NANTES, 10 avril (Reuters) - La justice administrative de Nantes a donné raison mercredi aux "Gilets jaunes" qui occupent depuis quatre mois une ancienne école maternelle de la Roche-sur-Yon (Vendée), rejetant la demande d'autorisation d'expulsion déposée par la mairie. Le 13 décembre dernier, la ville avait "mis à disposition" des "Gilets jaunes" cet immeuble qui lui appartient, mais a souhaité récemment le récupérer dans la mesure où le grand débat national est désormais achevé et qu'elle souhaite l'intégrer dans le périmètre de l'école maternelle adjacente. "Les dégradations constatées font par ailleurs craindre que celles-ci ne s'amplifient, ce qui est de nature à caractériser l'urgence à libérer les lieux", avait ainsi plaidé Me Jérôme Maudet, l'avocat de la ville. Le 21 mars dernier, les Gilets jaunes "ont été jusqu'à vider l'ensemble des meubles présents dans le local sur la voie publique", avait-il expliqué. Mais les clés du local avaient été remises à une militante dans les locaux de la police municipale, en présence du chef du service. Elle avait alors signé une "attestation sur l'honneur", où elle déclarait "prendre possession du local propriété de la ville (...) dans le cadre du mouvement dit des Gilets jaunes". "En procédant ainsi, la commune doit être regardée comme ayant délivré (...) une autorisation d'occupation du domaine public communal ne comportant aucune condition ou restriction quant à la durée de l'occupation consentie", en déduit le juge des référés du tribunal administratif dans son ordonnance. Ce dernier écarte au passage les arguments de la ville sur les "dégradations" et les "troubles à l'ordre public" que cette occupation générerait. Si les "Gilets jaunes" ont entreposé sur le trottoir du mobilier "en guise de barricade de fortune", c'est "en signe de protestation contre la demande qui leur a été adressée (...) de quitter les lieux", considère le juge des référés. "Les [Gilets jaunes] font également valoir, sans être contredits (...), que depuis la mise à disposition de ce bâtiment, plus aucune occupation de ronds-points n'est à déplorer et qu'aux manifestations du samedi dans le centre-ville, ont succédé des marches (...) le dimanche avec leurs familles sans aucune violence", poursuit-il dans son ordonnance. (Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)
La justice donne raison aux "Gilets jaunes" occupant une ancienne école
information fournie par Reuters 10/04/2019 à 15:30
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