par Jonas Ekblom BRUXELLES, 18 décembre (Reuters) - La réglementation italienne interdisant à Vivendi VIV.PA de posséder près d'un tiers du capital de Mediaset MS.MI est contraire au droit de l'Union européenne, a déclaré mercredi l'avocat général de la Cour de justice de l'UE (CJUE). Pour ce dernier, dont l'avis est généralement suivi par les juges, la réglementation italienne est fondée en principe car elle est destinée à protéger le pluralisme de l'information mais elle est aussi trop restrictive et disproportionnée par rapport à son objectif. Vivendi s'est dit satisfait de cet avis alors que Mediaset a souligné que l'opinion de l'avocat général n'était pas contraignante. Vivendi et Mediaset sont engagés dans de multiples batailles juridiques depuis que le groupe de médias français a pris en 2016 une participation de près de 29% au capital de son homologue italien, qui juge cette manoeuvre hostile. Saisie par Mediaset, contrôlé par la famille Berlusconi, l'autorité de tutelle des communications en Italie, l'AGcom, a jugé en 2017 que Vivendi avait enfreint la réglementation italienne avec cette prise de participation car le groupe français est aussi le premier actionnaire de l'opérateur Telecom Italia TLIT.MI . A la suite de ce jugement, Vivendi a transféré deux tiers de sa participation dans Mediaset, environ 20%, dans une entreprise indépendante, le trust Simon Fiduciaria, tout en contestant en justice la décision de l'AGcom. Pour l'avocat général de la CJUE, les critères fixés par la réglementation italienne pour limiter l'influence d'un même groupe sur les médias et l'information sont trop restrictifs. "Cette réglementation constitue une entrave disproportionnée à la liberté d’établissement par rapport à l’objectif de protection du pluralisme de l’information", dit l'avocat général Manuel Campos Sánchez-Bordona. Il relève cependant qu'il revient aux juges italiens de dire si cette réglementation est proportionnelle mais il invite la CJUE à fournir des indications. Il considère que "la réglementation italienne définit de manière trop restrictive le périmètre du secteur des communications électroniques" et fixe un plafond trop bas pour les recettes du secteur revenant à un seul groupe. Il souligne enfin que Vivendi ne contrôle pas Mediaset et "n’est pas, de facto, en mesure d’exercer une influence importante sur" le groupe italien. Vivendi a aussi déposé des recours dans plusieurs pays contre un projet de réorganisation de Mediaset destiné à créer un champion européen des médias. (Avec la rédaction de Milan et Bertrand Boucey à Paris, édité par Sophie Louet)
La règle italienne limitant la part de Vivendi dans Mediaset contraire au droit de l'UE-avocat général
information fournie par Reuters 18/12/2019 à 12:10
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