur fusil d'épaule.  La dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine montre que 8 membres de la Fed anticipent deux baisses des taux d'ici la fin de l'année, ce qui n'était pas du tout le cas il y a encore quelques mois. Et la réduction du bilan de la Fed, initialement prévue pour septembre est repoussée aux calendes grecques.

Idem pour la BCE, qui a montré ses muscles cette semaine, expliquant qu'elle pourrait procéder à de « nouvelles baisses » de ses taux d'intérêt, voire même lancer un nouveau plan d'assouplissement quantitatif afin de stimuler l'économie.

«Ce revirement de situation a un impact fort sur les pays émergents qui ont besoin d'un financement externe, et en dollars. Les gagnants de cette abondance de  liquidités seront donc les pays à balance commerciale déficitaire, comme l'Argentine, la Turquie, ou l'Afrique du Sud», explique Joseph Mouawad.

L'Asie plus que l'Amérique latine

Reste l'incertitude autour de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.  Le responsable des actions émergentes reste toutefois optimiste sur l'issue du conflit, dans la mesure où «une guerre commerciale totale serait délétère pour les marchés émergents et mondiaux en général ».

Concernant les marchés actions, Carmignac préfère l'Asie à l'Amérique latine où les perspectives de croissance sont largement meilleures.  En Amérique latine, la croissance économique devrait être autour de 1% sans commune mesure avec les pays asiatiques, tels que le Vietnam ou le Cambodge, où les investissements portent leurs fruits.

Les tensions commerciales sino-américaines n'empêchent pas Carmignac de détenir des actions de groupes chinois leaders dans leur secteur comme le géant Tencent ou d'autres exposés à la croissance domestique comme Wuba, le leader chinois des annonces immobilières et de l'emploi.  Xavier Hovasse apprécie aussi le marché indien, dont l'économie est moins cyclique car moins ouverte et peu exposée au ralentissement de l'économie chinoise.

Concernant la dette émergente, Joseph Mouawad explique «ne pas être à la recherche de croissance, mais privilégier les pays à haut rendement qui dégagent un excédent budgétaire et détiennent des réserves de changes assez importantes comme la Russie».

Le gérant apprécie également la dette turque dont le rendement ajusté de l'inflation avoisine les 15%, même s'il ne faut pas occulter le risque politique.

A qui profiterait la guerre commerciale ?

Pour Carmignac, les pays qui devraient bénéficier le plus des tensions entre les États-Unis et la Chine sont ceux qui sont les plus compétitifs et qui ont la capacité économique de supplanter les entreprises américaines et chinoises. Dans ce contexte, «le Mexique pourrait tirer son épingle du jeu en cas de guerre commerciale totale entre la Chine et les Etats-Unis», notamment grâce à sa proximité géographique avec les Etats-Unis. Une étude récente de la Cnuced estimait récemment que «sur les 250 milliards de dollars d'exportations chinoises assujetties aux droits de douane américains, environ 82% seront captés par des entreprises d'autres pays, environ 12% seront conservés par des entreprises chinoises et seulement 6% environ seront captés par des entreprises américaines ».

Outre les Etats, certaines multinationales pourraient tirer leur épingle du jeu du conflit commercial, à l'image de Samsung qui pourrait, selon Carmignac, être le grand gagnant d'une guerre commerciale ; Le gérant action apprécie également TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), le plus gros producteur mondial de micro-puces, dont les usines de production ne sont pas localisées en Chine. «Avec le spectre de la guerre commerciale, les investisseurs ont délaissé le secteur de la technologie sans distinction alors que certains sous-secteurs pourraient au contraire tirer profit d'un durcissement du conflit. Plus que jamais il faut être sélectif dans ses choix d'investissements».

FL (redaction@boursorama.fr)

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