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"La croissance mondiale évolue autour de 2% plutôt que 3%" (Véronique Riches-Flores)
information fournie par Boursorama 08/12/2015 à 18:16

Véronique Riches-Flores rappelle que la croissance chinoise est probablement inférieure aux chiffres officiels, faisant peser des risques sur les marchés.

Véronique Riches-Flores rappelle que la croissance chinoise est probablement inférieure aux chiffres officiels, faisant peser des risques sur les marchés.

À l'occasion d'une conférence donnée à Paris mardi 8 décembre, l'économiste indépendante Véronique Riches-Flores est revenue sur les raisons de sa prudence vis-à-vis de l'économie mondiale et des marchés boursiers, souvent répétée depuis plus d'un an.

Pour Véronique Riches-Flores, les opérateurs de marché mais également les plus hautes institutions financières comme le FMI continuent de mal apprécier l'actuelle réalité économique.

Revenant tout d'abord sur les sujets d'actualité les plus récents, l'économiste a tout d'abord expliqué que l'absence de nouvelles mesures fracassantes prises par Mario Draghi jeudi dernier « est plutôt une bonne chose » alors que « l'extension du QE de la BCE ne trouve guère de justification économique ». Ainsi, l'absence de relèvement des montants mensuels de rachats d'actifs par la BCE dans le cadre de son plan de relance « est une bonne chose pour la stabilité de l'économie mondiale », explique-t-elle.

Attention aux bulles

« Nous sommes dans un monde d'excès de capacités. Le QE [quantitative easing, plan de relance de la BCE] n'est pas allé résoudre la crise industrielle, mais a poussé à des bulles, notamment dans l'immobilier », estime l'économiste.

Au Royaume-Uni, la Bank of England a réalisé un plan de quantitative easing concomitant à celui des Etats-Unis au cours des dernières années. Par les effets indirects de cette politique monétaire accommodante, le Royaume-Uni serait l'un des pays les plus concernés par des dysfonctionnements sur son marché de l'immobilier.

« Il y a une très nette bulle immobilière à Londres » affirme l'économiste, utilisant un graphique montrant que les prix au mètre carré dans la capitale britannique ont presque doublé  depuis leur creux de 2009 faisant suite à la crise de Lehman Brothers.

Les prix au mètre carré de l'immobilier aux Etats-Unis ont également dépassé leur niveau de 2006 d'environ 20% (2006 était l'année de pic de l'immobilier américain avant le déclenchement de la crise des « subprimes »). À ceci près que cette fois-ci, la hausse des prix de l'immobilier ne s'accompagne pas d'un « surendettement excessif » des ménages, remarque Véronique Riches-Flores, contrairement à ce qui s'était observé au milieu des années 2000.

Les sources d'inquiétude de l'été dernier n'ont pas disparu

Plus généralement, l'économiste reste surtout préoccupée par la faible dynamique du secteur industriel à l'échelle mondiale. Certes, la production industrielle semble en contraction moins forte qu'au cours de l'été dernier, mais les indices d'activité manufacturière restent ternes.

On oppose souvent à cet argument la compensation du ralentissement industriel par le développement des services dans les économies développées. Mais Véronique Riches-Flores explique : « Je ne crois pas à une économie uniquement menée par les services. Il y a un moment où il faut bien délivrer des produits physiques ».

Autre sujet de préoccupation, qui revient d'ailleurs sur les marchés ce mardi : la Chine (qui a publié en matinée des chiffres mensuels de commerce extérieur en demi-teinte). En Chine, « la situation n'est pas tenable » en termes d'objectifs de croissance et de valeur du yuan, affirme Véronique Riches-Flores, pour qui une dévaluation supplémentaire de la monnaie chinoise est « forcément nécessaire » au cours des mois à venir.

Plus généralement, l'économiste rappelle que les chiffres actuels de la croissance chinoise sont probablement complètement faux. Celle-ci s'inquiète de l'aveuglement des grandes institutions financières mondiales à ce sujet : « la croissance chinoise n'est, à l'évidence, pas de 6,8% [comme l'estime le FMI], mais au maximum de 3,5% ».

Les chiffres de la croissance mondiale seraient ainsi lourdement faussés par le gonflement artificiel des statistiques chinoises. Partant de son hypothèse d'une croissance chinoise à 3,5% au lieu de presque 7%, l'économiste estime qu'« à parités de pouvoir d'achat inchangées, cela signifierait que la croissance mondiale évolue aux alentours de 2% plutôt que de 3% ».

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

5 commentaires

  • 09 décembre 13:15

    C'est bien tout ça, mais on en conclut quoi en perspectives ? l'euro baissera ou montera ? le prix du M² à Toulon montera ou baissera ? le prix du caviar changera ou pas ? EDF va revenir dans le CAC ou pas ? finalement cette brave dame doit continuer à chercher, le travail n'est pas fini.


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