
air liquide 2 (Crédit: / crédit photo Air liquide)
C'est la plus grosse opération de croissance externe d' Air Liquide depuis l'acquisition de l'américain Airgas en 2016 pour 12,5 milliards d'euros : la société a annoncé fin août qu'elle allait racheter, pour 2,85 milliards d'euros, au fonds Macquarie Asia-Pacific Infrastructure Fund 2, DIG Airgas (il n'y a aucun lien, même historique, entre les deux sociétés bien qu'elles ont en partie le même nom), le numéro trois des gaz industriels et médicaux en Corée du Sud derrière les filiales locales de Linde et Airproducts, les deux grands concurrents internationaux d'Air Liquide.
Même si elle n'a pas la même envergure que l'opération Airgas de 2016, qui avait complètement transformé le visage du groupe en lui permettant de se renforcer fortement sur le premier marché mondial, l'opération est tout de même d'envergure, la Corée du Sud étant un pays très industriel.
Electronique
« C'est une acquisition transformante à l'échelle de l'Asie et surtout de la Corée, qui est le quatrième marché mondial des gaz industriels et médicaux derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon. Le chiffre d'affaires réalisé dans la zone Asie-Pacifique va augmenter de 10% », explique François Jackow, le directeur général du groupe français. En ajoutant les 510 millions d'euros de chiffre d'affaires de son acquisition à sa propre activité dans le pays, Air Liquide va se hisser au même niveau que les deux leaders avec une part de marché de l'ordre de 20%. Cette opération va permettre à Air Liquide, leader mondial sur le marché des gaz et molécules pour l'électronique, de se renforcer dans une zone clé dans ce domaine : 70% des mémoires et 40% des écrans produits dans le monde proviennent de Corée. En outre, les deux sociétés ne sont pas présentes sur les mêmes segments ni dans les mêmes bassins industriels. « C'est la combinaison parfaite », résume le directeur général.
Valorisation
Le prix d'achat peut paraître élevé avec un ratio de valeur d'entreprise (valeur de la société + dette) rapporté à l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) 2024 de 20,4 fois, à rapprocher d'un niveau de 14,6 fois pour Air Liquide. Toutefois, le ratio tombe à 14,8 fois selon les calculs d'Air Liquide si l'on intègre les synergies et surtout les résultats générés par l'important portefeuille de projets signés et en cours d'investissement chez DIG. L'acquisition devrait être bouclée au premier trimestre 2026. L'effet sur le bénéfice net sera neutre en 2026 et positif l'année suivante.
Financée par des émissions obligataires, cette acquisition va faire remonter le ratio d'endettement autour de 45%, un niveau qui reste raisonnable pour un groupe comme Air Liquide. D'ailleurs, le directeur général n'exclut pas d'autres opérations du même type : « Il reste des possibilités pour nous renforcer dans certains pays comme nous l'avons fait en Corée », indique-t-il
Cette annonce nous paraît positive car elle renforce les positions du groupe sur un marché industriel important et sur le segment en forte croissance de l'électronique. Nous renouvelons notre conseil d'achat.
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