Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

L'OCDE appelle à soutenir des classes moyennes prises en étau
information fournie par Reuters 10/04/2019 à 21:00

    * La classe moyenne s'est réduite, sauf en France et en
Irlande
    * Baisse des revenus et hausse des dépenses, surtout de
logement
    * Un niveau de vie à "promouvoir et protéger", selon l'OCDE

    PARIS, 10 avril (Reuters) - La classe moyenne a rétréci dans
la plupart des pays développés au cours des trente dernières
années, prise en étau entre des revenus au point mort et une
progression de ses dépenses de logement, d'éducation et de
santé, constate l'OCDE dans un rapport publié mercredi.
    Forte de ce constat, l'Organisation de coopération et de
développement économiques appelle les pouvoirs publics à agir
afin de préserver cette catégorie de la population "cruciale
pour une économie prospère et une société cohésive". 
    Le poids de la classe moyenne - qui regroupe selon l'OCDE
les ménages dont les revenus sont compris entre 75% et 200% du
revenu national médian - s'est réduit pour passer de 64% au
milieu des années 1980 à 61% en 2016.
    Si cette catégorie reste majoritaire dans la population des
36 pays membres de l'organisation basée à Paris, elle s'est
réduite à chaque génération car les jeunes ont de plus en plus
de mal à y accéder. 
    Alors que près de 70% des baby-boomers (nés entre 1943 et
1964) faisaient partie de la classe moyenne lorsqu'ils avaient
une vingtaine d'année, ce n'est le cas que pour 60% des
millennials (nés entre 1983 et 2002).    
    Dans ce rapport, intitulé "Sous pression: la classe moyenne
en perte de vitesse", l'OCDE attribue ce déclin à une évolution
divergente des revenus des ménages de la classe moyenne, qui ont
à peine augmenté durant la période, et du coût de leur mode de
vie, qui a progressé bien plus rapidement.    
        
    "SOUS PRESSION"
    Au cours des trois dernières décennies, les revenus
intermédiaires ont connu une progression inférieure d'un tiers à
celle du revenu moyen des 10% les plus aisés. 
    Parallèlement, le coût des principaux postes de dépenses des
ménages de la classe moyenne a augmenté bien plus rapidement que
l'inflation, en particulier les prix du logement, qui ont
progressé trois fois vite que le revenu médian des ménages au
cours des vingt dernières années.
    Sans compter que ces évolutions sont survenues sur fond
d'insécurité croissante sur le marché du travail, désormais
accentuée par le développement de l'automatisation, qui menace
un emploi sur six pour les classes moyennes. 
    Dans ce contexte, plus de 20% des ménages à revenus
intermédiaires dépensent plus qu'ils ne gagnent, ce qui les
expose davantage au surendettement que les ménages les plus
modestes.     
    "Aujourd'hui la classe moyenne ressemble de plus en plus à
un bateau qui naviguerait en eaux troubles", estime le
secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, cité dans un
communiqué.
    "Les pouvoirs publics doivent entendre les préoccupations
des citoyens, mais aussi protéger et promouvoir le niveau de vie
de la classe moyenne", souligne-t-il. 
    
    TAXER PLUS LE CAPITAL, LA PROPRIÉTÉ ET LES SUCCESSIONS
    Pour soutenir la classe moyenne, l'OCDE plaide pour un plan
d'action global, passant par exemple par des investissements
dans l'éducation et la formation, ou encore le développement de
conventions collectives pour les travailleurs indépendants.
    L'organisation appelle aussi à transférer la charge fiscale
du revenu du travail vers le revenu du capital, de la propriété
et des successions, tout en rendant l'impôt sur le revenu plus
progressif et plus équitable.
    Si la France, à l'inverse de la tendance générale comme
l'Irlande, a connu une expansion notable de sa classe moyenne
entre 1985 et 2016, elle n'a pas été épargnée par les tensions
croissantes pour cette catégorie de population.
    Au total, 68% des Français appartiennent à la classe moyenne
(contre 61% dans l'OCDE) et dans cette catégorie, plus de la
moitié des ménages déclarent avoir des difficultés à joindre les
deux bouts.     
    Le mouvement des "Gilets jaunes" a vu le jour mi-novembre
autour de thématiques liées au pouvoir d'achat. 
    Le président de la République, Emmanuel Macron, doit
présenter dans les prochains jours les pistes de réformes
retenues à l'issue du "grand débat" conçu par l'exécutif pour
tenter de mettre un terme à cette crise.  
    
    Le rapport de l'OCDE: 
    https://bit.ly/2U6sYOF    

 (Myriam Rivet, avec Leigh Thomas, édité par Simon Carraud)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.