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La fusion Facebook-WhatsApp, un cas d'école pour l'Union européenne-de Silva
information fournie par Reuters 17/01/2020 à 15:07

    * Le rachat n'aurait pas dû être autorisé, selon Isabelle de
Silva
    * Elle plaide pour "un régime de contrôle bien proportionné"
    * L'Union européenne réfléchit à réviser ses règles de
concurrence

    par Mathieu Rosemain
    PARIS, 17 janvier (Reuters) - Le rachat de WhatsApp par
Facebook  FB.O  en 2014 n'aurait pas dû être autorisé par les
autorités de concurrence, estime Isabelle de Silva, qui plaide
pour un renforcement du contrôle des concentrations au regard de
la montée en puissance des géants du numérique.
    Dans une interview accordée à Reuters, la présidente de
l'Autorité de la concurrence souligne que l'opération de février
2014, d'un montant de 22 milliards de dollars, est emblématique
des questions que l'UE, et la France singulièrement, doivent se
poser en matière de concentrations et de concurrence.
    "Clairement, des opérations comme Facebook-WhatsApp
n'auraient sans doute pas dû être autorisées", juge-t-elle.
    "Je pense que parmi les sujets qu'on voit maintenant plus
clairement qu'il y a quelques années, c'est à quel point la
capacité de collecter et d'exploiter des données est un avantage
majeur, puisque très concrètement c'est ce qui permet
aujourd’hui à des acteurs comme Facebook et Google de créer leur
valeur", poursuit-elle.
    Un porte-parole de Facebook n'a pas fait de commentaire dans
l'immédiat.
    La Commission européenne, qui a pour mission d'apprécier les
fusions et acquisitions entre entreprises dont le chiffre
d'affaires dépasse certains seuils, avait donné son feu vert au
rachat de WhatsApp par Facebook en octobre 2014 en vertu du
règlement de l'UE sur les concentrations.
    L'exécutif européen avait toutefois imposé en mai 2017 une
amende de 110 millions d'euros à la société américaine pour
avoir fourni des données inexactes lors de l'enquête européenne
sur le rachat de l'application mobile de messagerie instantanée.
    Pour Isabelle de Silva, l'appréciation de la notion de
communauté d'utilisateurs doit entrer en ligne de compte dans la
mise en oeuvre des règles de concurrence.
    "On voit bien que dans ce qui fait le succès de Facebook
aujourd’hui, il y a non seulement le fait d'avoir racheté
WhatsApp et Instagram en termes de communautés d'utilisateurs,
mais d'avoir pu agréger ces communautés d'utilisateurs",
relève-t-elle.
    "C'est pour ça que je plaide pour un renforcement du
contrôle des concentrations car je pense qu'aujourd'hui, il
n'est pas suffisamment large, et il n'est pas appliqué d'une
façon suffisamment exigeante sur les rachats par ces entreprises
de toute une série de start-up."
    La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula
von der Leyen, plaide pour une refonte des règles de concurrence
de l'UE en vue d'"une approche plus sectorielle, adaptée aux
circonstances".
    Sa vice-présidente exécutive Margrethe Vestager - qui garde
la main sur la concurrence et le numérique, et a fait des "GAFA"
son cheval de bataille - insiste notamment sur la nécessité de
prendre en considération les données, désormais partie
intégrante du "business model" de plusieurs entreprises, dans la
réflexion en cours, de même que la prééminence des compagnies
américaines et chinoises sur internet.
    L'Autorité de la concurrence prendra part à ces travaux.
    Le gendarme français de la concurrence a pour la première
fois sanctionné Google  GOOGL.O  le 20 décembre dernier en lui
infligeant une amende de 150 millions d'euros pour abus de
position dominante sur le marché de la publicité liée aux
recherches.

 (Version française Sophie Louet, édité par Jean-Michel Bélot)
 

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