(Actualisé avec contexte, précisions)
Le géant français des cosmétiques L'Oréal a fait état jeudi de sa plus faible croissance des ventes trimestrielles depuis la pandémie, pénalisé par la faiblesse persistante des achats en Chine et par un ralentissement aux Etats-Unis.
L'Oréal, qui gère une quarantaine de marques de shampoings, crèmes et parfums, a publié des ventes à 11,08 milliards d'euros sur les trois mois à fin décembre 2024, en hausse de 2,5% à données comparables.
Les ventes du groupe français sont en-deçà des attentes des analystes, qui tablaient sur une croissance organique de 4,4% dans un consensus LSEG.
Les résultats marquent un fléchissement après une croissance de 3,4% au trimestre précédent. Ils concluent une année difficile, marquée par le ralentissement prolongé de l'économie chinoise et l'inflation aux Etats-Unis, entamant la demande de produits cosmétiques dans deux des principaux marchés du groupe.
En octobre, L'Oréal avait annoncé que ses ventes du dernier trimestre seraient équivalentes à celles du trimestre précédent.
En 2023, le groupe avait réalisé 25,9% de ses ventes en Asie du Nord, et principalement en Chine, tandis que l'Europe représentait 31,6% et l'Amérique du Nord 27,1%.
"Nous restons optimistes quant aux perspectives du marché de la beauté et confiants dans notre capacité à le surperformer à nouveau pour réaliser une nouvelle année de croissance du chiffre d'affaires et des résultats", a affirmé le directeur général de L'Oréal Nicolas Hieronimus dans un communiqué.
"Nous prévoyons une accélération progressive de la croissance", a-t-il ajouté.
L'Oréal a par ailleurs annoncé qu'un dividende en augmentation de 6,1% par rapport à celui de 2024 sera proposé à l'assemblée générale d'avril 2025.
DIFFICULTÉS
"Nous nous attendons à une réaction négative en Bourse demain, et en appelons à rester prudent sur la visibilité et sur le rythme de la reprise", ont estimé les analystes de Jefferies dans une note publiée jeudi soir.
Les ventes de L'Oréal en Asie du Nord ont continué à chuter, avec une baisse de 3,6% à données comparables. Elles ont toutefois moins diminué qu'au trimestre précédent, où le chiffre d'affaires était en baisse de 6,5%.
"En Chine continentale, la croissance du marché de la beauté est négative, fortement impactée par la faiblesse du segment de la beauté sélective", a indiqué l'entreprise dans son communiqué.
Le groupe parisien note également les "difficultés persistantes de l'écosystème chinois" pour sa division luxe.
L'Oréal a par ailleurs perdu des parts de marché auprès du grand public en Chine, face à des concurrents locaux comme Proya, d'après certains analystes.
Les performances aux Etats-Unis se sont également avérées décevantes avec une croissance de 1,4%, et ce du fait de la faiblesse des ventes en maquillage et en dermo-cosmétique, d'après Jefferies.
La division luxe a également déçu les attentes. "Le luxe sous-performe de manière significative" avec 1% de croissance organique du fait de "la faiblesse de l'Asie du Nord", selon les analystes de Jefferies.
Dans le reste du secteur le champion mondial du luxe LVMH LVMH.PA a vu son titre reculer au lendemain de la publication de ses résultats, la semaine dernière, en dépit de ventes en hausse.
SUCCESSION EN MARCHE
L'Oréal a par ailleurs annoncé que Françoise Bettencourt Meyers ne demanderait pas le renouvellement de son mandat d'administrateur cette année.
Françoise Bettencourt Meyers "a émis le souhait d'assurer la continuité de l'attachement de la famille Bettencourt Meyers à L'Oréal en proposant que la société holding familiale Téthys rejoigne le conseil d'administration aux côtés de ses deux fils, MM. Jean-Victor et Nicolas Meyers", précise le communiqué publié par le groupe jeudi.
Le conseil d'administration soumet à l'assemblée générale la nomination de Téthys, ajoute le communiqué.
Téthys est le premier actionnaire de L'Oréal.
Le fils aîné de Françoise Bettencourt Meyers, Jean-Victor Meyers, a été proposé par la famille pour remplacer sa mère à la vice-présidence du conseil d'administration, d'après L'Oréal.
(Rédigé par Florence Loève, édité par Augustin Turpin)
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