(AOF) - Voltalia (-12,69% à 9,29 euros) est lanterne rouge du marché SRD après avoir annoncé hier que son Ebitda au second semestre de l'année 2024 sera fortement pénalisé par des écrêtements exceptionnellement élevés au Brésil. "L'opérateur du réseau de transmission brésilien impose actuellement un écrêtement prononcé dans certaines parties du réseau qui impacterait fortement l'Ebitda de l'entreprise s'il se prolongeait au cours des prochains mois et s'il n'était pas compensé financièrement", précise le spécialiste des énergies renouvelables.
"Dans la foulée, le groupe préannonce une marge d'EBITDA au premier semestre 2024 en hausse de 200 points de base à 30,1% et réaffirme ses objectifs en termes de capacités", a commenté ce matin Tp Icap Midcap.
Un écrêtement consiste, pour un opérateur d'un réseau de transmission, à limiter le transport, pendant une période donnée, de tout ou partie du potentiel de production électrique d'une centrale, afin notamment de maintenir la stabilité du réseau de transmission.
Constatant la reprise d'un niveau prononcé d'écrêtement, Voltalia a rencontré plusieurs fois l'opérateur brésilien du réseau de transmission. Le volume d'écrêtement de la production de Voltalia dans le nord-est du réseau pourrait être élevé pendant une période qui pourrait durer plusieurs mois, notamment à cause du retard de la construction de nouvelles lignes de transmission pour renforcer le réseau dans le nord-est du pays.
Voltalia, au sein d'un collectif de producteurs d'électricité et à travers des associations professionnelles, mène actuellement une série de démarches au Brésil.
Plusieurs actions contentieuses, déjà initiées en 2023, sont en cours devant les juridictions fédérales et locales, la loi prévoyant des compensations financières s'appliquant notamment aux centrales de Voltalia.
"Des discussions constructives sont menées en parallèle avec l'opérateur du réseau et les autorités publiques afin d'accélérer au moins une partie des compensations financières et de réduire la durée des écrêtements en cours", indique Voltalia.
Son Ebitda pourrait être amputé d'environ 40 millions d'euros
Le groupe se dit "confiant quant à l'efficacité de ces démarches, mais le chiffrage précis de l'effet financier de l'écrêtement sur l'Ebitda 2024 est difficile à établir à ce stade. Voltalia estime que, si le scénario communiqué par l'opérateur du réseau se confirmait, si Voltalia n'était pas compensé financièrement et si le taux de change euro/real brésilien moyen du second semestre se situait à environ 6, son Ebitda 2024 serait amputé d'environ 40 millions d'euros.
Au second semestre, l'impact des écrêtements en cours serait accentué par la saisonnalité de la production, traditionnellement plus élevée au second semestre qu'au premier, et par une ressource éolienne et solaire qui devrait être au cours du second semestre 2024 supérieure à la moyenne de long terme compte tenu des niveaux constatés depuis début juillet et prévus jusqu'à fin décembre par les instituts de prévisions météorologiques.
Voltalia prévoit que "des solutions techniques et financières seront trouvées avec les autorités brésiliennes. La société réaffirme ses ambitions 2027, visant notamment un Ebitda normatif d'environ 475 millions d'euros, dont environ 430 millions d'euros provenant des ventes d'énergie.
En outre, le spécialiste des énergies renouvelables réitère également ses objectifs de capacité : capacité en exploitation et construction à environ 3,3 GW, dont environ 2,5 GW en exploitation en 2024 ; capacité en exploitation et construction supérieure à 5 GW, dont environ 4,2 GW en exploitation pour 2027.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Producteur d’énergie indépendant et prestataire de services sur l’ensemble de la chaîne de valeur des renouvelables, créé en 2005 ;
- Chiffre d’affaires de 469 M€, réparti entre les ventes d’énergie (éolien, solaire, hydro, biomasse et stockage) pour 52 % et les services ;
- Capacités de 2,6 GW en exploitation et construction et 4,4 GW d’actifs sous gestion, pour le groupe ou pour compte de tiers, avec une puissance installée de 44 % en solaire, 51 % en éolien et 5 % en biomasse, à 69 % en Amérique latine et 25 % en Europe ;
- Modèle d’affaires intégré pour une chaîne de valeur complète (développement de projets renouvelables, ingénierie et construction, exploitation et maintenance), dupliqué en 2 métiers – producteur d’énergie renouvelable et prestataire de services et économe en capitaux par recours aux « Corporate PPA », contrats d’électricité reliant l’entreprise au producteur d’électricité ;
- Capital contrôlé à 71,3 % par la famille Mulliez, Laurence Mulliez présidant le conseil de 7 administrateurs et Sébastien Clerc étant directeur général ;
- Bilan maîtrisé après l’augmentation de capital de novembre 2022, avec 1,34 M€ de capitaux propres et 384 M€ de trésorerie face à une dette financière de 1,31 Md€.
Enjeux
- Stratégie 2027 de croissance supérieure au marché :
- diversification : plus de solaire au sol et en toiture, de services, de stockage et expansion forte hors du Brésil,
- limitation des dépenses en capital par croissance de activités de services et par recours aux « Corporate PPA », contrats d’électricité reliant l’entreprise au producteur d’électricité,
- sélectivité des projets, réalisés en propre ou avec des partenaires stratégiques ;
- capacité exploitée et en construction détenue en propre de + 5 GW et capacité exploitée pour compte de tiers supérieure à 8 GW
- résultat brut d’exploitation d’environ 475 M€ ;
- Stratégie d’innovation au service de la stratégie environnementale :
- réduction de l’impact environnemental : après 564 kt de COé évités en 2022, objectif de + 4 Mt de CO2 évités en 2027,
- préservation de la biodiversité par étude d’impact avant construction,
- emprunts alignés sur des critères ISG ;
- Rapidité de la montée en puissance de Helexia, spécialiste des programmes d’efficacité et d’optimisation énergétique sur sites -148 MW installés, 449 MW en portefeuille
- Après 1 128 MW de nouveaux contrats remportés en 2022, 2,7 GW en exploitation et près de 1 GW en construction à fin juin ;
- Visibilité de l’activité avec des contrats de vente d’une durée moyenne de 16,5 ans, 78 % des revenus futurs étant indexés sur l’inflation.
Défis
- Sensibilité du métier à la météo (vents et ensoleillement), d’où un creusement des pertes en 2022, également affectées par des cessions de centrales ;
- Après la cession, associée à un contrat de développement, au brésilien Newave Energia d’une centrale solaire au brésilien Newave Energia, attente d’autres cessions assorties de contrats de services, reflétant l’option stratégique de positionnement comme développeur ;
- Poursuite des gains de contrats « Corporate PPA ».
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Les enjeux du recyclage de l'eau
Selon un rapport du Forum économique mondial, la demande en eau va bondir de 55 % à l'horizon 2050. Or l'eau n'est recyclée qu'à 11% sur le plan mondial, avec de fortes disparités selon les pays : si ce taux atteint 89 % en Israël, il tombe à 15 % en Espagne. Il est même inférieur à 1 % en France ! La dirigeante de Veolia estime pourtant que le taux de 10 % visé à l'horizon 2030, dans le cadre du nouveau plan Eau annoncé par les autorités, est atteignable sous certaines conditions. Au premier rang se trouve la simplification administrative. Veolia s'engage à tripler sa production d'eau recyclée d'ici à 2030 pour la porter à 3 milliards de m3. Dans ce domaine, le leader mondial des services à l'environnement a renforcé son savoir-faire lors de son OPA sur l'ex-groupe Suez.
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