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La Compagnie du Rhône veut s'adapter aux dérèglements climatiques
information fournie par Reuters 06/03/2018 à 17:10

    PARIS, 6 mars (Reuters) - La Compagnie nationale du Rhône
(CNR) a vu sa production hydroélectrique reculer de 27% en 2017
en raison de conditions météo très défavorables et intègre dans
ses projections à long terme une baisse continue du niveau du
fleuve liée aux dérèglements climatiques, a déclaré mardi sa PDG
Elisabeth Ayrault.
    La société concessionnaire du Rhône pour l'hydroélectricité,
le transport fluvial et les usages agricoles, détenue à 49,97%
par Engie  ENGIE.PA  et à 50,03% par la Caisse des dépôts et des
collectivités locales, a selon ses estimations enregistré en
2017 une production hydroélectrique de 10,7 térawatts-heure
(TWh), un chiffre d'affaires total de 500 millions d'euros
(-20%) et un résultat net de 37 millions (-60%).
    "Nous avons traversé l'année dernière onze mois de
sécheresse intense", a souligné Elisabeth Ayrault lors d'une
rencontre avec l'Association des journalistes de l'énergie
(AJDE).
    "Ce qui est préoccupant, c'est l'énorme amplitude des
phénomènes. Le nombre d'années de sécheresse n'a pas beaucoup
bougé en moyenne ; en revanche, sur une année, on constate que
les changement sont brutaux, chose que nous n'avions pas avant",
a-t-elle ajouté, soulignant que le Rhône avait connu, après la
sécheresse, trois crues successives en décembre et en janvier.
    Elisabeth Ayrault a également indiqué que les
prévisionnistes de la CNR tablaient sur une baisse de l'ordre de
10% des volumes d'eau du Rhône à l'horizon de 2050 alors que
d'autres études plus "catastrophistes" prédisent un recul
pouvant atteindre 40% à la fin du siècle, en raison notamment du
risque de disparition des glaciers des Alpes.
    La société, qui table chaque année sur une production de
14,3 à 14,4 TWh environ - soit 25% environ de la production
hydroélectrique française - pourrait ainsi devoir corriger cette
moyenne pour prendre en compte une baisse annuelle de 0,45% du
niveau de l'eau du Rhône à l'horizon 2040.
    
    LA PROLONGATION DE LA CONCESSION RESTE "COMPLIQUÉE" 
    Le manque d'eau du Rhône a contraint la France à solliciter
à deux reprises la Suisse, en 2016 et 2017, pour alimenter en
eau la centrale nucléaire du Bugey (Ain) grâce au lac Léman.    
    D'autres usages, notamment pour l'agriculture, l'eau potable
et la navigation, doivent aussi s'adapter à la baisse du niveau
du fleuve.    
    En matière d'électricité, la CNR cherche à compenser cette
baisse en se développant dans l'éolien et le solaire et vise 4
gigawatts de capacités de production totales à fin 2020 contre
3,6 GW à fin 2017 (dont 3 GW dans l'hydroélectricité, 520 MW
dans l'éolien et 66 MWc dans le photovoltaïque).
    L'entreprise, une "société anonyme d'intérêt général" unique
en son genre en France, exploite 19 barrages et 19 centrales
hydroélectriques dans le cadre d'une concession qui court
jusqu'en 2023.
    Alors que la France négocie avec Bruxelles une ouverture à
la concurrence de son secteur hydroélectrique - largement dominé
par EDF  EDF.PA  -, Elisabeth Ayrault a déclaré que la CNR avait
obtenu un accord de principe pour une prolongation de sa
concession, qu'elle négocie de longue date, sous réserve
d'absence d'aides d'Etat.  
    Le gouvernement n'a toutefois pas encore envoyé à la
Commission européenne le dossier sur lequel repose cette
prolongation qui reste "compliquée", a cependant ajouté la
dirigeante.

 (Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)
 

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