Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

La géopolitique revient au cœur des préoccupations des marchés pour 2022
information fournie par Newsmanagers 06/01/2022 à 10:15

(NEWSManagers.com) - Selon quelque 700 répondants à l'enquête Markets Live Global de Bloomberg publiée le 22 décembre, les plus grands risques pour les marchés financiers en 2022 seront l'inflation (pour 31%), le coronavirus (26%), et… les tensions géopolitiques (23%). Environ 16% ont spécifiquement utilisé les termes guerre, invasion ou conflit. Et plusieurs analystes estiment - contrairement à l'indicateur de BlackRock (BGRI) qui montre une réduction de ces préoccupations depuis le changement d'administration américaine – que le risque géopolitique retrouve un niveau élevé.

" Le problème est qu'il y a une confusion chez les investisseurs entre les événements et le risque géopolitique sous-jacent de long terme, souligne Tania Sollogoub, économiste et spécialiste en géopolitique chez Crédit Agricole SA. Du coup, les marchés sont en surréaction permanente du fait de cette confusion." Il en est de même pour les processus politiques. Ils confondent cycle électoral et risque politique, avec une illustration concrète au moment de l'élection de Donald Trump, et lors de sa défaite. En l'occurrence, la fracture de la société américaine n'a pas complètement disparu avec l'élection de Joe Biden, et les problèmes induits risquent fort de ressortir dès l'an prochain avec les élections de mi-mandat (mid-terms).

Au centre des évolutions géopolitiques structurantes, se trouve l'affrontement entre les Etats-Unis et la Chine. " Il s'agit avant tout d'un affrontement hégémonique, poursuit l'économiste du Crédit Agricole. Nous sommes au milieu de ce processus, et il y a une incertitude de fond sur la façon dont cette opposition va se terminer." Plusieurs scénarios sont possibles : celui d'un monde bipolaire, une sorte de Guerre Froide 2.0, ou celui d'une multiplication d'îlots d'influence pouvant prendre la forme d'alliances régionales. Avec des conséquences concrètes sur le terrain.

Ainsi, les Etats-Unis cherchent-ils, pour asseoir leur suprématie, à contrôler des verrous qui sont soit géographiques (détroits), soit technologiques (semi-conducteurs). Cela crée des points de contacts dangereux, potentielles sources des conflits majeurs. C'est le cas de Taïwan. L'autre stratégie est de contingenter la puissance chinoise, objet du traité Aukus entre l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Certaines puissances opportunistes, notamment la Russie, mais aussi l'Inde et la Turquie, cherchent à profiter de cette situation de déstabilisation du système international.

Les points chauds

Le point le plus chaud du globe a basculé à l'Est, à Taïwan. La Chine a pris des mesures, notamment en envoyant un nombre record d'avions près de l'île et en réitérant son engagement à parvenir à une " unification complète" . " Nous ne considérons pas une confrontation militaire comme une menace imminente, mais pensons que le risque augmentera à mesure que la décennie avance" , affirme BlackRock. Antony Blinken, le secrétaire d'Etat américain, a averti des " conséquences terribles" que pourrait provoquer une crise dans le détroit de Taiwan, exhortant Pékin à la prudence, lors d'une conférence organisée par Reuters début décembre. Comme autres dossiers majeurs, il a mentionné l'accord sur le nucléaire iranien et l'Ukraine.

Kiev accuse Moscou de masser des dizaines de milliers de soldats près de ses frontières en vue d'une éventuelle offensive. La Russie, qui rejette ces accusations, s'oppose à une éventuelle entrée de l'Ukraine dans l'Otan, et réclame aux Occidentaux des garanties que cela n'arrivera pas avant d'alléger la pression militaire à sa frontière. Des représentants des deux pays se réuniront le 10 janvier. Certains craignent un conflit majeur, qui pourrait déborder la région.

Des élections à haut risque

Les élections peuvent être des moments de tension pour les marchés. Ce sera le cas des mid-terms en novembre aux Etats-Unis, où le président Joe Biden risque de perdre la majorité au Congrès, ce qui l'empêcherait de boucler une partie de son programme.

Dans les pays émergents, l'élection présidentielle au Brésil sera l'un des principaux risques. L'actuel président, Jair Bolsonaro, affrontera probablement l'ancien président travailliste Lula. Ce dernier est donné vainqueur par différents sondages. La campagne risque d'être tendue, ce qui pourrait entraîner une forte volatilité des actifs brésiliens, dans un contexte de crise sanitaire persistante et de forte inflation. Une victoire de la gauche ne serait pas forcément du goût des marchés. La Turquie est également un point chaud politique avec des élections législatives en juin 2022, un an avant l'élection présidentielle.

Risque de fragmentation européenne

En Europe, la nouvelle coalition allemande est supposée plus flexible sur les règles budgétaires existantes. Les risques liés aux élections présidentielles semblent moins importants en France, où se profile un duel Macron-Pécresse, qu'en Italie. L'actuel président Sergio Mattarella, 80 ans, ne souhaite pas un deuxième mandat, et Mario Draghi a laissé entendre qu'il pourrait briguer le poste en janvier, considérant avoir bien avancé dans les réformes imposées par le plan de relance de l'UE. Les marchés craignent ce scénario, qui pourrait déboucher sur un gouvernement de transition faible avant les législatives de 2023, ou sur des élections anticipées, avec au moins 40% des votes pour les deux partis d'extrême-droite.

Guerre de l'espace

La société actuelle voyant sa dépendance aux satellites accrue, les tensions sur la militarisation de l'espace deviennent aussi un enjeu. " Le problème est que la plupart des parties sont incitées à éviter de s'entendre sur de nouvelles règles. Beaucoup préféreraient le garder comme un ‘ouest sauvage'. Les traités internationaux en place ne régissent pas de manière adéquate cette militarisation via les technologies spatiales modernes. Et en l'absence de consensus, le risque de conflit augmente" , explique Galina Pozdnyakova, analyste chez Deutsche Bank. En novembre, la Russie a rejoint ces pays (Chine, Etats-Unis, Inde) capables de détruire des satellites à distance, tandis que plusieurs pays ont aussi créé des nouvelles divisions spatiales militaires.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.