(AOF) - Bien orientée ce matin, l'action Forvia perd 2,40% à 15,685 euros après avoir dévoilé des résultats annuels 2023 proches de ses attentes et de celles des analystes. Le groupe a également annoncé le lancement d'un nouveau plan de compétitivité en Europe, baptisé "EU-Forward", qui prévoit la suppression de 10000 postes sur 75500 d’ici 2028. Forvia devrait ainsi économiser 500 millions d'euros. Ce plan doit l'aider à atteindre une marge opérationnelle de 7% dans cette zone contre 2,5% en 2023.
L'équipementier automobile, né en 2022 du rapprochement entre Faurecia et l'industriel allemand Hella, a dégagé un bénéfice net de 222 millions d'euros, à comparer avec une perte nette de 382 millions d'euros en 2022. Le résultat opérationnel de 1,44 milliard d'euros, en amélioration de 35,7% sur un an et représentant 5,3% des ventes, contre 4,3% affiché en 2022.
Il a par ailleurs publié un chiffre d'affaires en progression de 10,9%, à 27,25 milliards d'euros.
Le flux de trésorerie net a augmenté de 34,3, à 649 millions d'euros.
Marge opérationnelle attendue entre 5,6% et 6,4% en 2024
"Nous avons réduit notre dette nette de près d'un milliard d'euros sur l'année, grâce à la combinaison d'une forte génération de trésorerie et de la finalisation du premier programme de cession d'un milliard d'euros lancé mi-2022 ", a commenté le directeur général, Patrick Koller. La dette nette sur Ebitda ajusté a reculé de 0,6 point à 2,1.
Pour l'exercice en cours, l'entreprise vise un chiffre d'affaires compris entre 27,5 milliards et 28,5 milliards d'euros tout en anticipant une marge opérationnelle située entre 5,6% et 6,4% et un flux de trésorerie net supérieur ou égal à celui généré en 2023.
En 2025, Forvia cible des revenus d'environ 30 milliards d'euros, une marge opérationnelle supérieure à 7% et un cash-flow net à 4% du chiffre d'affaires.
En outre, le conseil d'administration de Forvia proposera à l'assemblée générale qui se tiendra le 30 mai le versement d'un dividende de 0,50 euro par action, à payer en numéraire, au titre de l'exercice 2023.
UBS reste neutre sur la valeur avec un objectif de cours de 20 euros, soulignant que l'action, qui s'échange sur la base d'un PER de 3, intègre une "faible probabilité d'atteinte" des objectifs 2025.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Septième fournisseur mondial de technologies automobiles, né en 2022 ;
- Ventes de 25,5 Mds€, réparties en 6 activités : les sièges pour 32 %, , les systèmes d’intérieur pour 22 %, la mobilité propre pour 19 %, l’électronique (capteurs, conduite automatisée, gestion de l’énergie) pour 14 %, l’éclairage pour 12 %, et les solutions de cycle de vie des véhicules pour 3 % ;
- Chiffre d’affaires réalisé à 44 % en Europe, à 28 % dans les Amérique et à 27 % en Asie ;
- Modèle d’affaires de positionnement sur les marchés porteurs : complémentarité du portefeuille d’activités dans l’électronique, consolidation de la place de n° 1 mondial via la durabilité dans les intérieurs et les systèmes de sièges, innovation et standardisation dans l’éclairage et accélération de l’électrification dans la mobilité verte ;
- Capital ouvert avec 2 positions fortes : les actionnaires familiaux Hueck/Roepke pour 9 % et, pour 12 %, les actionnaires stratégiques -Elior (5,05 %), Peugeot 1810 (3,02 %), BPI France (2,16 %) et Dongfeng (1,97 %), Michel de Rosen présidant le conseil de 12 administrateurs, Patrick Koller étant directeur général ;
- Renforcement du bilan après l’acquisition à 86,5 % de HELLA, avec un effet de levier ramené à 2,6, un autofinancement libre de 471M€ et des liquidités de 6,2 Mds€.
Enjeux
- Plan stratégique Power25 :
- visant environ 30 Mds de revenus, une marge opérationnelle supérieure à 7%, un flux de trésorerie net à 4% du chiffre d'affaires et un levier de dette inférieur à 1,5,
- via les réductions de coûts, de 150 M€ en 2023 et 300 M€ en 2025 ;
- Stratégie d’innovation : 77 centres de R&D (3,8 % des revenus) et portefeuille de + 14 000 brevets :
- écosystème dédié soutenu par les partenariats académiques et technologiques,
- partenariats industriels pour la neutralité carbone du groupe (Schneider Electric, Engie, Artelia, KPMG), l’intelligence artificielle (Accenture), le cloud (Microsoft), l’analyse des données (Palantir) et la cybersécurité (GuardKnox),
- digitalisation transversale : intégration dans les process, exploitation des datas, co-innovations et cybersécurité ;
- Stratégie environnementale « inspired to care », validée par le SBTi et visant à la neutralité carbone des scopes 1 et 2 en 2025 et la neutralité totale en 2045 :
- via l’éco-conception, l’énergie renouvelable et les investissements, pour 1OO M€, dans les technologies durables de 2021 à 2025,
- division matériaux durables Materi’act visant 2 M€ de revenus en 2025 et soutenue par des partenariats : Veolia (30 % de modules intérieurs à plastiques recyclés en 2025), GravitHy (production d'acier décarboné à Fos-sur-Mer), SSAB (structures de sièges à très faible empreinte CO2)…,
- solutions hydrogène -systèmes de piles, camions et stockages- proposées en partenariat, tel le projet IPCEI Hy2Use avec Symbio,
- émissions obligataires « vertes », publiques et privées ;
- Intégration réussie de HELLA : 300 M€ de synergies de coûts, 400M€ de synergies commerciales et prises de commandes conjointes de 1,8 Md€ ;
- Prises de commandes supérieures à 31 Mds€, avec une marge de + 7 % dans les activités stratégiques et rentables : électronique, véhicules électriques, Chine et véhicules premium ou SUV.
Défis
- Impact de l’inflation compensé par la répercussion sur les prix de ventes, les politiques contractuelles avec fournisseurs et clients, les économies d’énergie ;
- Réalisation de l’objectif de 3,5 Mds€ de chiffre d’affaires dans les solutions hydrogène ;
- Après une hausse de 17 % des ventes, objectifs 2023 : revenus de 25,2 à 26,2 Mds€, marge opérationnelle de 5 % à 6 % du chiffre d'affaires et levier de dette ramené entre 2 et 2,4, via le programme de cessions de 1 Md€ ;
- Suspension du versement du dividende au titre de 2022.
Des négociations avec les constructeurs
En moyenne, les équipementiers représentent entre 60 à 85 % du prix de revient de fabrication d'un véhicule. Selon la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) les négociations sont très tendues avec les constructeurs concernant la répercussion de l'augmentation des coûts. Les hausses de prix portent à la fois sur les composants électroniques, les matières premières, telles que l'acier, le nickel, le lithium ou le palladium, l'énergie et les transports. Les équipementiers négocient principalement avec Stellantis et Renault pour mettre en place des indices permettant de répercuter les hausses. Ils parient aussi sur l'innovation, la différenciation, la montée en gamme et l'internationalisation.
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