(AOF) - La saga Atos a connu un nouveau rebondissement. Le consortium mené par Onepoint a mis fin aux négociations alors que leur offre de restructuration financière avait été choisie il y a 15 jours au détriment de celle de l’homme d’affaires Daniel Kretinsky. Ce dernier a proposé de reprendre les discussions avec la société et ses créanciers financiers. Atos a aussi reçu de la part du comité représentatif de ses créanciers obligataires une proposition globale de restructuration financière tenant compte de la décision de Onepoint. En Bourse, l’action Atos reste volatile et perd 1,46% à 1,181 euro.
Daniel Kretinsky fait son retour
Cette fin des discussions avec le consortium est intervenue car David Layani, patron de Onepoint et principal actionnaire d'Atos, a perdu l'un de ses principaux soutiens financiers, le fonds Butler, affirment Les Echos. Ce qui a entraîné le départ d'Econocom, autre membre du consortium. " Ils ont pris peur face à l'ampleur du sauvetage, et à l'hostilité des négociations engagées avec les créanciers d'Atos " a indiqué une source au quotidien.
En parallèle, Atos a reçu de la part du comité représentatif de ses créanciers obligataires (SteerCo) une proposition globale de restructuration financière révisée pour satisfaire la demande de liquidité à court et moyen terme du groupe et tenant compte de la décision de Onepoint. Le groupe informatique en difficulté a précisé que les discussions se poursuivaient avec SteerCo et certaines banques sur la base de cette proposition en vue de parvenir à un accord dans les meilleurs délais. Atos affiche toujours comme objectif de parvenir à accord définitif de restructuration financière d'ici juillet 2024.
Si David Layani a jeté l'éponge, Daniel Kretinsky fait son retour sur le ring : il a réitéré son intérêt pour participer à sa restructuration financière. Dans une lettre adressée à Atos, il déclare être prêt à reprendre les discussions de manière exclusive et à présenter une proposition révisée de restructuration financière.
La firme informatique a rappelé la " dilution massive " que provoquera la restructuration financière envisagée.
Finalisation de la convention avec l'Etat français
Atos a en outre finalisé la négociation avec l'Etat français d'une convention visant à protéger les intérêts de souveraineté de l'Etat français au titre de certaines activités exercées par le groupe. Les droits accordés à l'Etat français seront complétés par l'émission par Bull SA d'une action de préférence émise à son profit. Cette convention prévoit en outre un droit pour l'Etat français d'acquérir des activités souveraines sensibles en cas de franchissement par un tiers du seuil de 10% ou d'un multiple de 10% du capital ou des droits de vote d'Atos ou de Bull SA.
La société a rappelé avoir reçu de l'Etat une lettre d'offre non engageante pour l'acquisition de 100% des activités d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) de la société.
Au vu des derniers développements, Atos a profité de cette communication pour confirmer que l'activité du groupe est en ligne avec le plan d'affaires qui a été présenté le 29 avril dernier.
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En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
Il a été tenté de trouver un équilibre entre la volonté de protéger les droits fondamentaux des citoyens et celle de ne pas brider le développement des start-up européennes. Les associations française et allemande des entreprises du numérique, Numeum et Bitkom, avaient d'ailleurs réclamé un règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act) favorable à l'innovation pour l'IA en Europe et sans règles trop contraignantes, notamment pour les IA génératives. L'approche européenne consiste à imposer des obligations pour les systèmes d'IA à haut risque, classés de faible à inacceptable. Pour la réglementation de l'IA générative (les systèmes de type ChatGPT), l'UE a établi des exigences plus fortes pour les modèles les plus puissants.
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