(AOF) - Valneva (+8,74%, à 3,95 euros) est largement leader au sein de l'indice SBF 120, bien que la société a publié des comptes semestriels mitigés. Mais néanmoins ils sont supérieurs aux attentes et ont été appréciés, notamment grâce à la confirmation des objectifs financiers annuels. Sur les six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires a bondi de 37,8%, à 97,6 millions d’euros. Il dépasse le consensus de 95,1 millions d'euros. Parallèlement, les ventes de produits ont enregistré une croissance de 33,3%, à 91 millions d’euros contre 89,6 millions d'euros attendus par les analystes.
Dans le détail, les ventes d'Ixiario/Jespect, un vaccin contre l'encéphalite japonaise ont fortement progressé de 30,6%, à 54,7 millions d'euros.
Celles d'Ixchiq, contre le chikungunya, sont passées de 1 à 7,5 millions d'euros, alors que le vaccin venait d'être lancé aux États-Unis au premier semestre 2024. Il faut toutefois rappeler qu'elles ont été freinées par des restrictions temporaires dans l'Union européenne et aux États-Unis pour les personnes âgées après l'apparition de 17 cas d'effets indésirables graves (dont deux décès) chez cette catégorie de personnes présentant, en outre, des conditions médicales sous-jacentes importantes et/ou recevant déjà différents traitements médicaux.
Enfin, pour Dukoral, le vaccin contre le choléra, les ventes semestrielles ont connu une hausse de 16,78%, à 17,4 millions d'euros. Il est supérieur aux attentes : 16,3 millions d'euros.
Perte opérationnelle de 16,8 millions d'euros
Parallèlement, le fabricant de vaccins fait savoir que l'Ebitda ajusté est désormais négatif à hauteur de 6 millions d'euros, contre +56,2 millions d'euros un an plus tôt. Sur un an, Valneva est passé d'un bénéfice de 34 millions d'euros à une perte de 20,8 millions d'euros. La dégradation de l'Ebitda ajusté et du résultat net est due à un effet de base défavorable. Au premier semestre 2024, le groupe avait bénéficié d'un produit exceptionnel de 90,8 millions d'euros, provenant de la vente d'un bon de revue prioritaire.
Valneva a enregistré une perte opérationnelle de 16,8 millions d'euros au premier semestre 2025 contre un bénéfice opérationnel de 46,7 millions d'euros au premier semestre 2024.
Enfin, Valneva a indiqué que sa trésorerie et ses équivalents s'élevaient à 161,3 millions d'euros au 30 juin 2025, contre 168,3 millions d'euros au 31 décembre 2024.
Le spécialiste du développement, de la production et de la commercialisation de vaccins prophylactiques contre des maladies infectieuses a toutefois confirmé ses objectifs financiers annuels.
Une croissance des ventes de produits est attendue pour atteindre 170 à 180 millions d'euros (contre un consensus de 175,6 millions d'euros), générant des flux de trésorerie positifs pour l'ensemble des activités commerciales
Il table toujours sur des revenus entre 180 et 190 millions d'euros (contre un consensus de 194 millions). Les investissements en R&D devraient se situer entre 90 et 100 millions d'euros (contre un consensus de 93 millions). " Ces investissements devraient être partiellement compensés par des subventions et des crédits d'impôt recherche et développement anticipés ", précise le groupe.
Par ailleurs, il s'attend aussi à une poursuite d'une gestion rigoureuse de la trésorerie afin de disposer d'une marge de manœuvre suffisante pour atteindre les principaux points d'inflexion. Une réduction la consommation de trésorerie d'exploitation de plus de 50 % en 2025 est aussi attendue.
" Gérer efficacement nos liquidités "
" Alors que nous nous rapprochons de la publication des résultats de Phase 3 de notre candidat vaccin contre la maladie de Lyme potentiellement transformateurs pour notre société, nous restons stratégiquement concentrés sur deux objectifs clés : augmenter nos ventes commerciales et gérer efficacement nos liquidités ", a déclaré Peter Bühler, le directeur financier de Valneva.
" Au cours du premier semestre, nous avons de nouveau enregistré une croissance à deux chiffres de nos ventes tout en continuant à élargir l'accès à nos vaccins. Nous avons également considérablement réduit nos dépenses et tiré parti de notre programme ATM pour accueillir deux nouveaux investisseurs de premier plan, spécialistes du secteur de la santé, parmi nos principaux actionnaires, renforçant ainsi notre position financière avant cet important catalyseur clinique ", fait-il savoir également.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Spécialiste du développement de vaccins prophylactiques contre les maladies infectieuses aux options thérapeutiques limitées ;
- Chiffre d’affaires de 153,7 M€ Md€ tirés de l’Europe pour 56 %, devant les Amérique (27 %), puis l’Asie-Océanie (9 %) et l’Afrique-Moyen-Orient (8 %) ;
- Ambition de création de vaccins contre les maladies sans solutions existantes avec 2 grandes étapes, 2024 pour la commercialisation du vaccin contre le chikungunya Ixchiq et 2027 pour celle du vaccin contre la maladie de Lyme ;
- Capital détenu à 6,2 % (10,36 % des droits de vote) par le groupe Grimaud la Corbière et 6,22 % par BPI France, Anne-Marie Graffin présidant le conseil de 6 administrateurs et Thamas Lingelbach assurant la direction générale ;
- Vers un changement de la gouvernance d’ici la fin de l’année, pour un conseil d’administration et comité exécutif.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- contrôle de la chaîne de valeur, de la recherche à la commercialisation,
- valorisation des actifs du groupe par partenariats,
- financement des développements cliniques par une infrastructure spécialisée de commercialisation de 3 vaccins commerciaux (Ixiaro contre l’encéphalite japonaise, Ixchiq contre le chikungunya et Dukoral contre le choléra) et par par les droits tirés de la distribution de vaccins pour des tiers,
- sécurisation financière, la trésorerie couvrant les besoins opérationnels jusqu’en 2027,
- innovation riche d’un portefeuille de + 400 brevets avec 2 actifs principaux et 3 programmes précliniques : le seul vaccin en développement clinique contre la maladie de Lyme, le seul vaccin à injection unique contre le chikungunya, et 3 candidats vaccins contre le virus Zika, le virus d’Epstein-Barr et le metapneumovirus de l’homme ;
- Stratégie environnementale : efficacité énergétique, minimisation des déchets, utilisation optimale de l’eau et réduction de 5 %, vs 2016, des émissions de CO2 d’ici 2025 ;
- Bonne visibilité de l’activité grâce aux accords sur les vaccins avec :
- avec Pfizer pour co-développer et vendre le vaccin contre la maladie de Lyme (308 M$),
- avec les autorités américaines pour Ixiario contre l’encéphalite japonaise (70 M$),
- avec Bavarian Nordic pour le marketing et la distribution de vaccins spécialisés,
- avec Batavia Biosciences pour développer un vaccin peu coûteux contre la polio,
- avec l’institut Butantan contre le chikingunya pour pays à faible revenu ;
- Bilan solide avec 128 M€ de capitaux propres, renforcé par une trésorerie nette de 126 M€ à fin mars.
Défis
- Résultats commerciaux du lancement, sécurisé par financement privé de 100 M€ et par un apport de + 40 M$ de la Cepi et de l’Union européenne, du vaccin Ixchiq, seul vaccin au monde autorisé contre le chikungunya autorisé par le Canada et l’Union européenne ;
- Résultats des essais de phase 3 pour le vaccin contre la maladie de Lyme après le recrutement achevé, en partenariat avec Pfizer qui déposera une demande en 2026 ;
- Recherche de partenariats pour la recherche de vaccin contre le metapneumovirus de l’homme et extension du réseau de fabrication (3 sites, en Ecosse, Suède et Autriche),
- Après un 1 er trimestre positif (177 M€ de trésorerie et bénéfice net de 59 M€ après produits de cession), objectif 2024 relevé : chiffre d’affaires entre 170 et 180 M€ et dépenses de R&D entre 60 et 75 M€ ;
.- Objectif 2026 de parvenir à la rentabilité nette grâce au doublement des ventes, tirées par Ixchiq et Ixiaro, avant celles du vaccin contre la Lyme attendu sur le marché en 2027.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer