(.) BAGDAD, 1er février (Reuters) - Le président irakien Barham Salih a nommé samedi au poste de Premier ministre le chiite Mohamed Taoufik Allaoui, mettant fin à deux mois de vacance du pouvoir à Bagdad, rapporte la télévision d'Etat. Le chef du gouvernement sortant, Adel Abdel Mahdi, avait annoncé sa démission fin novembre au plus fort de la vague de contestation populaire dont la répression a fait des centaines de morts, sur fond de lutte d'influence entre partis chiites pro et anti-iraniens. Allaoui, qui fut ministre de la Communication dans le gouvernement de Nouri al-Maliki (2006-2014), dispose d'un mois pour désigner le gouvernement qui devra diriger le pays jusqu'à la tenue d'élections législatives anticipées. Dans un message vidéo diffusé à la télévision nationale et sur son compte Twitter, Mohamed Taoufik Allaoui déclare qu'il démissionnera si les factions politiques tentent d'imposer leurs candidats pour les portefeuilles ministériels. Il s'est également adressé aux manifestants, leur disant d'aller jusqu'au bout de leurs revendications. "Je suis un employé dépositaire de votre confiance, ne renoncez pas tant que vous n'aurez pas obtenu ce que vous voulez, de moi ou d'un autre", a-t-il dit. Quelque 500 manifestants ont été tués depuis octobre dernier lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Peu après l'annonce de la télévision nationale, des Irakiens se sont rassemblés à Bagdad et dans plusieurs villes du sud du pays pour protester contre la nomination de Mohamed Taoufik Allaoui, considéré comme un membre de l'élite au pouvoir qu'ils réprouvent. "Allaoui est rejeté", scandaient des manifestants sur la place Tahrir, dans la capitale, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. L'influent imam chiite Moktada Sadr a apporté son soutien à Mohamed Taoufik Allaoui, "choisi par le peuple" selon lui, et salué "une bonne étape" pour l'Irak. Moktada Sadr, qui contrôle le bloc le plus important de députés au Parlement irakien, a tout à la fois marqué son soutien aux manifestants et appuyé les partis chiites soutenus par l'Iran. Le parti islamique (chiite) Dawa a dénoncé samedi la nomination d'Allaoui, estimant dans un communiqué qu'aucun candidat à ce stade n'était susceptible de recueillir un large soutien. (Aziz El Yaakoubi et Nadine Awadalla)
L'Irak a un nouveau Premier ministre, déjà rejeté par la rue
information fournie par Reuters 01/02/2020 à 18:41
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