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La tension USA-Chine plaide pour une baisse de taux de la Fed
information fournie par Reuters 13/05/2019 à 07:00

 (Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)
    par Jason Lange et Ann Saphir
    MERIDIAN, Mississippi/SAN FRANCISCO, 13 mai (Reuters) - La
décision de Donald Trump de relever les droits de douane sur 200
milliards de dollars de produits chinois importés alimentait
vendredi les spéculations sur la possibilité d'une baisse de
taux d'intérêt de la Réserve fédérale d'ici la fin de l'année,
un scénario qu'un responsable de la banque centrale n'exclut pas
si la conjoncture se détériore.
    La Fed a annoncé en janvier qu'elle prévoyait de laisser ses
taux inchangés jusqu'en 2020 afin de se donner le temps
d'évaluer l'impact de facteurs parfois contradictoires, parmi
lesquels une inflation plus faible que prévu mais aussi une
croissance et des créations d'emploi supérieures aux attentes.
    Donald Trump et plusieurs autres hauts responsables
politiques américains ont appelé à de multiples reprises la
banque centrale à baisser les taux pour doper la croissance, qui
devrait décélérer au deuxième trimestre après avoir atteint 3,2%
en rythme annualisé sur les trois premiers mois de l'année. 
    Vendredi, le président de l'antenne régionale d'Atlanta de
la Fed, Raphael Bostic, n'a pas exclu que la hausse des tarifs
douaniers finisse par justifier une telle baisse de taux.
    "C'est possible, en fonction de la gravité de la réaction",
a-t-il dit à des journalistes. "Cela dépendra de ce que les
entreprises décideront de faire et cela dépendra du temps
pendant lequel les droits de douane seront en vigueur."
    Les prévisions publiées en mars par la Fed suggèrent que la
majorité de ses dirigeants prévoient une stabilité des taux
jusqu'à la fin de l'année. Et au début du mois, le président de
l'institution, Jerome Powell, a déclaré que la faiblesse de
l'inflation observée récemment relevait de facteurs temporaires
et réaffirmé qu'il n'était urgent ni de relever ni de réduire
les taux.
    Les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis
publiés vendredi restent de fait contenus.  
    
    DES PARIS À COURT TERME
    Avec l'entrée en vigueur vendredi de droits de douane à 25%
sur 200 milliards de dollars de produits chinois, les marchés à
terme sur les taux d'intérêt ont commencé à réintégrer dans les
cours la possibilité d'une baisse d'un quart de point de
l'objectif de taux des "fed funds" d'ici fin décembre. 
    La Fed vise pour l'instant un taux des fonds fédéraux situé
entre 2,25% et 2,50%, un niveau qui, selon ses estimations, ne
stimule ni ne freine la croissance.
    Une majorité d'observateurs s'attend à ce que les
importateurs américains répercutent la hausse des tarifs
douaniers sur leurs prix de vente, ce qui se traduirait par des
hausse des prix à la consommation dans les mois à venir. 
    Logiquement, une telle hausse de prix devrait dissuader la
Fed de réduire les taux mais dans ce cas, la probabilité d'une
baisse pourrait en être augmentée. Des analystes jugent en effet
que les hausses de prix liées aux tarifs douaniers devraient
n'être que temporaires et que la Fed choisira donc probablement
de les ignorer. 
    Bart Hobijn, professeur d'économie à l'Arizona State
University, a récemment co-signé une étude avec des chercheurs
de la Fed de San Francisco concluant à des effets
inflationnistes "notables" mais transitoires des hausses de
droits de douane.
    
    QUEL IMPACT SUR LA CONSOMMATION ? 
    L'impact sur les dépenses de consommation et la croissance
pourrait en revanche être plus marqué, particulièrement si les
relations USA-Chine continuent de se détériorer et si
l'administration Trump met à exécution sa menace d'étendre la
taxation des produits chinois aux 325 milliards de dollars
d'échanges qui sont pour l'instant épargnés.
    Pour Michael Hanson, analyste de TD Securities, la Fed ne
devrait pas baisser les taux à titre préventif mais devrait
attendre d'éventuels signes tangibles de ralentissement, qu'ils
concernent les échanges commerciaux internationaux ou la
consommation et l'emploi aux Etats-Unis. 
    Si c'est le cas, poursuit-il, la Fed pourrait devoir réagir
en s'engageant dans un nouveau cycle de baisse de taux. Il
ajoute toutefois que cette hypothèse n'est pas son scénario
privilégié.
    Tous les analystes ne sont pas aussi inquiets. Bart Hobijn
explique ainsi que les consommateurs adapteront leurs dépenses à
l'évolution des prix en se reportant sur des produits moins
chers. "L'ampleur de ce mouvement de substitution est difficile
à prédire mais il compensera en partie les effets
inflationnistes et de contraction des droits de douane",
assure-t-il.
    Le président de la Fed de New York, John Williams, a lui
aussi semblé vouloir relativiser l'impact des droits de douane
vendredi.
    "Les tensions commerciales restent un problème", a-t-il dit
avant d'ajouter qu'il continuait de tabler sur une croissance de
l'économie américaine d'environ 2,25% cette année, donc
supérieure à ce qu'il estime être son rythme de long terme. 
    Son homologue d'Atlanta, Raphael Bostic, a précisé qu'il
commencerait sa journée lundi en étudiant les estimations de
l'impact potentiel des droits de douane sur la croissance du
PIB.
    

 (Avec Trevor Hunnicutt;
Marc Angrand pour le service français)
 

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