(AOF) - Rexel (-7,5% à 23,31 euros) est exilé à la dernière place de l'indice SBF 120 après avoir averti qu'il visait désormais la partie basse de la fourchette d'objectifs 2024. Le spécialiste de la distribution professionnelle multicanale de produits et services pour le monde de l'énergie a enregistré sur la première partie de l'année une performance décevante. Rexel a évoqué "un environnement plus complexe, marqué par des incertitudes politiques et un marché plus concurrentiel". Il a été confronté à la baisse des prix.
Le groupe prévoyait auparavant une marge d'Ebita ajusté entre 6,3% et 6,6% et une croissance des ventes à jours constants stable à légèrement positive. Le consensus s'élevait à respectivement 6,4% et à 0,6%, indique Invest Securities. Rexel table toujours sur une conversion de free cash-flow supérieure à 60%.
Au premier semestre, les comptes du spécialiste de la distribution professionnelle multicanale de produits et services pour le monde de l'énergie ont souffert d'une baisse de son activité et d'une pression accrue sur les prix. Le résultat net a chuté de 17,6% à 353 millions d'euros et l'Ebita a ajusté a baissé de 21,6% à 574,2 millions d'euros. Ce dernier a représenté 6% des revenus, en recul de 134 points de base. Les analystes sont déçus, ils anticipaient en moyenne un Ebita de 596 millions d'euros et une marge de 6,2%.
Les revenus sous pression
Le chiffre d'affaires de 9,63 milliards d'euros a reculé de 3,5% à nombre de jours constant. Il a baissé de 2,4% au deuxième trimestre après un repli de 4,6% au premier trimestre "notamment grâce à un effet de base plus favorable des produits d'électrification". Rexel précise avoir constaté une amélioration de l'activité mois après mois.
Au premier semestre, le free cash-flow avant intérêts et impôts a atteint un niveau historiquement élevé pour la période de 335,5 millions d'euros contre 242,3 millions d'euros au premier semestre 2023. Il correspond à un taux de conversion de l'EBITDAaL en free cash flow avant intérêts et impôts de 53%.
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Les inquiétudes subsistent
D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.
Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.
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