(AOF) - Près de 2 semaines après la proposition de rachat de Banco BPM par Unicredit, Crédit Agricole S.A. passe à l’offensive pour protéger ses intérêts commerciaux en Italie. Déjà premier actionnaire de la troisième banque italienne, Banco BPM, l’établissement français a demandé l’autorisation de faire passer sa participation de 9,9% à 15,1% du capital. En Bourse, l’action Crédit Agricole S.A. gagne 0,58% à 13,11 euros sous-performant ses concurrentes françaises, Société Générale et BNP Paribas.
Vendredi, Crédit Agricole S.A. a notifié les autorités italiennes et Banco BPM que des instruments dérivés portant sur 5,2% du capital de cette dernière ont été conclus, avec un règlement en physique sous réserve que les autorisations réglementaires soient obtenues. Etant donné que la banque française en possédait déjà 9,9% depuis son entrée à son capital en 2022, la position agrégée dans Banco BPM qui en résulte s'élève à 15,1%.
La banque française va soumettre une demande d'autorisation au superviseur afin d'accroître sa participation au capital de Banco BPM entre 10% et 19,99%. Elle n'a cependant pas l'intention de lancer une offre publique sur le capital de Banco BPM.
La banque française a souligné que cette transaction est parfaitement alignée avec sa stratégie en tant qu'investisseur de long terme et de partenaire de Banco BPM. "Elle renforce nos partenariats industriels en crédit à la consommation, en assurance non-vie, en prévoyance et assurance emprunteur (...) " ajoute-t-elle.
Accord informel de Rome
Mais Crédit Agricole SA est également liée commercialement à Unicredit via un accord de distribution des produits d' Amundi en Italie, Allemagne et Autriche. Or, si Unicredit allait jusqu'au bout de son opération, elle trouverait dans le giron de Banco BPM, le gestionnaire d'actifs, Anima. Ce dernier est cependant bien plus petit que le numéro un européen de la gestion d'actifs.
Selon Reuters, Crédit Agricole SA aurait informé au préalable le cabinet de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, de sa volonté de monter au capital de Banco BPM et aurait obtenu son accord informel. L'offre de rachat d'Unicredit sur Banco BPM avait été accueilli froidement à Rome, le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti évoquant l'hypothèse du recours au "golden power". Celle-ci permet au gouvernement italien d'apposer son véto sur des opérations dans des secteurs jugés stratégiques.
Crédit Agricole SA a précisé que la transaction annoncée vendredi devrait avoir un impact non significatif sur son ratio de fonds propres durs (CET1).
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