(AOF) - emeis (-7,08% à 12,59 euros) occupe la dernière place de l'indice SBF 120, après avoir abaissé sa prévision d'Ebitdar pour 2024, lors de la présentation de ses résultats au premier semestre. Le redressement des activités françaises prend plus de temps que prévu. L'Ebitdar (Ebitda avant loyers) progresserait dans une fourchette de 0 à +5% comparé à 2023 soit un niveau compris entre 700 et 730 millions d'euros, contre de 800 à 835 millions d'euros précédemment. Sur ces bases, l'Ebitda pré-IFRS 16 2024 s'élèverait à environ 210 millions d'euros.
"La performance opérationnelle estimée sur ce semestre conjuguée à différents travaux de revue interne effectués nous conduisent à réviser notre prévision d'Ebitdar 2024. L'essentiel de cette révision provient des activités françaises du groupe pour lesquelles il est constaté un redressement opérationnel nécessitant un délai supérieur à celui initialement prévu", explique le groupe de maisons de retraite.
S'agissant de la performance opérationnelle, l'Ebitdar est compris entre 330 et 340 millions d'euros sur ce premier semestre 2024, contre 336 millions d'euros au premier semestre 2023.
Dans un contexte immobilier qui demeure peu favorable à la réalisation de transactions immobilières, emeis estime qu'environ 670 millions d'euros de produits de cessions immobilières bruts devraient être réalisés à fin 2024 (depuis mi-2022), à comparer à la trajectoire initiale prévue en 2024 de 750 millions d'euros qui s'inscrit dans le cadre de l'engagement de cessions de 1,25 milliard d'euros à conduire d'ici fin 2025.
"Ce décalage est essentiellement lié au report sur l'exercice 2025 d'une opération initialement planifiée fin 2024 en France. Le produit brut des cessions immobilières encaissé sur 2024 s'élèverait à environ 380 millions d'euros (environ 340 millions d'euros nets d'impôts), à comparer à 500 millions d'euros (449 millions d'euros nets d'impôts) communiqué dans le Plan d'Affaires du Groupe", souligne emeis.
Au premier semestre 2024, le chiffre d'affaires consolidé du groupe emeis s'établit à 2,77 milliards d'euros, soit une progression de 9,2%, principalement de nature organique (+8,9%). Cette évolution résulte de "l'augmentation du taux d'occupation moyen du groupe de 2,6 points sur la période, de l'effet des revalorisations tarifaires et de l'impact positif de la contribution des ouvertures d'établissements réalisées. L'ensemble des zones géographiques du groupe a contribué au premier semestre à la forte dynamique de croissance de l'activité".
Le taux d'occupation moyen s'inscrit en forte augmentation entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2024.
En France, le chiffre d'affaires s'inscrit en progression de 4%, à 1,18 milliard d'euros. Cette évolution résulte principalement des revalorisations tarifaires, dans une moindre mesure, de la progression du taux d'occupation dans les cliniques (Soins Médicaux et de Réadaptation, Santé mentale) et des maisons de retraite en fin de semestre. Cette évolution ne compense pas complètement l'inflation et le niveau des dotations financières.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/ Points-clés /=
- Numéro 1 européen de la prise en charge globale de la dépendance avec près de 94 000 lits et 1031 établissements, créé en 1989 ;
- Chiffre d’affaires de 5,2 Mds€, réparti entre la France-Bénélux pour 58 %, l’Europe centrale pour 26 %, l’Europe de l’est pour 10 %, la péninsule ibérique et l’Amérique latine (Brésil, Chili et Uruguay) pour 5,5 % puis la Chine et les Emirats-Arabes-Unis ;
- Cinq activités : maisons de retraites (résidents de + 80 ans), résidences services (résidents de + 70 ans), cliniques médicales et psychiatriques, services et soins à domicile ;
- Modèle de création de valeur fondé sur la sélectivité à l’international, la diminution de la détention des actifs immobiliers, le redressement de la situation financière et l’amélioration des conditions de travail débouchant sur une meilleure prise en compte des besoins des résidents ou malades ;
- Capital contrôlé à 50,2 % par 4 actionnaires agissant de concert : la Caisse des dépôts pour 22,4 %, la Mutuelle des instituteurs de France pour 14,8 %, la MACSF pour 7,4 % et CNP Assurances pour 5,6 % ;
- Renouvellement de la gouvernance, Guillaume Pepy présidant le conseil de 13 administrateurs, Laurent Guillot étant directeur général.
=/ Enjeux /=
- Agilité du modèle d’affaires menée par un comité exécutif reconstruit :
- recentrage sur les marchés cœur : France, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Irlande,
Espagne et Autriche,
- mise en place des synergies entre métiers, simplification et unification de l’infrastructure d’information (budget 2024 de 3 % du chiffre d’affaires),
- optimisation du portefeuille immobilier par cessions et prises à bail,
- innovation axée sur la digitalisation et l’optimisation des soins ;
- Feuille de route environnementale « Green building » 2030 :
- recul de 16 %, vs 2019, d’ici 2025 et de 30 % d’ici 2030 de la consommation énergétique et, pour les émissions de carbone, de 17 % puis de 30 %,
- audits énergétiques, production d’énergie renouvelable au niveau des établissements ;
- Remontée du taux d’occupation, de 85,1 % à fin mars ;
- Malgré les restructurations financières de décembre à mars (augmentation de capital et apport en fonds propres), bilan encore tendu avec un ratio LTV de 55 % à fin décembre 2023, des capitaux propres de 1,9 Md€ et des disponibilités de 856 M€ face à 4,6 Mds€ de dettes.
=/ Défis /=
- Rythme du redressement en France qui devra contribuer à 75 % au redressement de la marge ;
- Dans un marché immobilier difficile, exécution de la stratégie immobilière en 2 points :
- une détention de 20 et 25 % du portefeuille, d’une valeur de 4,8 Mds€, ramenée à 20- 25 % vs 46 % en 2022),
- création à moyen terme d’une foncière dédiée devant dégager une marge de promotion de l’ordre de 10 % ;
- Conformité aux engagements pris dans le cadre de la restructuration -cessions de 1,25 Mds€ d’ici fin 2025, ratio LTV inférieur à 50…;
- Après un exercice 2023 marqué par le retour à la rentabilité nette et un 1 er trimestre conclu sur une avancée de 11,3 % des revenus, anticipations 2024 d’un excédent brut d’exploitation de 800 à 835 M€ ;
- Ambition 2025 : 5,23 Mds€ de revenus, en hausse de 9 % par an, et 20 % de marge opérationnelle ;
- Absence de dividende.
En savoir plus sur le secteur Pharmacie
L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques
La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.
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