(AOF) - Bien orientée à l'ouverture, l'action Atos chute de 16,43% à 1,40 euro après être tombée à un plus bas historique à 1,333 euro. Le groupe informatique en difficulté a reçu deux propositions révisées de restructuration financière de la part de EPEI (Daniel Kretinsky) en partenariat avec Attestor Limited et d’un consortium composé de Onepoint, Butler Industries et Econocom, ainsi qu'un groupe de certains créanciers de la société. Atos fera une nouvelle communication le 6 juin à propos de ses discussions avec ses repreneurs.
" La mise en oeuvre des propositions entraînera dans tous les cas de figure une dilution massive des actionnaires actuels d'Atos SE ", a nouveau souligné le groupe.
Dans le cadre de son offre révisée, Daniel Kretinsky prévoit une augmentation de capital de 500 millions d'euros lui donnant environ 99% des actions du groupe et et jusqu'à 200 millions d'euros pour répondre aux besoins de liquidité du groupe après la restructuration. Le partenariat mené par Daniel Kretinsky précise qu'une fois la restructuration réalisée, la dette brute tombera à 1,425 milliard d'euros, soit une baisse d'environ 3,4 milliards d'euros.
Le consortium mené par Onepoint associé à certains créanciers prévoit pour sa part un recul de la dette compris entre 2,8 et 3 milliards d'euros. Cette offre prévoit la conversion de 2,9 milliards d'euros de dettes en actions, un apport de 1,5 milliard d'argent frais sous la forme de dettes et une augmentation de capital. Cette opération permettrait au consortium mené par Onepoint d'obtenir 21% du capital d'Atos alors qu'il ciblait entre 30% et 35% auparavant.
Nouvelle communication le 6 juin
Un nouveau communiqué de presse sera publié le jeudi 6 juin pour faire un point sur les discussions. Un accord final sur la restructuration financière est toujours prévu pour juillet 2024.
S'agissant de son financement intermédiaire de 450 millions d'euros, la société confirme que des facilités de crédit renouvelable et de prêt à terme de 100 millions d'euros ont été reçues.
Quant à la cession des activités stratégiques à l'Etat français, la phase de due diligence " progresse de manière satisfaisante ". L'émission d'une offre confirmatoire non engageante est attendue pour mi-juin 2024.
Atos a également annoncé avoir reçu plusieurs propositions relatives à son activité Worldgrid et examine actuellement ces offres.
Enfin, le groupe informatique effectuera des tests de dépréciation du goodwill au 30 juin 2024 dans le cadre de son rapport financier semestriel. Il prévient que ces " tests pourraient conduire à des dépréciations supplémentaires en fonction de la solution de restructuration financière choisie et des autres transactions envisagées ".
AOF - EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur le secteur Informatique / ESN (entreprises de services du numérique)
En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
Il a été tenté de trouver un équilibre entre la volonté de protéger les droits fondamentaux des citoyens et celle de ne pas brider le développement des start-up européennes. Les associations française et allemande des entreprises du numérique, Numeum et Bitkom, avaient d'ailleurs réclamé un règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act) favorable à l'innovation pour l'IA en Europe et sans règles trop contraignantes, notamment pour les IA génératives. L'approche européenne consiste à imposer des obligations pour les systèmes d'IA à haut risque, classés de faible à inacceptable. Pour la réglementation de l'IA générative (les systèmes de type ChatGPT), l'UE a établi des exigences plus fortes pour les modèles les plus puissants.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer