
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi
L'Iran "appuie sur l'accélérateur" pour porter ses capacités de production d'uranium hautement enrichi à un niveau de pureté proche de la qualité militaire, a déclaré mercredi le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, ajoutant que l'accélération de l'enrichissement, annoncée récemment par l'Iran, commençait à produire ses effets.
"Avant, il (produisait) plus ou moins sept kilogrammes (d'uranium enrichi jusqu'à 60%) par mois, maintenant il en produit plus de 30 (kilogrammes), voire davantage. Je pense donc qu'il s'agit d'une indication claire d'une accélération. Ils appuient sur l'accélérateur", a déclaré Rafael Grossi aux journalistes lors du Forum économique mondial de Davos.
Rafael Grossi avait déjà déclaré le mois dernier, en marge d'une conférence sur la sécurité à Manama, capitale de Bahreïn, que l'Iran était en train d'augmenter ses capacités de production d'uranium hautement enrichi "de manière spectaculaire".
Selon l'AIEA, environ 42 kilogrammes d'uranium purifié à 60% sont nécessaires, s'il est encore enrichi, pour fabriquer une bombe atomique. Rafael Grossi a indiqué que l'Iran dispose actuellement d'environ 200 kilogrammes d'uranium enrichi à 60%.
Il a ajouté que l'installation et la mise en service des centrifugeuses supplémentaires, qui enrichissent l'uranium, prendraient du temps, mais que l'accélération commençait à se faire sentir.
"Nous allons commencer à voir des augmentations régulières à partir de maintenant", a-t-il précisé.
Rafael Grossi a également appelé à la diplomatie entre l'Iran et l'administration Trump qui, au cours de son premier mandat, avait retiré les États-Unis d'un accord nucléaire avec l'Iran qui imposait des restrictions à Téhéran.
"On peut déduire des premières déclarations du président (Donald) Trump et de certains autres membres de la nouvelle administration qu'il y a une volonté, pour ainsi dire, à avoir une conversation et peut-être à passer à une certaine forme d'accord", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a déclaré à Davos que l'Iran devait faire un premier pas vers l'amélioration des relations avec les pays de la région et les États-Unis en indiquant clairement qu'il ne cherche pas à développer des armes nucléaires.
(Reportage Leela de Kretser, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)
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