(AOF) - Anglo American a refusé d’accorder plus de temps au groupe minier australien BHP pour discuter de son rachat. En Bourse, l’action du premier perd 0,63% à 2542 pence. Le 22 mai, le conseil d'administration d'Anglo American avait rejeté à l'unanimité la troisième proposition de rachat non sollicitée, non contraignante et jugée extrêmement complexe de BHP. Il avait cependant donné à ce dernier jusqu'au 29 mai 17 heures pour présenter une offre contraignante. L’acquéreur potentiel a demandé aujourd’hui un délai supplémentaire pour permettre un engagement plus poussé sur sa proposition.
" BHP n'a pas répondu aux préoccupations fondamentales du conseil d'administration concernant le risque d'exécution disproportionné associé à la structure proposée et la valeur qui serait finalement apportée aux actionnaires d'Anglo American ", lui a répondu la société britannique. Son conseil d'administration a donc conclu à l'unanimité qu'il n'y avait pas lieu de prolonger le délai.
La société a rappelé que BHP a désormais jusqu'au 29 mai pour soit annoncer son intention ferme de faire une offre sur Anglo American conformément au code des OPA britannique, ou soit annoncer qu'elle n'a pas l'intention de faire une offre.
Avant cette dernière communication d'Anglo American, BHP s'était dit " convaincue que les mesures qu'elle a proposées au conseil d'administration d'Anglo American constituent un moyen viable de résoudre les problèmes soulevés par Anglo American et qu'elles devraient être approuvées par les autorités sud-africaines. BHP a examiné les transactions précédentes sur le marché et estime que les risques sont quantifiables et gérables. BHP a déjà pris en compte les coûts associés à ces risques dans le ratio d'offre de sa proposition", explique le groupe minier australien.
En outre, BHP "serait également disposée à discuter d'une indemnité de rupture appropriée, payable par le groupe australien, en cas de non-obtention des autorisations antitrust et réglementaires nécessaires, y compris en Afrique du Sud".
Dans le détail, BHP avait fait le 7 mai dernier, une proposition améliorée au conseil d'administration de son concurrent britannique concernant un rapprochement potentiel, une offre entièrement en actions, de 34 milliards de livres sterling. Cette proposition révisée avait été rejetée par le conseil d'administration de la cible le 13 mai.
La proposition de BHP comprenait une offre de rachat de toutes les actions d'Anglo American par le groupe minier australien. Elle aurait été précédée par des cessions séparées des filiales cotées en bourse du groupe britannique : Kumba Iron Ore Limited et Amplats (American Platinum Limited), deux sociétés basées en Afrique du Sud.
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Les multiples enjeux de la criticité environnementale
Elle fait d'abord référence à l'offre et à la disponibilité des différents métaux dans le sous-sol. L'autre élément déterminant est la demande. D'après l'Agence internationale de l'énergie, la consommation de lithium va être multipliée par plus de 40 d'ici à 2040. Le cuivre est aussi le parfait exemple de cette criticité. Selon S&P Global, la consommation de cuivre va doubler d'ici à 2035, passant de 25 millions de tonnes par an à 50 millions de tonnes. Or les investissements dans de nouvelles mines sont pénalisés par la baisse des prix et la hausse des coûts de financement et de production. Des pénuries sont donc à craindre dans dix ou quinze ans. Enfin, l'industrie minière va se heurter à l'opposition croissante des populations à cause de ses impacts (notamment en termes de déchets et de pollution de l'eau).
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