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L’impact investing séduit de plus en plus d’investisseurs mais doit encore se structurer
information fournie par Novethic 21/07/2017 à 07:25

L’impact investing séduit de plus en plus d’investisseurs mais doit encore se structurer

L’impact investing séduit de plus en plus d’investisseurs mais doit encore se structurer

Le monde de la finance continue sa mue vers une économie plus responsable. Pour y voir plus clair dans les nouvelles démarches d’investissement, le centre de recherche de Novethic publie une étude (1) sur l’impact investing, ou l’investissement à impact social et environnemental. Le secteur connaît un boom et intéresse de plus en plus les grands investisseurs. Mais d’importants défis sont à relever pour mettre en place des indicateurs fiables.

C’est un petit poucet de la finance responsable, mais il creuse son sillon. L’impact investing séduit de plus en plus de grands investisseurs qui vont venir doper ce marché dans les années à venir. C’est ce que révèle une étude (1) présentée mercredi 19 juillet par le centre de recherches de Novethic.

"L’idée qu’il faut transformer la finance pour transformer l’économie est de plus en plus partagée au sein des institutions financières et politiques. L’investissement responsable est entré dans le temps de la preuve, marqué par le leadership de grands investisseurs qui souhaitent démontrer leur contribution à une économie inclusive et bas-carbone", estime Anne-Catherine Husson-Traore, directrice générale de Novethic.

"L’investissement responsable évolue rapidement, complète Dominique Blanc, directeur de la recherche. Nous sommes dans une phase de transition dans laquelle se développent deux approches intéressantes. D'une part, l’ISR (Investissement socialement responsable) de conviction qui cible les entreprises dont l’activité sous-tend une dimension environnementale et sociale. D’autre part, l’impact investing qui connaît un véritable boom et qui cible des entreprises en capacité de démontrer leur impact environnemental et social".

87 institutions financières engagées dans les ODD

Pour le Global Impact Investing Network (GIIN), la caractéristique principale de l’impact investing est "l’intention explicite des investisseurs de générer un impact social ou environnemental et l’engagement de mesurer cet impact". On estime ainsi que cet "investissement à impact" pèse 250 milliards de dollars d’encours, soit 1 % des encours totaux de l’investissement responsable. Mais avec une progression impressionnante : + 146% entre 2014 et 2016, notamment due au développement des green et social bonds.

Deux événements expliquent ce phénomène. Le premier est l’adoption, en septembre 2015, des Objectifs de développement durable (ODD) par les 193 États-membres de l’ONU. Cela a permis de propulser un nouveau référentiel pour les entreprises et les investisseurs qui souhaitent rendre compte de leurs impacts sociaux et environnementaux. Selon les données de Novethic, 87 institutions financières sont engagées dans des initiatives collaboratives qui promeuvent l’investissement en faveur de ces ODD, dont les besoins de financement sont estimés à 2 500 milliards de dollars chaque année.

Le second est le lancement en janvier dernier à Paris des Principes pour la finance à impact positif par l’Initiative Finance du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (UNEP FI). Une vingtaine de banques et d’investisseurs, représentant 6 600 milliards de dollars, y participent. L’objectif est de "diriger les centaines de milliards de dollars gérés par les banques et les investisseurs" vers le financement des ODD.

Le défi de la mesure de l’impact

Pour l’instant, ce sont les investisseurs néerlandais et suédois qui sont particulièrement mobilisés sur l’impact investing et la question des ODD. Novethic cite ainsi dans son étude l’exemple des deux plus grands fonds de pension néerlandais, APB et PFZW, qui ont respectivement pris l’engagement de flécher leurs investissements vers des solutions de développement durable à hauteur de 58 milliards et 20 milliards d’euros d’ici 2020. En France, des investisseurs institutionnels orientent également des fonds vers l’économie sociale et solidaire.

Ces démarches émergentes font cependant face à des défis méthodologiques en termes de mesure des impacts, notamment sur les marchés d’actions cotées. Quelques indicateurs existent comme le nombre d’emplois d’insertion créés, le nombre de tonnes de déchets, d’eau ou de CO2 évitées, la quantité d’énergies renouvelables produites, le niveau de salaire minimum dans les entreprises ou le nombre de visites dans les cliniques financées. Mais, trop souvent, les fonds se limitent à mesurer leur exposition aux thématiques d’impact, au risque de tomber dans "l’impact-washing" ou "l’ODD-washing", prévient Novethic.

Le centre de recherches prend ainsi l’exemple de la société de gestion néerlandais PGGM, pourtant pionnière sur le sujet. Elle investit notamment dans des entreprises productrices d’engrais et de pesticides comme Monsanto, BASF ou encore Dow Chemical parce qu’elle considère que les engrais et pesticides chimiques contribuent à l’amélioration des rendements, et donc à la sécurité alimentaire. Or, l’utilisation de pesticides à grande échelle contrevient à plusieurs ODD sur la préservation des écosystèmes et la lutte pour l’agriculture durable.

L’engagement actionnarial comme stratégie complémentaire

"Pour que les démarches d’impact soient crédibles, elles doivent reposer sur des objectifs clairs et des indicateurs crédibles. Ce n’est pas le cas de tous les produits qui affichent une volonté de financer un développement plus durable", souligne Harald Condé Piquer, l’auteur de l’étude. Il conclut sur le fait que les démarches d’impact doivent impérativement être complétées par de l’engagement actionnarial fort.

Une voie à suivre est l’exemple du fonds de pension suédois AP7, qui travaille sur l’ODD 6 (accès à l’eau) en combinant les deux approches. En 2016, AP7 a ainsi mené un engagement auprès des secteurs miniers, du textile et de l’agroalimentaire pour les sensibiliser sur ce sujet. De son côté, le britannique Hermes Investment Management assure aussi que "l’engagement avec les entreprises est un moyen essentiel pour parvenir à des impacts positifs".

"Chez Hermes, nous avons remis en question nos définitions des risques et de la responsabilité fiduciaire. Nous évoluons vers la réalisation de rendements holistiques, c’est-à-dire que nous regardons les conséquences de nos investissements au-delà de la performance financière", témoigne Tatiana Bosteels, directrice de la responsabilité et de l’investissement immobilier responsable.

Concepcion Alvarez @conce1

(1) Étude Novethic sur l'Impact investing

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