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La Suisse choisit le F-35 américain plutôt que le Rafale français
information fournie par Reuters 30/06/2021 à 17:05

(Actualisé avec annonce suisse)

par John Revill et Tim Hepher

ZURICH, 30 juin (Reuters) - Le Conseil fédéral helvète a annoncé mercredi avoir choisi le F-35A Lightning II de l'américain Lockheed Martin's LMT.N comme avion de chasse de nouvelle génération, un contrat estimé à environ 5 milliards de francs suisses (4,5 milliards d'euros) qui devrait entraîner la tenue d'un nouveau référendum.

Le F-35 était en compétition pour cet appel d'offres portant sur 36 appareils avec le Rafale de Dassault Aviation AVMD.PA , le F/A-18 Super Hornet de Boeing BA.N et l'Eurofighter d'Airbus AIR.PA construit par l'Allemagne et soutenu par l'Espagne, l'italien Leonardo LDOF.MI et le britannique BAE Systems BAES.L .

La télévision suisse avait indiqué la semaine dernière que le F-35 avait reçu les meilleures évaluations techniques et financières de la part de l'armée suisse, mais fort de ses récents succès à l'export, Dassault Aviation espérait remporter son premier appel d'offres compétitif, tandis qu'Airbus avait proposé d'assembler les avions en Suisse pour s'imposer sur le fil.

Vers 17h00, le titre Dassault Aviation accusait un repli de 2,9% à la Bourse de Paris.

Les constructeurs européens espéraient aussi secrètement que Berne se tournerait vers eux pour renouer les liens avec l'Union européenne, distendus depuis la rupture des négociations en vue d'un accord-cadre avec les Vingt-Sept le mois dernier.

Mais la Suisse est finalement restée fidèle aux Etats-Unis pour remplacer sa flotte vieillissante de F-5E/F Tiger II de Northrop NOC.N et F/A-18 Hornet de Boeing.

Elle a également commandé cinq systèmes de défense antimissiles Patriot construits par l'américain Raytheon

RTX.N .

Le gouvernement suisse a justifié sa décision par le fait que le F-35 et le Patriot "l'emportent quant à l'utilité globale tout en présentant les coûts globaux les plus bas".

"Le Conseil fédéral est convaincu qu'ils sont les mieux adaptés pour protéger à l'avenir la population suisse contre les menaces aériennes", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Berne estime le coût de l'achat des 36 avions de chasse à 5,07 milliards de francs suisses, bien moins que l'enveloppe de 6 milliards de francs qui avait été approuvée de justesse l'an dernier par référendum, tandis que le coût d'exploitation total s'élèvera à 15,5 milliards de francs sur 30 ans.

Selon le gouvernement, cela représente deux milliards de francs suisses de moins que la deuxième meilleure offre.

PLUS EFFICACE ET MOINS CHER

"En termes d'efficacité, le F-35A obtient le meilleur résultat grâce à son avance technologique notable sur les autres candidats", précise le Conseil.

Cette annonce constitue une déception pour Dassault Aviation, qui espérait remporter son premier appel d'offres pour des avions neufs après des contrats de gré à gré entre Etats (Egypte, Inde, Qatar, Grèce) et un appel d'offres remporté pour des appareils d'occasion (Croatie).

D'autant que deux autres pays - la Finlande et le Canada - feront aussi connaître leur choix dans les prochains mois.

L'annonce du Conseil fédéral helvète marque la fin d'une saga de dix années marquée par les polémiques, les valse-hésitations et les coups de théâtre.

A l'origine, la Suisse avait sélectionné le Gripen du suédois Saab SAABb.ST mais le vote destiné à approuver le financement du contrat qui s'est tenu en 2014 a finalement tourné en référendum sur le choix de l'appareil proprement dit, ce qui a conduit au vote de l'an dernier portant sur l'enveloppe financière consacrée au renouvellement de la flotte.

Entre temps, Saab a décidé en 2019 de se retirer de la compétition pour se concentrer sur la réalisation de contrats en Suède et au Brésil, et sur l'appel d'offres en Finlande (64 avions), où il devra faire face aux mêmes concurrents qu'en Suisse.

Le choix du F-35 pourrait se heurter à de nouvelles difficultés, les opposants à cette opération ayant déjà fait savoir qu'ils réclameraient la tenue d'une nouvelle votation si un appareil américain était sélectionné - celui de septembre dernier n'avait recueilli que 50,2% de "oui".

Les opposants au projet font notamment valoir que la Suisse, qui n'a plus participé à une guerre depuis deux siècles et n'a pas d'ennemi identifié, n'a pas besoin d'acheter des avions de dernière génération aussi coûteux.

(Rédigé par John Revill et Tim Hepher, avec la contribution de Tangi Salaün à Paris, édité par Jean-Michel Bélot et Blandine Henault)

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RTX
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4 commentaires

  • 01 juillet 18:27

    doussine: le Gripen n'était pas en compétition, pas fini (un paquet d'années de retard)... d'accord pour le F-35... un appareil cumulant plus de 800 défauts, dont certains majeurs, et un coût d'exploitation quasiment double du Rafale... et ils le présentent comme "moins coûteux"... On saura certainement ce qui s'est passé dans les années à venir, mais ça va pas être beau à voir


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